En quoi les attitudes politiques sont-elles le reflet de notre socialisation politique ?

En quoi les attitudes politiques sont-elles le reflet de la socialisation politique ?

En 2017, lors des présidentielles françaises, le taux d'abstention au second tour a dépassé la barre des 20 % soit près de une personne sur quatre qui n'a pas voté. Simple protestation politique ou bien continuité d'une crise de la représentativité ? Qu'importe, cela traduit surtout des attitudes politiques qui ont été adopté. Et par des attitudes politiques, nous voulons parler d'un ensemble de comportements politiques (tendances à tel parti politique plutôt qu'un autre) qui serait le reflet d'un processus de socialisation politique chez l'individu. Ainsi, si l'individu acquiert des attitudes politiques, ce serait donc par le biais d'un processus de socialisation politique. Mais qu'est-ce que cela veut dire concrètement ? Pour y répondre, nous allons donc nous intéresser au processus de socialisation primaire de l'individu qui joue un rôle majeur dans sa socialisation politique, puis nous verrons aussi que des facteurs peuvent également altérer la vision politique de chacun. Enfin, nous montrerons que les instances de socialisations secondaires jouent aussi un rôle important dans la socialisation politique des individus.

Les individus se définissent d'abord par la socialisation primaire qu'ils ont reçu. Et cela traduit aussi une grande partie de leur futur comportement politique. D'abord il y a l'influence des proches et particulièrement de la famille. La CEVIPOF a émis un questionnaire pour savoir si nos idées politiques ont été influencées par un de nos proches et l'on constate des écarts assez conséquents. Par exemple, l'influence du père et de la mère est majeure car respectivement 28 et 22 % des gens pensent qu'ils ont plutôt joué un rôle dans leur socialisation politique. Au contrario, l'influence des proches plus éloignés comme un grand parent ou un oncle montre que respectivement 62 et 74 % des gens pensent qu'ils n'ont eu absolument aucune influence sur leur socialisation politique.

On peut également noter que l'influence apportée par ses propres enfants ou par un frère une sœur est minime voir inexistante mais cela s'explique assez facilement. En effet, les individus sont plus facilement influençable politiquement par leurs proches qui possèdent déjà une certaine expérience politique, acquise eux-même par ce processus de socialisation politique. Ainsi leur légitimité à apporter une socialisation politique est plus forte que nos frères ou enfants qui n'ont pas encore une expérience politique suffisante. Mais en réalité, l'expérience politique des individus ne veut pas dire grand chose car il n'y a pas de « bonne » socialisation politique. La pluralité des mouvements et des pensées empêchent toute possibilité d'avoir un modèle de culture politique qu'il faudrait absolument acquérir.

De plus, nos proches en légitimité de nous apporter une expérience politique, ne peuvent pas nous inculquer une vision objective du sujet vu qu'eux même ont été influencé par un idéal politique. Et de surcroît, les différents visages politiques sont bien distincts les uns des autres entre la droite et la gauche par exemple. C'est d'ailleurs en se basant sur les idées que les individus ont du monde politique que l'on peut tenter de deviner quelle socialisation politique ils ont reçu. Quelqu'un qui va être plutôt en accord avec le principe de libéralisation et/ou de protectionnisme aura plutôt reçu une socialisation politique le conduisant vers des idées de droite. Alors qu'un autre individu qui tendra plus pour un candidat avec un programme tournée vers le peuple et moins vers l'économie sera très certainement plutôt de gauche.

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