Le Saint Pierre De Caravage

Michelangelo Merisi da Caravaggio dit « Le Caravage », réalisa de nombreuses peintures de genre qui firent d’ailleurs sa renommée, révolutionna la peinture religieuse par une approche très réaliste, qui dérangeait fortement.

Le tableau en question ici, la Crocifissione di San Pietro, de Caravaggio aurait été peint dans les environs de 1600, 1610 et est exposé à l’église de Santa Maria del Popolo près de la place du Popolo à Rome. Caravaggio peint une huile sur toile de dimension imposante, 2,3mètre sur 1,7. Ici Caravaggio représente la crucifixion de l’apôtre Pierre, un acte symbolique ou il serait crucifié dans le ‘’ sens contraire’’

Contexte Historique :

Mais revenons en arrière dans le temps, et rappelons-nous que Pierre autrefois nommé Simon était un paisible pêcheur sur le lac de Tibériade, dont la rencontre avec Jésus de Nazareth transforme radicalement la vie. Jésus, celui-ci le débaptise et le nomme Pierre « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » C’est sur ces mots que Jésus annonce la mission de Pierre, soit qu’il doit convertir l’Empire. Le christianisme se propage dans l’Empire mais celui-ci n’est pas bien vu par les Romains qui persécutent, massacrent les Chrétiens. Le christianisme est interdit pendant une longue partie de l’Empire Romain et chaque homme qui se convertit, risque la mort. Pierre étant considéré comme un danger, se fait arrêter et lors du procès, il est condamné à se faire crucifier par l’empereur Néron.

Toutefois Pierre ne voulant pas subir le même sort que Jésus, demande de se faire crucifier du haut vers le bas, comme l’illustre Caravaggio, les jambes en l’air et la tête en bas.

Je décris

Nous pouvons voir que Pierre essaye de manière infructueuse de se libérer, il se débat contre son sort, on pourra remarquer le mouvement de son épaule, ces muscles crispés, il essaye de résister, combattre mais il est résigné. Justement on peut observer son regard dans le vide, perdu dans le néant. Une expression de résignation se dessine sur le visage d’un vieil homme qui ne serait autre que Pierre. En observant Pierre on peut se rendre compte qu’il n’est habillé que d’un pagne blanc comme, oui, le Christ. Le tableau étant peu éclairé, basé sur des clairs obscurs, ou on n’arrive même pas à dissimuler les têtes des exécuteurs, met en valeur la tête de Pierre, qui est plus éclairé des autres. La tête d’un homme vieux nous apparait, un homme porteur de plus de quelque cheveu gris sur les côtés, un homme fort physiquement mais à l’expression résignée, cherchant en vain le regard d’une personne située à sa gauche qui n’est même pas présente sur le tableau, une personne qui semblerait être à côté de celui qui regarde l’œuvre. Ce qui est plus impressionnant de tout le tableau est tout de même le fait que Pierre se fait crucifier à l’envers, c’est une crucifixion insolite. Les personnages qui sont en train d’ériger la croix se situent dans la pénombre ce qui rend impossible de les identifier. Il y a un blond aux cheveux bouclés qui est sous la croix, un second, barbu, regarde vers le troisième de dos. Ils sont tous les trois vêtus d’habits modeste, tous les trois sembleraient jeunes et dotés physiquement, mais souffre atrocement à soulever Pierre. L’un d’entre eux tient une pelle dans la main tout en essayant de pousser la croix avec le dos

Un autre détail pierre crucifier mais ne perds pas de sang

J’explique

Ici Caravage a dramatisé la scène à l’extrême. Dans son tableau, les exécuteurs semblent faire un effort extrême pour redresser la croix, l’un tirant, l’autre poussant, l’opération semble terrible, les muscles sont crispés. La scène est avantageusement mise en valeur par le clair-obscur magistral, qui efface l’arrière-plan rendant impossible l’identification du lieu où se déroule la scène. Ainsi nous sommes plus concentrer sur les expressions des personnages. Mais contrairement à des représentations plus classique de ce drame, le saint Pierre du Caravage n'est pas un martyre héroïque ou un héros, pas comme l’avait fait Michelangelo, mais un vieil homme subissant la douleur dans la crainte de mort. La mort de l'apôtre n'étant point un drame héroïque, mais une exécution misérable et humiliante. On pourrait aussi voir qu’au premier plan, un des hommes ayant creusé un trou ou on placera la croix en évidence une grosse pierre ce qui fait évidemment allusion aux paroles du Christ lorsqu’il rencontra Pierre : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise »

Pour ce tableau, Caravage s’est directement inspiré de la fresque de la crucifixion de Saint Pierre réalisée par Michel-Ange, au palais du Vatican. Il reprend plusieurs éléments de la composition : le positionnement de la croix sur le même angle, et le visage de Saint Pierre se tournant vers le spectateur. Mais au contraire de Michelangelo, Pierre n’est autre qu’un vieil homme subissant la douleur dans la crainte de mort. La mort de l'apôtre n'était pas un drame héroïque comme dans la fresque de Michelangelo, mais une exécution misérable et humiliante.

Caravage nous offre une représentation de la mort de Pierre, qui a toujours été représenté étant une mort honorable par les artistes, au contraire de Caravage. Il révolutionne le personnage de Pierre et le fait devenir un vieillard, apeuré incapable de combattre, avec le regard perdu dans le néant. Caravage connu pour ses jeux de lumières impressionnants dans ces tableaux, ne fait pas d’exception. Le tableau est faiblement éclairé et basé sur un clair-obscur, plutôt classique de Caravage. L’artiste reprend dans son œuvre des éléments bibliques, comme les habits que porte Pierre, le pagne de de Jésus, ou encore la pierre, comme nous l’avons expliquer auparavant. Ainsi Caravage révolutionne la mort du Saint en reprenant certains éléments bibliques mais le sujet est tiré des Actes de Saint Pierre, un faux testament.

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