APP : Adaptation à la personne lors d’un soin

Amélie                                                                                                                         Stage 1

HEMMER                                                                                                                Semestre 1

APP : Adaptation à la personne lors d’un soin.

        Etudiante en 1ere année en IFSI, j’ai fait mon 1er stage dans un Ehpad. Lors du deuxième jour de mon stage, j’ai pu faire la connaissance de Madame T, pendant ma prise de service. J’accompagnais ce jour-là une aide-soignante pour sa toilette au lavabo, car la professionnelle devait me montrer comment procéder. L’aide-soignante m’a prévenue avant de rentrer dans sa chambre que Madame T, est réticente à la toilette. Le déroulé du soin s’est passé dans le dialogue et la négociation pour que Mme accepte notre intervention.

Ce matin-là, lors de la toilette, Madame T. s’est montrée assez agressive. Elle a répété à plusieurs reprises : « Laissez-moi tranquille », « Ne m’emmerdez pas », et a également proféré des injures à notre égard. Elle a répété de nombreuses fois « Je veux mourir ». J’entendais dans sa voix un sentiment de désespoir. Ça m’a interpellé d’entendre une personne dire clairement qu’elle veut mourir et de percevoir son désespoir dans l’intonation de sa voix.  Pendant tout le temps du soin, je tentais de rassurer Madame T. en lui disant que j’allais faire vite, que cela ne prendrait pas très longtemps. Madame T. soupirait par moment.

        La semaine d’après, je suis allée lui donner un goûter en chambre. Ayant souvenir du contexte de soin de la semaine précédente, j’avais quelques appréhensions car je ne connaissais pas beaucoup Madame T.

J’y suis allée dans l’optique de la déranger le moins possible, afin qu’elle ne se sente pas agressée, ni forcée. Je voulais qu’elle se sente le mieux possible. J’ai frappé à la porte de sa chambre avec le plateau de son gouter à la main. Je suis entrée et lui ai annoncé : « Madame T. je viens vous apporter votre gouter ! ». Elle regardait dans le vide quand j’ai posé le plateau sur l’adaptable. Je lui ai alors répété l’objet de ma présence mais elle ne m’a pas répondu. Je lui ai alors posé une question directe :  « vous avez faim ? ». A quoi elle a alors répondu « Un peu », d’une voix monotone et lasse selon mon ressenti. Je lui ai alors précisé que lorsqu’elle n’en voudra plus, je ne la forcerais pas à finir et qu’elle n’aurait qu’à me le dire. Je ne voulais pas la forcer car lors de la toilette elle répétait qu’elle ne veut pas être « emmerdé » et qu’elle veut « mourir ». Je voulais respecter sa volonté de ne pas être importuné et être la moins intrusive possible. De plus, j’avais pour but qu’elle prenne plaisir à manger. Mme T. avait toujours le regard dans le vague, droit devant elle. Je l’ai alors installée convenablement afin de manger dans le lit, et lui ai mis une serviette afin d’éviter qu’elle ne se salisse. Elle a tout de même mangé un yaourt et bu qu’un quart de son café.  

Je lui ai alors dit que je ne l’embêterais pas davantage. Je l’ai alors installée convenablement dans le lit et récupéré le plateau en lui ai disant : « Je vous laisse tranquille maintenant ». Elle a juste répondu « Oui ». Je me suis éloignée vers la sortie de la pièce et alors que je passais le pas de la porte, Madame T. me dit quelque chose que je n’ai pas compris. Je suis donc revenue sur mes pas et lui ai demandé de répéter. Elle m’a alors dit « Merci ». J’ai eu l’impression que le ton de voix exprimait du soulagement. Je me suis alors sentie valorisée par ses remerciements. Cela m’a également étonnée compte-tenu des réactions qu’elle avait pu avoir lors des soins de nursing. J’ai répondu « De rien, c’est normal. ». Je suis ensuite sortie de sa chambre en fermant sa porte. J’avais le sentiment que je ne l’avais pas importuné et que ce soin n’a pas été subit par Madame T.

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