Traité de la nature humaine David Hume
Commentaire de texte : Traité de la nature humaine David Hume. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lolita3845 • 20 Avril 2022 • Commentaire de texte • 1 988 Mots (8 Pages) • 1 050 Vues
David Hume dans cet extrait, issu du Traité de la nature humaine, aborde les thèmes du moi et de l’esprit.
Il évoque d’abord le problème de la définition du moi. L’auteur va défendre son idée que le moi découle des perceptions et n’existe pas en tant qu’identité réelle. Pour démontrer le bien-fondé de sa thèse, David Hume va d’abord expliquer dans le premier paragraphe qu’il s’est interrogé intimement pour essayer de saisir, comme attraper son moi pour le définir précisément et que cela finalement n’est pas si simple. Comme cela n’est pas simple, il fait ensuite le constat que sans perceptions, c’est à dire sans sensations ressenties ni sentiments éprouvés, il n’existe pas. En effet, pour David Hume s’il n’a pas conscience de lui, c’est qu’il n’existe pas. Le moi est donc pour lui, entièrement et intimement lié à nos perceptions. Il ajoute pour argumenter cette thèse que si quelqu’un a une conception différente tout en ayant réfléchi sérieusement et sans préjugé il ne se voit pas discuter avec cette personne.
Ensuite, dans le deuxième paragraphe, il oppose sa thèse à l’opinion de « certains » philosophe, en généralisant aux autres hommes la réflexion qu’il a fait sur lui au départ. Nous existons tous pour lui grâce à nos perceptions, c’est à grâce aux évènements qui constituent notre vie qui sont nombreux et différents d’un individu à un autre. Dans cette deuxième partie, Il introduit la notion d’esprit (qui se distingue du moi jusqu’ici abordé dans la première partie) et développe son argumentation en affirmant que l’esprit ne correspond pas à une véritable identité continue dans le temps.
Dans une phrase de conclusion, Hume affirme sa thèse : le moi est synonyme de flux, de mouvements de perceptions et n’est pas une unité à un moment donné.
Le problème posé par ce texte peut se résumer ainsi : Est-ce que notre moi se définit par notre entité/identité propre ou est-il le résultat de nos perceptions ? Le moi est-il continuellement présent en nous, fait-il partie de notre identité sans jamais nous quitter ? autrement dit, avons-nous conscience du moi tout au long de notre existence ? et donc, quand nous n’en avons plus conscience, est-ce que nous existons encore ?
Dans la première partie du texte, David Hume commence par souligner le problème qu’il rencontre pour définir ce qu’il appelle moi. Il va ensuite exposer ses observations et argumenter pour conclure que le moi ne peut être définit que par les perceptions. Il procède en deux temps : il propose d’abord une définition explicative de ce qu’il peut observer, « une perception particulière » avant de faire le constat inverse de ce que le moi n’est pas quand il n’y a pas plus de perception, « quand mes perceptions sont écartées » ou « si toutes mes perceptions étaient supprimées ».
Il explique d’abord que s’il essaie de se définir, il en revient toujours à des perceptions. Il liste certaines perceptions par catégorie en les opposant. Il distingue ainsi certaines sensations physiques (le chaud et le froid), certaines informations que le corps humain reçoit (la lumière et l’ombre), certains sentiments (l’amour et la haine), certaines impressions (la douleur et le plaisir). Il conclue qu’il ne peut se définir lui, être humain, sans revenir toujours à ses perceptions.
Il utilise beaucoup de mots pour expliquer qu’il y a passer du temps et qu’il y a réfléchi en profondeur : « je pénètre », « intimement », « je bute toujours ».
Le moi pour lui ne peut être définit que en le mettant en relation avec les choses qui nous arrivent dans la vie ou les choses que notre corps perçoit. Nous n’avons donc selon lui conscience de nous même que par ce que notre corps et notre cerveau ressentent des choses ou éprouvent des phénomènes.
Le simple fait que David Hume reconnait avoir passé beaucoup de temps à réfléchir pourrait nous amener à croire qu’il a fait une conclusion irréfutable. C’est pour lui une évidence car il n’a réussi à saisir son moi qu’avec des choses qui ont un effet sur lui.
La thèse de David Hume semble réduire l’homme à un objet qui n’est pas acteur de sa vie, mais qui est spectateur. Tout se résume selon sa thèse à ce qui arrive de l’extérieur en direction de l’être humain que nous sommes. Il n’y a pas pour lui de choses faites volontairement de la part de l’homme en direction de ce qu’il l’entoure. Il ne prend pas en compte les interactions entre l’homme et son environnement mais juste ce que nous ressentons ou percevons pour nous décrire.
David Hume va ensuite s’attarder sur des exemples plus concrets pour confirmer sa première impression en faisant l’expérience quand il ne peut plus percevoir les perceptions qu’il vient de décrire Il donne ainsi comme argument de taille que lorsque nous dormons ou que nous sommes morts, comme nous ne percevons plus rien, le moi n’existe plus. C’est la preuve selon lui que notre moi est définit par nos diverses perceptions, sous-entendu les perceptions que nous avons quand nous sommes éveillés et vivants. Il redécrit ici les sensations physiques, les informations que le corps humain reçoit, les sentiments et les impressions précédemment listés par des verbes : penser, sentir, voir, aimer, haïr.
Le fait de citer ces verbes d’actions rééquilibre l’argumentation qui au début du texte était uniquement basée sur les évènement extérieurs perçus par l’homme. L’homme semble plus acteur des évènements qu’il perçoit à partir de ce moment précis du texte.
Il conclue tout de même que sans perceptions, nous ne sommes rien. Pour lui, il n’y a rien d’autre qui définisse le soi : « Je ne conçoit pas ce qu’il faudrait de plus pour faire de moi un parfait néant ».
On pourrait comprendre alors que le moi existe selon David Hume par intermittence : il existe quand nous sommes éveillés, il n’existe plus quand nous dormons ou sommes morts. Nous n’avons pas conscience d’être nous en permanence.
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