Eglise Paléochrétienne Saint-Pierre de Rome

L'’église Saint-Pierre de Rome sur la colline du Vatican, aujourd'hui basilique, fut construite sous l’empereur Constantin Ier en 319 sur la tombe de Saint-Pierre, le premier pape. Architecture de cent-vingt mètres de long, la basilique est monumentale, la plus grande de son époque.

Dans son édit de Milan de 313, Constantin Ier met fin aux persécutions que subissent les chrétiens et autorise la libre pratique de leur foi. Son action en faveur des chrétiens sera poursuivie par l’empereur Théodose qui proclame, en 392, la religion chrétienne comme religion officielle de l’empire. La basilique Saint-Pierre, avant ses restaurations, reste un témoignage de la forme basilicale paléochrétienne.

Il s’agira de se questionner sur l’évolution du plan et des aménagements de la forme basilicale durant l’époque paléochrétienne ?

Si au Vème siècle on assiste à une forte christianisation de l’espace public, c’est dès le IVème siècle que débute le développement de grands programmes architecturaux religieux, tel que la basilique Saint-Pierre. Le choix de la basilique, comme lieu de culte chrétien, tire ses origines de la basilique civile antique. Elle résulte d’une réflexion aboutie, se démarquant du temple païen et répondant aux exigences du culte chrétien, à savoir une séparation entre les espaces profanes et sacrés. On pouvait trouver près des églises d’autres bâtiments religieux comme les baptistères, servant à intégrer les Hommes à l’Eglise, grâce à la cérémonie du baptème. La basilique Saint-Jean de Latran, fondée par Constantin Ier, en offre un exemple parfait. Néanmoins, à la fin de la période paléochrétienne du fait du baptème dès l’enfance, les baptistères vont progressivement disparaitre.

On construit l’église Saint-Pierre sur l’ancien cirque de Caligula et de Néron. Un symbole, car il fut le théâtre du martyr de Saint Pierre et de nombreux chrétiens. L’entrée de l’édifice débouche sur l’atrium, cour ouverte bordée de quatre portiques. Au centre, on trouve une fontaine en bronze appelée phiale, destinée à purifier les fidèles qui viennent prier.

Sur le plan, cinq portes permettent l’accès à l’église composée d’une large et haute nef centrale et, de chaque coté, de deux nefs secondaires. Les séparations entre les nefs s’effectuent par plusieurs colonnades en marbre à chapiteaux corinthiens. Pour assurer une bonne luminosité à l’immense construction, une série de hautes fenêtres, des claire-voies, ont été percées dans les parois du vaisseau central. Au plafond, les charpentes de bois soutenant la structure sont apparentes. Si au IVe siècle le style architectural est monumental, au VIème siècle, sous le règne de l’empereur Justinien, on assiste à une révolution dans la conception des nefs. On va fusionner la conception traditionnelle avec une innovation technique, la coupole. Les églises Sainte-Irène et Sainte-Sophie, construites au IVème siècle et situées à Constantinople, ont été rénovées sous l’empereur Justinien au VIème siècle suite à des sinistres. On bouleversa leurs architectures premières en y intégrant des coupoles sur pendentifs. Cela nécessitera de gros aménagements sur les structures originelles, comme l’ajout de lourds piliers et de contreforts pour soutenir les

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