Les œuvres graphiques permettent-elles de participer à une prise de conscience, à des prises de position et à mieux vivre ensemble ?
Dissertation : Les œuvres graphiques permettent-elles de participer à une prise de conscience, à des prises de position et à mieux vivre ensemble ? . Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bella Ciao • 8 Mai 2018 • Dissertation • 1 906 Mots (8 Pages) • 2 531 Vues
De tout temps, l’Homme a cherché à laisser des traces de son passage, des souvenirs de son vécu dans un souci de communication mais aussi comme moyen de témoigner de son époque. Au fil des époques des codes picturaux se créent, des styles se développent et un langage universel perdure, dans une notion de témoignage et aussi de partage. Le graphisme crée notre Histoire, siècles après siècles, et la culture artistique finit par faire entière partie de notre quotidien, devenant alors sociale et identitaire. Le graphisme s’inscrit dans une logique d’expression, d’accomplissement de soi et de partage. A l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, les oeuvres graphiques semblent désormais toucher tout le monde et leurs pratiques se répandent sans cesse plus largement, la question de la place et du statut de l’art demeure centrale dans notre société. Nous pouvons alors nous interroger sur le rôle des œuvres graphique dans notre société actuelle : permettent-elles la prise de conscience, de position et une meilleure vie en communauté ? Il semblerait d’une part que le Graphisme puisse être une barrière au rassemblement des moeurs et à une bonne cohabitation entre les hommes. D’autre part, nous allons montrer qu’il peut aussi être un des vecteurs du « mieux vivre ensemble », incitant à prendre consciente de certaines thématiques et idéologies.
A première vue, il semblerait que l’art n’ai pas de fonction socialisante. Aussi loin qu’on puisse remonter, l’art est caractérisé comme un privilège obtenu par l’élite, et donc qui ne serai accessible à tous. De ce fait, nous voyons que l’art, et donc le Graphisme, peut creuser un écart entre les différentes classes sociale et peut être la source de conflits et de tensions.
Cette barrière entre une classe sociale dite « élitiste » et les autres classes sociales, plus modestes, plus pauvres, a toujours existé et l’art peut être une des causes de cette distinction. En effet, le faussé entre deux classes sociale surgit lorsque nous parlons d’accès à l’art, de plusieurs façon d’ailleurs. Il y a tout à bord une barrière quant à l’accès à l’objet matériel, à l’objet artistique puisque l’art à un coût. Par exemple, au Moyen-Age seuls les riches pouvaient avoir accès aux livres, qui étaient de véritables oeuvres d’art à cette époque, puisque leur coût de fabrication était très élevé et que seuls les moines copistes étaient capables de les produire. Autre exemple, même à notre époque posséder une oeuvre d’art est rare et très cher, seules les personnes riches peuvent se permettre d’acheter un Van Gogh ou un Picasso alors que les personnes plus modestes ne peuvent que les entrevoir sur Internet ou dans des musées et des expositions. On peut également voir une autre barrière que l’argent, la barrière intellectuelle et culturelle. L’écart se creuse encore plus rapidement lorsque l’on parle de culture. Il s’agit de nouveau de parler d’élite. Le fossé est apparent lors de l’analyse d’une oeuvre, puisqu’il semblerai que seule une personne initiée à l’Art puisse comprendre totalement une oeuvre. On voit alors une différence entre les personnes cultivées, s’intéressant et observant l’Art, et les personnes non-initiées, qui ne se cultivent pas dans ce domaine et ne peuvent donc pas avoir accès à toutes les cartes de la signification artistique. Prenons de nouveau l’exemple du Moyen-Age ou de la Renaissance, lors de ces époques seules la cour des rois et les personnes appartenant à de hautes classes sociales avaient accès à la culture et donc à l’Art, alors que les roturiers ne comprenaient pas ou peu les messages transmis par les artistes dans leurs oeuvres. Dernier exemple, à notre époque, même si tout le monde peut voir des oeuvres graphiques, seuls les personnes qui cherchent à analyser les codes graphiques et se renseigner sur les différents messages passés par une oeuvre peuvent en comprendre le sens. En effet, il est complexe pour quelqu’un de non-initié à l’histoire de l’art et des codes de comprendre entièrement le sens d’un Basquiat ou d’une oeuvre de Yayoi Kusama.
D’ailleurs, ces codes graphiques et ces messages qui donnent un rôle à l’image ont évolué au fur et à mesure des époques, ont été suivis à la lettre par des artistes ou au contraire complètement transgressés par d’autres. Ces changements et évolutions ont souvent été précédés de conflits. L’art engendre des discussions, des débats, mais ces échanges peuvent amener à des désaccords, des points de vue différents entre les sujets, et donc, des scandales, des querelles, des conflits. Chaque mouvement artistique est précédé d’un scandale, par un ou des hommes en rupture avec le mode de penser ou d’agir de leur époque. Prenons pour exemple les premiers impressionnistes (Monet, Manet, Renoir…) qui étaient refusés aux différents salons d’art. Lorsque Monet exposa son tableau Impression soleil levant, sur laquelle les critiques s’acharnèrent, il construit alors l’impressionnisme. Il en est de même pour les Réalistes, dont le mouvement est lancé par Courbet avec Un enterrement a Ornans, ou l’origine du monde, qui firent scandales et par la même occasion forgèrent son nom. On peut donc affirmer que l’Art peut allier des artistes afin de créer des styles et des mouvements mais que bien souvent les avis divergent et des tensions se font sentir. De plus, il apparaît judicieux de parler de politique lorsque nous évoquons une question sociale : l’art peut être un objet politique et culturel, au service des humains. L’art étant un commerce, un pays qui possède beaucoup d’oeuvres est un pays riche et donc par logique la course à la possession d’oeuvre d’art peut créer des conflits entre les nations. Prenons pour exemple l’époque de Napoléon, qui, lorsqu’il conquérait de nouveaux territoires, s’empressait de mettre la main sur toutes les oeuvres d’art du peuple vaincu. Napoléon rassembla entre autre le Portrait du pape Léon X de Raphaël, l’Assomption de la
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