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LA CROISSANCE ECONOMIQUE S’OPPOSE-T-ELLE A LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ?

Dissertation : LA CROISSANCE ECONOMIQUE S’OPPOSE-T-ELLE A LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Octobre 2018  •  Dissertation  •  1 894 Mots (8 Pages)  •  2 153 Vues

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LA CROISSANCE ECONOMIQUE S’OPPOSE-T-ELLE A LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ?

INTRODUCTION

En 1972 le Club de Rome, composé de scientifiques, d’économistes, d’hommes d’affaire et de politiciens, publie le célèbre rapport « The Limits To Growth », plus connu sous le nom de « rapport Meadows » et traduit en français par l’interrogation « halte à la croissance ? ». Ce document met en évidence les excès de la croissance et son impact négatif sur l’environnement (pollution, épuisement des matières premières et des ressources naturelles). Leurs analyses se concluent par la nécessité d’une croissance zéro (taux d’accroissement du PIB égal à zéro), qui la même année, inspirera la théorie de la décroissance (diminution régulière de la production d’un pays).

Des décennies plus tard, le débat autour des limites de la croissance économique, qui est l’indicateur de l’augmentation des richesses produites mesurée par le PIB (en volume), est toujours d’actualité. Plusieurs questions sont ainsi soulevées : peut-on concilier croissance et préservation de l’environnement ? Si oui, sous quelles conditions ? Ne faut-il pas considérer que la croissance ne doit plus être une fin en soi mais un moyen de préserver l’environnement ?

Intervient aussi la notion de développement durable (sustainability en anglais) qui lie fortement le développement économique avec le maintien des équilibres écologiques et qui a pour objectif de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.

Nous allons donc tenter de déterminer dans quelle mesure la croissance économique peut être compatible avec la préservation de l’environnement. Dans un premier temps nous verrons que dans de nombreux cas, la recherche de la croissance économique a des effets néfastes sur l’environnement. Puis nous aborderons l’idée que, sous certaines conditions, il est possible d’envisager une croissance compatible avec la préservation de l’environnement.

Depuis les années 70, les chercheurs ont mis en évidence un lien entre la croissance et la destruction de l’environnement. Ils ont en effet constaté que les pays les plus pollueurs sont également les plus développés. Ainsi les Etats-Unis, première puissance mondiale et pays avec la création de richesse la plus importante, sont responsables de près de 16% de l’ensemble des émissions de CO2 dans le monde, l’Europe quant à elle, est responsable de près de 20% de ces émissions. De plus les pays émergents polluent de plus en plus, c’est notamment le cas de la Chine qui a presque quadruplé ses émissions de CO2 en une vingtaine d’années et est, en 2012, responsable de 26% des émissions de CO2 mondiale. Le lien entre production intensive et pollution est donc irréfutable. Cependant la forte pollution dans ces pays ne s’explique pas seulement par la production massive mais également par des modes de vie dispendieux. Ainsi quand on calcule l’empreinte écologique d’un pays, c’est-à-dire la surface terrestre nécessaire pour répondre à ses besoins et pour détruire ses déchets, on constate que si tous les pays avaient le même mode de vie qu’aux Etats-Unis (société de consommation, énergie fossile, beaucoup de déchet…) il ne faudrait pas moins de cinq planètes pour répondre au besoin de la population mondiale ! Notre planète n’a pas la biocapacité nécessaire pour le mode de vie Américain.

Ce sont donc les pays les plus développés et ceux qui sont émergents qui polluent le plus, mais quelles sont précisément les natures de cette pollution ? La pollution dont on parle le plus est celle qui est due aux gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote) qui détruisent la couche d’ozone, ce qui induit d’importants dérèglements climatiques : en particulier, il accélère le réchauffement de l’atmosphère. Or cela entraine de graves conséquences, d’abord environnementales mais aussi économiques, sociales et politiques. On estime en effet que si rien n’est fait, la température de la terre pourrait s’élever de près de 5°C d’ici à la fin du siècle prochain, entrainant la fonte des glaces et donc la montée du niveau des océans de près d’un mètre. Ainsi de nombreux territoires vont être amenés à disparaitre, entrainant une perte de terres agricoles, d’infrastructures, et une destruction du capital naturel mais aussi culturel. On peut citer l’exemple de la ville de Venise qui appartient au patrimoine mondial de l’UNESCO et dont les plus pessimistes en prévoient la totale disparition sous la mer d’ici 2080. A cela s’ajoute le problème de l’immigration climatique, on s’attend à devoir compter par dizaine de million le nombre de réfugiés climatiques dans les décennies à venir, entrainant possiblement des conflits sociaux et politiques.

Mais la pollution n’est pas le seul risque qui pèse sur l’environnement. La seconde limite écologique de la croissance concerne la destruction du capital naturel de la planète, c’est-à-dire l’épuisement des ressources renouvelables et non renouvelables. Les ressources naturelles sont des biens communs, c’est-à-dire qu’elles sont accessibles gratuitement à tous, en conséquence les individus vont avoir tendance à y puiser allégrement. On parle alors de « tragédie des biens communs » pour toute situation dans laquelle une ressource limitée est traitée comme une propriété commune et se trouve finalement surexploitée donc amenée à disparaitre. On peut citer la déforestation avec l’exemple emblématique de la forêt amazonienne au Brésil, mais aussi les eaux des nappes phréatiques qui s’épuisent à cause des puits individuels ou encore des réserves de poissons dans les mers qui sont surexploitées et qui s’épuisent. C’est particulièrement le cas pour le thon dont on estime que 60% des stocks ont déjà été exploités. En plus de provoquer l’extinction d’espèces animales, cela entraine entraîne de sérieux problèmes sociaux ; comment répondre aux besoins des générations futures et des populations fortement dépendantes aux poissons pour se nourrir, si les stocks sont totalement épuisés ?

Les catastrophes écologiques constituent une dernière limite à la croissance économique actuelle. Le développement des activités industrielles, la surexploitation des ressources et le réchauffement

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