Pourquoi la vitesse fascine tant?

Pourquoi la vitesse fascine tant ?

Depuis la nuit des temps, l'homme a toujours été tenté d'aller plus vite, de faire plus vite, de produire plus vite. La vitesse est une préoccupation essentielle dans sa vie. On peut dire que la vitesse est la preuve d'une compétence ou d'un talent particulier. Quand on est dans un environnement où l'on court sans arrêt après le temps, ne pas pouvoir aller assez vite est une frustration.

Si l’on se réfère aux bandes dessinées, aux séries télévisées elle donne aux héros un pouvoir « surhumain » qu’ils mettent bien souvent au service de l’humanité (Ex Spiderman ou SuperMan). Néanmoins, la vitesse ne concerne pas seulement les personnages de fiction. Elle permet, aussi, à l’individu de dépasser ses limites, de rechercher l’exploit. De surcroît, elle constitue un véritable atout dans le travail, la vie quotidienne.

Si on se réfère à l’histoire, Jean-Philippe Domecq dans son essai Ce que nous dit la vitesse : selon l’auteur la fascination que les pilotes de courses exercent sur la population s’explique par un goût de la vitesse poussée à sa limite extrême : aller encore et toujours plus vite procure une ivresse sans comparaison possible.

 Dans notre société actuelle, nous pouvons remarquer que la vitesse se retrouve dans tous les domaines. Les voitures, de plus en plus puissantes, vont de plus en plus vite. Ou encore la technologie, qui permet d’être de plus en plus rapide, nous montre bien l’omniprésence de la vitesse dans notre société. Le monde est devenu fou, ivre d’accélération, de rentabilisation. Chaque minute compte. Tout, tout de suite, maintenant, très vite ! C’est à un rythme désordonné que nous vivons, tentant d’attraper un temps qui nous manque toujours.

Victor Hugo, fasciné par la question de la vitesse, a décidé de s’attaquer à la question dans son ouvrage Voyage en Belgique, l’auteur raconte sa découverte du train qui lui ouvre des horizons nouveaux. Effectuant dès lors de nombreux trajets, il est émerveillé par une vision profondément renouvelée du paysage, qu’il perçoit par les fenêtres du train lancé à une vitesse inédite (à l’époque).

Pareillement, pour Gérard de Nerval dans Le Réveil en voiture. La vitesse fait perdre aux objets leur forme et leur stabilité : la réalité se déconstruit.  

La vitesse livre alors une beauté inédite du monde qui, inlassablement, obsède et fascine.

La fascination pour la vitesse est éternelle, elle n'est pas uniquement le fait d'une époque mais elle est intimement liée à la condition humaine. La vitesse, liée à l’action et au mouvement, transforme le monde et les sociétés. Nous pouvons à cet effet citer l’invention du moteur à vapeur (1712). Quant à l’invention de l’imprimerie par Gutenberg vers 1450, elle a permis la diffusion des idées nouvelles en accélérant la fabrication des ouvrages. Révolutions industrielles, révolution numérique ont suivi et soulignent bien que l’homme est en quête constante de la vitesse associée à la notion de progrès.

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