Commentaire de texte - Bertrand Russell, sur la notion de morale
Commentaire de texte : Commentaire de texte - Bertrand Russell, sur la notion de morale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Aude Bth • 16 Mai 2016 • Commentaire de texte • 1 426 Mots (6 Pages) • 4 619 Vues
Le texte étudié est un texte de Bertrand Russell traitant de la notion de morale, provenant de l’œuvre Science et religion. Ici, Russell propose de dissocier les idées morales des descriptions scientifiques, afin de bien laisser la science continuer à œuvrer tout en permettant aux tenants d’avoir leur avis moral personnel. L’auteur insiste sur la distinction de preuve et de rationalité en science, alors que la morale userait du registre des sentiments pour se répandre. Selon Russell, la science et la religion ne sont pas en conflit sur des points précis, elles sont radicalement en conflit parce qu’elles prétendent la même chose : détenir la vérité ou du moins y parvenir, être la voie permettant d’arriver à la vérité. Russell s’interroge sur la pensée unique ainsi que l’effet qu’a la morale sur les sociétés. La morale est un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite relatives au bien et au mal, de devoirs, de valeurs, parfois érigés en doctrine, qu'une société se donne et qui s'imposent autant à la conscience individuelle qu'à la conscience collective. Ces principes varient selon la culture, les croyances, les conditions de vie et les besoins de la société. Ils ont souvent pour origine ce qui est positif pour la survie de l'ethnie, du peuple, de la société. Si de tels principes sont en outre positifs pour l'ensemble des ethnies, des peuples ou des sociétés de la Terre, on peut les considérer comme faisant partie de la morale universelle. Pourtant il semblerait que cette morale soit une simple règle à suivre dans un but de penser unique.
La valeur est une qualité qui confère aux choses, aux faits ou aux personnes une estimation, soit positive soit négative. La valeur se trouve dans la conscience. D’autre part, les valeurs sont des caractéristiques morales inhérentes à la personne, telles que l’humilité, la responsabilité, la pitié et la solidarité. Dans la Grèce antique, le concept de valeur était envisagé en tant que sujet général et sans divisions, mais à partir du moment où les études se sont spécialisées, de différents types de valeurs sont apparus et ont commencé à être comparées à de différentes disciplines/matières et sciences. Les valeurs sont également tout un ensemble d’exemples que la société propose au sein des rapports sociaux. C’est pour cette raison qu’il est dit qu’une personne « a des valeurs » dans la mesure où elle entretient des rapports de respect avec autrui. On peut dire que les valeurs sont des croyances de haut rang, partagées par une culture. Les valeurs vont du positif au négatif. La beauté, l’utile, le bon et le juste sont des aspects précieux aux yeux de la société.
L’enjeu pour Russell est de démontrer que la morale ne serait qu’un moyen de rendre universels nos désirs personnels, et critique ainsi certaines politiques d’opinion universelle.
Dans un premier temps il aborde le thème des valeurs morales en les opposant à la science et à la connaissance, dans un deuxième temps il analyse l’idée de Bien et de Mal, dans un troisième temps il tente de lier morale et politique puis pour finir il expose l’universalité des désirs.
Russell débute sa démonstration par une affirmation des défenseurs de la religion : « Les questions de "valeurs" (c’est-à-dire celles qui concernent ce qui est bon ou mauvais en soi, indépendamment des conséquences) sont en dehors du domaine de la science » (l 1 à 3). En effet les valeurs morales sont en dehors du domaine de la science, car elles ne possèdent pas de vérités générales. Les valeurs sont tout un ensemble d’exemples que la société propose au sein des rapports sociaux, des normes à respecter alors que les sciences sont synonymes de savoir. Pour Russell les valeurs ne peuvent pas être expliquées par la science, donc seraient exclues du domaine de la connaissance. « J’en tire une conclusion supplémentaire, qu’eux ne tirent pas : à savoir que les questions de "valeurs" sont entièrement en dehors du domaine de la connaissance. » (l 4 à 6). La morale n’est pas subjective donc ce que nous pensons avoir de la valeur n’en a pas vraiment car les valeurs diffèrent d’un individu à un autre, elles sont gouvernées par nos sentiments, nos émotions « Quand nous affirmons que telle ou telle chose a de la "valeur", nous exprimons nos émotions, et non un fait qui resterait vrai si nos sentiments personnels étaient différents ». On peut donc en déduire que si ces valeurs sont aléatoires et personnelles, alors aucun science ni connaissance ne pourrait altérer leur jugement.
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