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Comment la théâtralité réussirait-elle, par une étude approfondie du réel scénique, à permettre une compréhension maximale du texte dramatique et de ses enjeux et quel est son apport à la pratique théâtrale?

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Par   •  18 Février 2021  •  Dissertation  •  3 147 Mots (13 Pages)  •  769 Vues

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

Comment la théâtralité réussirait-elle, par une étude approfondie du réel scénique, à permettre une compréhension maximale du texte dramatique et de ses enjeux et quel est son apport à la pratique théâtrale?

Dissertation

PRÉSENTÉE

COMME EXIGENCE PARTIELLE

du cours FAM1100

PAR

Bastian A. Pena-Miranda (PENB07089809)

Novembre 2020

Si la théâtralité paraît avoir toujours été dans l’inconscient collectif de multiples praticiens et théoriciens du théâtre, ce n’est que depuis les derniers siècles qu’elle a pris une importance considérable dans la façon de créer et d’imaginer des productions théâtrales (Féral, 1988). Mais pourquoi? Josette Féral amène cette idée que la théâtralité est « une qualité qui serait pour ainsi dire préexistante à l’objet dans lequel elle s’investit, une condition d’émergence du théâtral » (Féral, 1988). Si nous considérons cette vision de la théâtralité, pourquoi n’a-t-elle pas pris plus de place dans la réflexion sur la création théâtrale? Et si nous nous posions un instant pour approfondir l’apport de la théâtralité dans la pratique théâtrale moderne, ne gagnerions-nous pas à l’utiliser plus justement pour créer des productions théâtrales qui aborderait, non seulement, des enjeux plus actuels et vivants de notre société, mais aussi à les comprendre plus clairement et ainsi être capable d’agir sur notre société en tant qu’individus, certes, mais aussi collectivement? Ainsi, la question qui est posé dans ce texte est la suivante : Comment la théâtralité réussirait-elle, par une étude appronfondie du réel scénique, à permettre une compréhension maximale du texte dramatique et de ses enjeux et quel est son apport à la pratique théâtrale? Nous nous pencherons donc sur quelques points pour répondre à cette question. Nous commencerons par adopter une définition commune de la théâtralité; par la suite, nous clarifierons l’implication de la mimèsis et de la catharsis dans la création d’une théâtralité; nous finirons par discuter de l’apport de la théâtralité à la redéfinition de notre vision de la société avec des écrits sociologiques.

1. Définition adoptée de la théâtralité :

Depuis les derniers siècles, le théâtre se voit dans une certaine obligation de redéfinir sa spécificité, surtout face aux autres arts vivants, qui utilisent eux aussi des procédés théâtraux (Féral, 1988). Pour se faire, le théâtre entreprend une remise en question; au 20e siècle, une brisure dans le rapport texte-mise en scène se produit. Le théâtre se voit remettre en cause la place du texte dans la création d’une pièce de théâtre (Féral, 1988). Ainsi, en repoussant le texte et en amenant concrètement de plus en plus de nouvelles approches de l’art vivant (nouvelles technologies, multimédia, arts interactifs, etc.) dans l’équation, le théâtre est capable de se redéfinir pleinement. Il est plus évidement maintenant que le théâtre n’invente pas, il réinvente.

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Cependant, dans cet élan de redéfinition de la spécificité théâtrale par l’ajout de nouvelles manières de créer, voire d’imaginer, il faut revenir à la base, il faut revenir à ce qu’est la théâtralité. Plus que jamais, les praticiens du théâtre utilisent cette dernière avec l’objectif de faire passer plus clairement leur message. Ainsi, la théâtralité est un concept qui naît et qui vit dans l’espace. Il y a une certaine importance de l’espace qui semble « fondamental pour toute théâtralité dans la mesure où le passage du littéraire est toujours, et prioritairement, un travail spatial. » (Féral, 1988) Ainsi, Josette Féral définit trois conditions d’émergences de la théâtralité.

La première condition, c’est ce clivage entre l’espace quotidien et l’espace de la représentation; Donc, pour que la théâtralité soit créée, il faut l’identification d’un espace autre de la part de l’acteur ou la création de cet espace, différent de celui du quotidien, par le spectateur (Féral, 1988). Alors, l’acteur a un rôle important dans l’émergence de la théâtralité, car c’est en se montrant autre, qu’il crée un espace qui accueille la théâtralité. Il en va de même pour l’importance du spectateur, car son regard permet une modification des relations entre les sujets (l’autre devient acteur sous le regard du spectateur) (Féral, 1988). Ainsi présentée, la théâtralité est « une mise en place [de l’autre] par rapport au monde et par rapport à son imaginaire » (Féral, 1988). Elle « permet [aussi à l’acteur], comme à celui qui regarde, le passage de l’ici à l’ailleurs. » (Féral, 1988)

La deuxième condition est le clivage entre la réalité et la fiction. C’est-à-dire qu’en transformant l’événement en signes, qui, portés à la scène, sont parfaitement repérables par le spectateur, la théâtralité permet à ce dernier de distinguer toute la vérité et l’illusion lui étant présentées (Féral, 1988). Ce faisant, la théâtralité produit une distance entre le réel concret (la réalité des spectateurs) et le réel scénique (la réalité créée sur la scène, donc la fiction). C’est exactement dans cette distance que la théâtralité se définit. Selon Meyerhold, il faut « affirmer le théâtral comme distinct de la vie et distinct du réel » et cette affirmation « apparaît comme la condition sine qua non de la théâtralité sur la scène » (Féral, 1988). Féral poursuit en reprenant des concepts d’Artaud et de Brecht, respectivement, en disant que « la scène doit parler son propre langage et imposer ses propres lois » et que « l’essence du théâtre [consiste] avant tout en une capacité à transgresser les normes établies par la nature, l’État et la société » (Féral, 1988). En ramenant ces grandes lignes, Féral propose une nouvelle approche de la théâtralité. Elle indique que le théâtre doit redéfinir l’implication particulière de la théâtralité sur la compréhension des enjeux d’un texte dramatique. En portant un certain regard sur

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