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L’analyse en termes des classes sociales distinctes peut-elle rendre compte de la société française actuelle ?

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Par   •  7 Avril 2022  •  Dissertation  •  2 360 Mots (10 Pages)  •  541 Vues

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La structure de la société est en constante évolution. Il est donc nécessaire pour les analystes de repenser régulièrement les critiques de segmentation. Ainsi, depuis le XIXe siècle et l’analyse de Karl Marx, les sociologues proposent leur vision de la stratification sociale. A sa suite, en effet, Max Weber, Pierre Bourdieu, Henri Mendras ont eux aussi décortiqué le fonctionnement sociétal, pour expliquer le découpage de notre société en groupe homogène depuis la révolution industrielle. Au sens large, une classe sociale désigne un groupe social de grande dimension, ayant une existence de fait et non de

droit, qui se caractérise et se différencie des autres à partir de sa place dans le processus de production, de ses relations de pouvoir et des inégalités de ses conditions d’existence.

Mais les théories avec des classes sociales distinctes permettent-t-elle de comprendre la société française actuelle ?

Nous verrons dans un premier temps que les théories avec des classes sociales distinctes n’expliquent pas à elle seule toute la société française d’aujourd’hui, puis nous verrons dans un second temps qu’elles restent cependant utiles pour en comprendre certaines.

La représentation marxiste d’une société bipolarisée est mise en question dans les années 1960-70. Suite à la réduction des inégalités socio-économiques (de revenu, d’accès à la culture, à la scolarisation) et à une certaine homogénéisation des pratiques de consommation (développement d’une consommation de masse à travers la diffusion de la voiture, de la télévision, du matériel électroménager, …) certains sociologues ont parlé de moyennisation. La thèse de la moyennisation vient du sociologue Français, Henri Mendras (1927-2003) dans “La seconde révolution française” (1965-1984), paru en 1988, même si Alexis de Tocqueville l’évoquait déjà d’une certaine manière lorsqu’il définissait les sociétés démocratiques par leur tendance à l'égalisation des conditions. Comme le titre de l’ouvrage l’indique, ce processus de moyennisation de la société française caractérisait la période des Trente Glorieuses entre 1945 et 1975. Ce processus correspond à la réduction des inégalités économique et sociale (réduction des distances inter-classes) qui s’accompagne d’une croissance des catégories sociales intermédiaires (cadres et professions intellectuelles supérieures, professions intermédiaires, ouvriers et employés qualifiés) qui vont constituer une vaste classe moyenne. Ces deux premières caractéristique sont lié aux 30 glorieuses qui offre un emploi pour tous, une forte remontée économique ainsi qu’une consommation de masse, une réduction des inégalités car il y a une démocratisation scolaire (tous le monde peut avoir accès aux écoles et étude supérieur), une hausse des salaire et donc du pouvoir d’achat, une protection sociale assuré par l’état et pour finir une avance du progrès technologique, qui accroît la croissance économique.

Pour finir, la thèse de la moyennisation correspond aussi à l’homogénéisation des modes de vie. Elle se caractérise par l’homogénéisation des comportements, des pratiques et des styles de vie notamment au travers de la diffusion des biens de consommation courants et des biens culturels d’une part, de la généralisation des loisirs d’autre part.

Elle conduit alors à parler de l’« embourgeoisement de la classe ouvrière », car beaucoup d’entre eux vont pouvoir faire l’acquisition des équipements de base du foyer. Certes les inégalités demeurent, mais elles se sont largement estompées. Le document 1 tant à montrer qu’il n’y a pas de retour des classes sociales. En effet, certaines personnes ressentent de moins en moins un sentiment d’appartenance à une classe sociale car de 1966 à 2002, le nombre de personnes disant ne pas se sentir appartenir à une classe sociale, a augmenté de 39 personnes sur 100 à 47 personnes sur 100 personnes lors d’un sondage. Ce résultat accentue alors le principe de moyennisation qui contredit une analyse de la société avec les classes sociales. Le sociologue allemand Max Weber conteste la vision strictement matérialiste et déterministe des classes sociales de Marx qui définit la société en deux grandes classes, les bourgeois et les prolétaires. Sa propre théorie est multidimensionnelle. Les classes ne constituent qu'une dimension de la stratification sociale. Pour lui, il existe trois types de hiérarchies qui ne se regroupent pas. Elles correspondent aux trois sphères que sont : l’ordre économique (apparition de la classe moyenne, selon lui les classes sociales existe mais n’expliquent pas à elles seule la place d'un individu: la dimension économique ne suffit pas), l’ordre politique (appartenance à un parti politique, elle vient des classes et/ou de groupe de statut) et l’ordre social (ou il y a une importance des groupes de statut : prestige sociale, pratiques culturelles et mode de consommation). Selon Weber, pour classer un individu, il faut superposer ces trois statuts. Regarder en 3 dimensions la société. Contrairement à Marx, la société est ici moins conflictuelle. Chez Marx, les classes sociales sont et seront constamment en lutte.

Les deux principaux critères de structuration sont : économique (revenu et patrimoine) et social (genre, âge, lieu de résidence, etc.). La stratification sociale correspond aux différentes façons de classer les individus dans une société en fonction de la position sociale qu'ils occupent. Nous allons parler ici des nouveaux critères de hiérarchisation sociale qui structurent la société au-delà des classes sociales. Tout d’abord, le sexe est un critère à prendre en compte car selon son sexe, feminin ou masculin, l’individus subit une socialisation différenciée. Cette différenciation se fait ressentir notamment dans l’enfance avec les joués (petite voiture proposé aux garçons et dinette proposé au fille), mais aussi dans le comportement des parents vis-à-vis de leurs enfants (petite fille entraîné dès le plus jeunes âges au nettoyage avec leurs mamans et les garcons entrainé à la mécanique par leurs papa). Cette différenciation se fait énormément ressentir à l'âge adulte. Elle crée des inégalités qui se font ressentir dans la vie personnelle (charge mentale) comme dans la vie professionnelle (carrière mais aussi écart de salaire, chômage, précarité). Le document 2 illustre parfaitement les inégalités salariales présentes entre les sexes pour un travail équivalent, entre les différentes catégories socio-professionnelles. En effet, en 2016, les cadres féminins en équivalent temps plein avaient un salaire mensuel moyen net de

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