Russell science et religion / Essai de Bertrand Russell

Ce texte issu de l’essai de Bertrand Russell « science et religion » met en évidence les nombreuses manières dont peut être abordée la vérité selon la discipline. Et, contrairement à la vérité immuable de la religion, la vérité de l'apprentissage est provisoire. Ainsi l’auteur, en décrivant dans les préoccupations et les succès de la science à accepter le changement dans ses théories, il dénonce le caractère immuable de la vérité religieuse. Dans un premier temps nous allons voir les différences entre vérité religieuse et scientifique, puis nous verrons la spécificité de la vérité technique

Tout d’abord l'auteur compare « le credo religieux » et « la théorie scientifique » et montre les divergences de vues sur leurs vérités respectives. Pour comprendre cela, il est nécessaire de définir ces deux disciplines. La religion est composée de croyances sacrées et de pratiques de culte dans les relations émotionnelles et l’expérience divine. En conséquence, la vérité religieuse vient du cœur plutôt que de la raison, elle est affectée par l'émotion, bien qu'il y ait plusieurs philosophes et penseurs comme Averroès qui rapprochent la foi de la raison, et dans ce cas précis par syllogisme qui a d’ailleurs été formalisé par Aristote. D'autre part, la vérité établie par la religion est donc UNE, ENTIERE et ABSOLUE. Ce qui est établit comme vrai ne peut faire l’objet du moindre doute et de la moindre révision car ce serait remettre en question l’autorité de Dieu et de l’Église. Une telle vérité est alors immuable, éternelle et échappe à toute compréhension rationnelle (par exemple les rites religieux comme les enterrements). En d'autres termes, la vérité religieuse trouve sa source dans l'expérience du sacré, indéfini et incompréhensible de manière rationnelle. C'est ce qui donne à la religion cet aspect dogmatique. Lorsque l’homme ne trouve pas de réponse à une question ou à un phénomène, il se sert de la religion pour l’expliquer. C'est pourquoi elle devient immuable et éternelle. D'où la force de la religion et sa persistance au cours du temps.

Tandis que la science elle est basée sur l'observation des hypothèses et des expériences qui peuvent soit en confirmer une, soit en contredire une autre, l’expérimentation est une discipline rationnelle dont le but est la compréhension réelle, des choses de la nature en recherchant l'universalité dans leurs théories, même si celle si n’est que temporaire. La vérité scientifique dépend du progrès technologique qui : clarifie ses théories au fur et à mesure que d’autres sont découvertes. La vérité est essentiellement vérifiée par l’expérimentation, et non par la théorie et cette même vérité scientifique évolue en fonction des progrès techniques et culturels. La relation entre la religion et la science peut certes être ambiguë, mais pas forcément contradictoire. L'auteur poursuit son idée et l'explication dans la deuxième et troisième phrase en disant que la science se développe au travers d'évolutions fondées sur de vieilles théories pour qu'elles puissent évoluer. Tout comme le géocentrisme permettait d’expliquer certains phénomènes spatiaux, entre autres les phases de la lune, mais le géocentrisme notamment appelé révolution copernicienne a permis d’expliquer d’autres phénomènes inexpliqués, comme la rétrogradation de Mars qui n’était enfaite qu’une question de référentiel, puisque en se plaçant dans le référentiel héliocentrique, et non géocentrique mars effectue bien une trajectoire circulaire autour du soleil, et non des cercles autour de sa trajectoire moyenne comme le proposait le référentiel géocentrique. L’actualisation de la science dans le présent est, le critère scientifique qui éloigne la science de tout dogmatisme La vérité scientifique est donc en changement continu. On peut, comme le fait Popper, prendre l’image d’un filet de pêche : on peut toujours resserrer les mailles d’un filet de manière à attraper des poissons de plus en plus petits, mais on ne pourra jamais avoir un maillage assez serré pour attraper le plus petit des poissons ou des organismes qui peuplent la mer. A noter le décalage entre la vérité religieuse immuable et basée sur la foi ainsi qu’une vérité scientifique rationnelle, objective qui se veut universelle mais qui n’est que provisoire.

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