Devoir d’analyse filmique : Stalker

Malvesin-Diacono            Devoir d’analyse filmique : Stalker        02/12/2020

Jules

L1 CTD

L’extrait étudié est un extrait du film Stalker de Andreï Tarkovski sorti en 1979. La scène en question nous présente le Stalker et sa famille dans leur chambre et donc assez représentative de leur condition de vie. Nous nous situons au début du film après la scène du prologue ayant mis en avant le professeur et l’écrivain.

Comment cette scène arrive à représenter les caractéristiques de la pauvreté ?

Dans une première partie nous étudierons la mise en contexte des personnages, puis dans un second temps l’ambiance sonore et dans une troisième partie nous analyserons la froideur du lieu.

Les trois personnages sont présentés dans leur lit par un travelling lent allant de droite à gauche, puis de gauche à droite. Le fait que les personnages dorment dans un même lit indique clairement leur manque de budget et une vie compliquée. Les personnages ne vivent pas dans de bonnes conditions, nous pouvons voir une table jonchée de médicaments, seringues et cotons. Ces divers éléments supposent un rythme de vie insoutenable pour les protagonistes qui les utilisent probablement pour dormir (somnifère), ou bien pour tenter de survivre dans cet environnement. Tous les personnages excepté le Stalker sont endormis lorsque la caméra effectue des travellings droite-gauche et gauche-droite. Le fait qu’il ne dorme pas caractérise une pensée ou une réflexion du personnage qui se sent attiré vers quelque chose d’autre. Le travelling s’effectue avec une plongée sur les différents personnages, ce qui peut supposer que les personnages sont dévisagés par une entité non représentée en point de vue externe. Les différentes scènes sont mises en relation un montage utilisant des cuts et un rythme de narration très lent augmentant la durée des plans.

Le bruit du train s’amorce une fois que le verre commence à trembler, ce qui peut signifier le départ d’un protagoniste. Bien que ce verre ait commencé à trembler après un bruit de sifflet ayant lancé l’action sonore. Un désir de s’extirper de ces conditions désastreuses pour notre protagoniste. Le bruit du train s’intensifie au moment où le travelling s’arrête sur le visage du Stalker, ce qui relie ce désir de s’enfuir pour ce personnage tout particulièrement. Au moment où la caméra passe devant le Stalker, nous pouvons entendre des paroles de l’hymne nationale français, la Marseillaise. Ce chant patriotique intensifie d’autant plus, le probable départ du personnage : « le jour de gloire est arrivé », comme si ce jour-là, le Stalker allait réaliser quelque chose d’important en quittant son domicile. La musique au début de l’extrait laisse sous-entendre que nous sommes dans un lieu mystérieux, de par ses légères mélodies et la lente avancée de la caméra.

La chambre de notre protagoniste est assez grande, ce qui réduit la taille du lit et la position des personnages dans la scène. La caméra filme en noir et blanc, dans un filtre pouvant s’apparenter à du sépia. Cette absence de couleurs caractérise un lieu froid et privé d’émotions. La froideur du lieu et cette faible présence de lumière, s’apparente à une caverne que le protagoniste veut quitter. D’autant plus que nous sommes dans un cadre spatio-temporel non spécifié, ce qui met en relief l’ambiguïté de ce lieu. Ce désir de fuite du Stalker est totalement légitime avec cet environnement sombre, délabré et rempli de froideur. Néanmoins le désir de fuite du Stalker se réalise bien à la fin de l’extrait puisqu’il prend l’initiative de sortir de son lit et de quitter cette sombre pièce.

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