Le vivre ensemble à l'épreuve du communautarisme
Dissertation : Le vivre ensemble à l'épreuve du communautarisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elisa Rossi • 15 Novembre 2017 • Dissertation • 2 670 Mots (11 Pages) • 1 421 Vues
Elisa ROSSI
TD CULTURE GÉNÉRALE
Sujet : Le vivre ensemble à l’épreuve du communautarisme
La France s’oppose à la conception de phénomènes communautaristes, car tout au long de son histoire, elle fut tiraillée entre les différentes puissances européennes et les dangers qui l’ont menacée venaient de l’intérieur. Ainsi, dès qu’un groupe, une unité culturelle ou religieuse tend à s’affirmer, la cohésion du pays est remise en question. Au XVI ème siècle, les guerres de religions y trouvent leur source. De ce fait, pour que la France subsiste, il a fallu qu’elle fasse corps, société et c’est pour cela qu’elle partage ce sentiment d’unicité à travers tout son territoire.
Le concept de « nation » est revenu à la mode parce que les sociétés démocratiques sont par certains aspects sommés de s’interroger sur ce que l’on appelle le « vivre ensemble » et qui plus politiquement, peut s’appeler « l’intégration politique », c-à-d la citoyenneté. L’expression « vivre ensemble » fait désormais partie du langage politique courant. Les politiques publiques sont partisantes de ce « vivre ensemble » des individus, des structures sociales, de valeurs etc. Il y a bien aujourd’hui une résurgence du thème de la nation, de l’identité nationale que les Républicains pensaient avoir enterrés depuis des décennies. Ce retour de ce concept doit aussi à un contexte historique et politique : le retour du concept de communauté.
Le communautarisme, se définit comme étant une philosophie dite « communautarienne » qui soutient que « l'individu n'existe pas indépendamment de ses appartenances, qu'elles soient culturelles, ethniques, religieuses ou sociales. Le retour du concept de communauté doit aussi bcp à la mondialisation à cause de l’effondrement du bloc communiste mais aussi, il se passe alors un éveil des communautés majoritairement en Europe de l’Est. Ce concept pourtant peu appréhendé en France car peu d’immigration de ces communautés.
Aujourd’hui, s’il faut promouvoir le « vivre ensemble » c’est que celui-ci est menacé. Cette expression explicitée par le « sens commun » transmis par les discours politiques et médiatiques : « le communautarisme. » En effet, le vivre ensemble serait menacé par des comportements communautarismes, lesquels seraient engendrés par des citoyens issus de l’immigration (souvent post coloniale).
De ce fait, le sujet convient de s’interroger sur la problématique suivante : dans quelles mesures le concept « vivre ensemble » est-il mis à l’épreuve face au « communautarisme » ?
Après avoir étudié que la conception d’une démocratie face au communautarisme (I), nous verrons le communautarisme ou l’intégration à un modèle commun (II).
I - La démocratie face au communautarisme
Depuis l’émergence du modèle de l’Etat-Nation, on constate la croissance d’une diversité culturelle au sein des sociétés. Les sociétés démocratiques contemporaines se retrouvent confrontées à un phénomène de coexistence avec ces diverses cultures remettant ainsi en question le modèle politique des Lumières. L’émergence des minorités et donc d’aspects communautaires au sein des sociétés peuvent être perçues comme un frein au sentiment du « vivre ensemble ». La création de ces communautés permet de choisir en outre son appartenance, au sein d’un pays comme la France qui a pour vocation d’entretenir une seule et même culture pour une seule et même nation. Cependant, il semblerait que cet « aménagement » soit nécessaire pour fonder ainsi une égalité dite « moderne » et pouvoir ainsi toujours se prétendre démocratique, selon John Rawls.
L’Etat-nation et le communautarisme
Idée 1 : L’opposition entre le débat public français du modèle intégrationniste, laïc et républicain avec le désir de rassembler l’ensemble des individus de toutes différences au sein d’un même espace commun, au modèle anglo-saxon, communautariste, fondé sur la liberté des multiples communautés de vivre selon leurs propres règles et traditionalistes. On constate que la société française affirme tout autant des principes républicains qu’un héritage culturel et identitaire affirmé, elle partage avec le communautarisme une conception de l’unité de la société. La France se porte garante d’une certaine « unité sociale », l’intégration se mêle ainsi à une forme de communautarisme à la majorité ne tenant pas compte de la liberté et de l’égalité des communautés minoritaires.
Exemple : Le philosophe Dominique Schnapper affirme dans un premier temps que ce qui caractérise le lien social républicain, fondé sur le principe de la citoyenneté est sa nature politique, c’est-à-dire qu’il fait abstraction des différences qui séparent les individus. La multiplicité des différences constitue le coeur de la modernité politique. Schnapper définit un type idéal de société démocratique, une démocratie qui poserait le principe : « affirmer la citoyenneté ne suffirait pas à constituer une communauté de citoyens. Souveraineté et citoyenneté sont des fictions car ce sont des idées abstraites. »
L’Etat doit ainsi, pour que les individus adhèrent au projet démocratique d’égalité de tous, instituer une culture commune grâce à une « nationalisation des populations. » La ressemblance culturelle serait ainsi la condition d’une possibilité du vivre ensemble démocratique.
Idée 2 : Le terme "communautarisme" s’applique à des groupes culturels qui représentent qu'une composante parmi d'autres, d'un Etat multi-culturel et qui même, parfois, vivent en inter-action de sorte qu'ils se perçoivent dans certains cas comme des sous-ensembles de la nation et non comme des nations. Cette intégration relative ne signifie pas que la communauté ne puisse pas évoluer vers une forme de nationalisme et formuler pour finir des revendications indépendantistes mais dans une acception idéal typique du " communautarisme ", le groupe est inscrit dans un cadre national dont les références visent à transcender les clivages culturels au nom d'une identité englobante
Exemple : Les nationalismes libanais, indien, yougoslave etc... ont leur raison d'être, par rapport à des ennemis extérieurs (notamment au moment des luttes anti-coloniales) et les communautés sont dans cette configuration, censées fournir leur apport particulier à ces constructions
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