Martha Nussbaum, Les émotions démocratiques
Commentaire de texte : Martha Nussbaum, Les émotions démocratiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lesi.Rylo • 14 Novembre 2022 • Commentaire de texte • 950 Mots (4 Pages) • 287 Vues
Explication de texte: Système des Beaux Arts, Alain
En premier lieu, Alain formule le problème: « Il reste à dire en quoi l’artiste diffère de l’artisan ». On comprend que cette question s'ajoute à d’autres interrogations, sûrement autour de l’art. Ainsi, ce sujet soulève de nombreuses questions : quelle est la fonction de l'art ? Que se passe-t-il quand on produit des œuvres ? Ou quand on les admire ?… On voit l’intérêt pour Alain de prendre la question de l’art en le comparant à l’activité de l’artisan. Cette comparaison permet de mieux comprendre les objectifs et les résultats de l’activité artistique puisqu’on connaît ceux de la technique. On comprend donc que l’artisan cherche à produire des objets utiles, mais qu’en est-il de l’artiste ?
La première partie de la réponse d'Alain passe par une analyse du travail des artisans, décrit ici comme une « industrie » : « Toutes les fois que l’idée précède et règle l’exécution ». L'artisanat est inséparable d’une "idée". Pour produire efficacement, il faut avoir prévu et planifier son travail, les artisans mobilisent des compétences spécifiques, donc une organisation préétablie est nécessaire. Il est impossible d'imaginer qu'un menuisier doive faire un travail sans prendre de mesures ou préparer de l'équipement... et le travail doit suivre un plan car il anticipe et résout certains des problèmes qui peuvent survenir. La mention « d'industrie » ici peut indiquer la double signification du travail manuel. Il est "industriel" parce que son but est de produire un bien utile, et il veut le diffuser le plus largement possible.Mais il était aussi « industrieux », c'est-à-dire créatif, car l'artisan devait adapter son travail à l'environnement.
Alain admet cependant qu'il y a une part d'improvisation "même dans l'industrie" (l.3) : « l’œuvre [y] redresse l’idée en ce sens que l’artisan trouve mieux qu’il n’avait pensé dès qu’il essaie ». L'idée à suivre ne peut pas prévoir toutes les difficultés présentées dans le processus de réalisation. Le travail artisanal, pour être utile, doit s'adapter à la réalité, parce que son but est utile, et ce n'est qu'en s'y adaptant qu'il peut contribuer à améliorer la réalité. Ainsi, ce processus combine l'intelligence pour la prédiction, avec l'intelligence pour les solutions, au fur et à mesure qu'elles se présentent. Ainsi, Alain affine la différence entre un artisan et un artiste qu'il essaie de comprendre en reconnaissant que l'artisan est artiste, mais par éclairs ». Son travail doit être planifié, car il doit répondre à un problème précis, mais présenter un élément d'improvisation, comme l’activité artistique.
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Alain passe ici a une deuxième étape de sa réflexion. Après avoir soulevé une question et analyser le travail de l’artisan, il s’agit de montrer ici la principale spécificité de l’artiste à l’aide de l’exemple du peintre : « l’idée lui vient à mesure qu’il faut, il serait même rigoureux de dire que l’idée lui vient ensuite”: Alain essaie de comprendre d’où vient l’idée. Elle vient en même temps que la création de l’œuvre ? Après ? Dans ce cas, ce serait à l’inverse de l’artisan. De fait, le peintre a en tête une esquisse de ce qu’il veut faire. Pour autant, cela n’implique pas qu’il aura préalablement détaillé chacun de ses gestes, choisis toutes les couleurs qu’il utilisera. Aussi, ce n’est qu’en peignant qu’il saura quoi faire. L’idée ne peut pas précéder la réalisation de l’œuvre. Alain accentue cette idée avec l’expression « il est spectateur aussi de son œuvre en train de naître ». En ce sens, le peintre est “spectateur” car il découvre sa propre œuvre qui apparaît au fur et à mesure de sa création.
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