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Introduction à la psychologie

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Par   •  19 Juillet 2018  •  Cours  •  6 641 Mots (27 Pages)  •  1 089 Vues

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« Qu’est-ce que la psychologie ? ».

Bien sûr nous ne pouvons donner ici une définition définitive et complète car le terme de « psychologie » recouvre en réalité une véritable constellation de connaissances et de pratiques. Comme nous devons bien partir de quelque chose, je vous propose une première définition de travail, quoiqu’incomplète et imparfaite :


La psychologie est la science qui étudie comment l’individu, sujet et acteur, perçoit, ressent, apprend, pense, aime, désire, décide, communique et agit. Et en tant que pratique, elle inclut un ensemble de méthodes par lesquelles les connaissances scientifiques qu’elle développe sont mises en œuvre.


Nous laisserons ici le volet « pratique » pour nous intéresser à ce qui caractérise la psychologie en tant que discipline scientifique.

  1. Une science empirique

Notre définition montre que la psychologie traite de comportements, de ressentis, d’intentions, bref toutes sortes de choses qui se passent, comme on dit, « dans la tête » du sujet, et qui ne sont pas faciles à mesurer objectivement. Or nous commençons par « La psychologie est la science qui …. » Poser ainsi la psychologie comme une science en surprendra plus d’un. La représentation classique du psychologue, erronée disons-le d’emblée, en fait une sorte de philosophe de l’âme, au mieux observateur perspicace du genre humain ou de lui-même, et en tout cas pas un scientifique au sens classique du terme. Mais qu’en est-il réellement ? Et d’où vient cette représentation sociale erronée ?


Dès l’antiquité de nombreux philosophes ont cherché à rendre compte du fonctionnement mental humain. Ils l’ont fait en observant les autres, en raisonnant, et surtout en s’introspectant, c’est-à-dire en regardant en eux-mêmes ce qu’ils pouvaient observer de leurs propres processus mentaux. Mais l’entreprise était vouée à l’échec car on sait maintenant que l’esprit humain s’appuie sur des mécanismes qui échappent complètement à toute tentative d’introspection. Tout simplement parce qu’ils sont trop rapides !


Considérez le cinéma, qui utilise habituellement 24 images par seconde. En fait, déjà à 16 images par seconde, la projection nous apparaît comme une animation fluide. Chaque image fixe est alors affichée pendant moins d’un dixième de seconde. Certains mécanismes mentaux sont si rapides que s’ils commencent au début d’une image d’un film de cinéma, ils seront terminés avant l’image suivante ! Absolument impossible dans ces conditions d’en être conscient.


Et que dire de l’étude de la psychologie animale ou de celle du tout jeune enfant ?


Bref, si la psychologie jusqu’au début du XIXe siècle était encore conçue comme une branche de la philosophie, dès le milieu du XIXe siècle, la psychologie moderne s’est constituée en science, et même en science expérimentale ! En France, c’est par un archaïsme à peine croyable que la psychologie n’est évoquée au Lycée que dans le cadre de cours de philosophie !


Mais bon ! Avançons. Pourquoi peut-on dire que la psychologie moderne est une science ? Et quel genre de science ?


Disons tout suite que la psychologie n’est pas une science exacte comme les mathématiques par exemple. Ce n’est pas une science qui fonctionne sur la base d’axiomes dont on déduit des théorèmes.


C’est une 
science empirique, ce qui veut dire que le chercheur en psychologie ne veut pas se contenter de réfléchir dans son fauteuil. Il doit aller voir comment marche la réalité psychologique telle qu’elle est, et souvent, se trouve à constater qu’en fait cette réalité n’est pas celle qu’il attendait.


Quand on va voir comment les gens gèrent réellement les situations, comment ils traitent l’information, comment ils jugent, comment ils prennent des décisions, on est sans cesse complètement surpris. Vous avez tous en tête des illusions perceptives qui montrent les bizarreries de notre système visuel.


Et bien il en est exactement de même pour les fonctions mentales dites supérieures.


Savez-vous par exemple que la plupart des gens se jugent comme étant mieux que la moyenne (plus beau, plus agréable, plus doué, plus sympathique)… La moyenne des gens serait donc mieux que la moyenne de gens… quel paradoxe… quelle illusion aussi !!


Voilà pourquoi l’espérance du philosophe de pouvoir parler de la réalité psychologique était vouée à l’échec dès le départ. On connaît d’ailleurs le mot du philosophe Auguste Comte qui, au début du XIXe siècle, condamne l’idée même d’une étude scientifique de la conscience au motif qu’on ne peut pas  être à la fenêtre et se regarder passer…


Mais est-ce vrai ? Faut-il renoncer à l’étude scientifique de la psychologie ?


Heureusement, loin de se laisser impressionner par ce type d’arguments, les premiers psychologues scientifiques, au milieu du XIXe siècle toujours, sont partis de l’idée qu’il est possible de construire une science de la psychologie, et qu’à la psychologie  peut s’appliquer la méthode scientifique. Que le chercheur en psychologie peut construire des expériences en laboratoire. Qu’il peut se rendre sur le terrain, dans des entreprises, des écoles, à l’hôpital, pour observer, décrire, et prédire la réalité psychologique qu’il étudie. Et cela marche.


On connaît de nos jours de nombreux phénomènes qui possèdent toutes les propriétés que l’on attend classiquement d’un fait scientifique objectif. En particulier, ils sont reproductibles, indépendants de l’observateur. On peut, si l’on s’en donne les moyens et si l’on accepte de travailler avec des décisions précises et des raisonnements rigoureux, bâtir des théories qui permettent de prédire des faits. Dans de nombreuses tâches on peut prédire le temps que mettra un sujet à faire la tâche, on peut prédire son taux d’erreurs, on peut prédire l’existence de réactions physiologiques, biologiques, dont le sujet n’a même pas conscience.


J’ai par exemple l’habitude de montrer à mes étudiants de master 1 une petite vidéo d’une équipe américaine où l’on peut voir fonctionner un programme informatique basé sur une célèbre théorie de l’architecture du système cognitif. 
La vidéo montre comment, à partir d’informations sur ce qui est en train de se passer dans le cerveau d’un étudiant, de l’imagerie médicale, le programme prédit en temps réel et avec une bonne précision les essais et erreurs d’un étudiant qui traite un petit problème d’algèbre simple.

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