Commentaire De Texte Hume: Traité De La Nature Humaine: Soi-même : Conscience ou Existence?
Recherche de Documents : Commentaire De Texte Hume: Traité De La Nature Humaine: Soi-même : Conscience ou Existence?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Caroline3869 • 16 Mai 2014 • 3 706 Mots (15 Pages) • 8 795 Vues
Soi-même : Conscience ou Existence?
En philosophie, le terme "soi-même" a souvent été étudié, notamment au XIXe siècle en parlant de "Conscience de soi" et au XXe siècle, de manière plus développée et faisant référence à des questionnements sur l’Existentialisme. David Hume, philosophe écossais du XVIIIe siècle va nous amener à réfléchir à ce terme dans Traité de la nature humaine, un essai publié en 1739-1740. Le thème de cet extrait pourrait être défini comme "L’explication du soi-même". L’auteur évoque son soi-même comme un ressenti, une preuve qu’il est conscient, un soi-même qui est donc temporaire à travers sa thèse "le soi-même n’est présent que lorsque nous sommes conscient". Il évoque tout d’abord le fait que le soi-même serait incessant, perpétuel et qu’il serait alors preuve que nous existons. Ensuite, son contraire, il serait discontinu, éphémère puisque seulement présent lorsque nous sommes conscients. Puis il finit par mentionner le fait qu’il pourrait y avoir plusieurs façons d’interpréter ce soi-même. Cela nous suscite plusieurs interrogations : "Le soi-même est-il une perception seulement présente lorsque nous sommes conscients ou est-ce une notion continuellement existante?", "Dans quelles mesures peut-il y avoir une existence sans conscience?", "Plusieurs personnes peuvent-elles avoir une perception différente de leur soi-même?".
Premièrement, nous allons nous intéresser à une thèse qui n’est pas celle de l’auteur et qui consiste à croire que le soi-même est toujours présent en nous, qu’il fait partie de notre identité et ne nous quitte jamais : "Il y a des philosophes qui s’imaginent que nous avons à tout instant la conscience intime de ce que nous appelons MOI ; que nous sentons (…) sa persévérance dans l’existence" (l1). L’auteur, ici, évoque la certitude de plusieurs philosophes à avoir continuellement conscience d’être eux. Il utilise d'ailleurs le verbe "s’imaginer" qui signifie croire, de préférence à "imaginer" qui veut dire concevoir, dans le but de montrer quelque chose de plus fort, de plus certain, une croyance et non pas seulement une opinion ; on peut aussi penser que ce verbe est employé d’une manière péjorative : "qui s’imaginent" (à tort). Aussi, il prend la précaution de ne pas citer ces philosophes en utilisant la locution "il y a" et en ne donnant aucun nom afin de préserver l’attention du lecteur sur sa propre thèse ; ou utilisé de façon négative "il y a des philosophes" comme "il existe des philosophes mal connus". De plus il emploie l’expression "à tout instant" et "persévérance dans l’existence" pour donner une forme de continuité et d’universalité ; et "la conscience intime" pour caractériser cette conscience comme individuelle, relevant de la personnalité de chacun. Pour finir, l’utilisation du mot "MOI" en lettres majuscules peut se s’expliquer par le fait que l’auteur veuille montrer l’importance du soi-même pour chacun de nous "notre MOI". Cela nous amène à nous demander si le soi-même demeure constamment en nous. Lorsque nous sommes privés de conscience, dans un sommeil profond, dans l’hypnose, dans le coma ou dans la mort, nous ne sommes pas nous-même dans le sens où nous ne sommes pas responsables de nos actes, nous ne nous commandons pas et sommes seulement des victimes dans un état passif. Mais même si nous ne pouvons être la cause de nos faits il y a tout de même un rapport à la personnalité : lorsque je fais des rêves, même si je ne suis pas conscients et que je ne peux les diriger, ce sont mes rêves, fabriqués à partir de mes souvenirs, mes désirs ou mes peurs, et personne d’autre que moi ne peut les voir, il y aurait alors une existence du soi-même lorsqu’on rêve, même si elle ne serait que passive. Le cas de l’hypnose est ambigüe, dans un cas cette hypnose utilise le soi-même qui est encore présent en nous pour nous faire agir en rapport avec nos pensées, une personne peut nous faire parler pour nous guérir ; dans un autre cas, le soi-même est considéré comme absent car notre personne, complètement inconsciente est dirigée par les paroles d’une autre personne, n’est ni dans l’intimité ni dans l’utilisation des données personnelles. Ce n’est alors plus dans ce cas-là de la passivité, mais de l’inexistence. Tout comme dans le cas du coma et de la mort, lorsque la conscience n’existe plus depuis un moment, qu’elle n’est pas suspendue comme lors d’un sommeil ou d’une hypnose, et que la personne est alors réduite à n’être qu’un corps, une substance sans âme, une "réalité corporelle", expression utilisée par Descartes lorsqu’il pratiquait des dissections sur des corps. L’existence du soi-même se trouverait alors entre la thèse Aristotélicienne, qui définit l’Homme comme une substance pensante, toujours permanent et identique à soi ; et la thèse scolastique ou cartésienne, qui caractérise l’être humain comme un dualisme, séparable de sa conscience ou de son corps. Ce soi-même serait donc seulement partiellement présent en nous, mais comment pouvons-nous alors être sûrs d’être nous-même? "nous sentons son existence (…), et que nous sommes certains, par une évidence au-dessus de toute démonstration, à la fois de son identité et de sa simplicité" (l.2). L’auteur veut alors exprimer une persuasion de la part des philosophes qui soutiennent cette thèse, de l’existence continuelle du soi-même. Persuasion soulignée par l’emploi des mots "certains", "évidence" et "au-dessus de toute démonstration" qui sont des exagérations, voir même des hyperboles, suggérant un avis démesuré sans quelconque raison valable. D’ailleurs, l’utilisation de "évidence au-dessus de toute démonstration" pourrait être défavorable car elle pourrait être comparée à une certitude seulement basée sur des croyances, des préjugés, une opinion publique, autrement dit un jugement inexistant. Ensuite, il utilise la première personne du pluriel "nous" pour désigner l’ensemble des êtres humains, ou même, l’ensemble des êtres ayant une conscience. Pour finir, il inclut au soi-même les termes "identité",
...