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Motion De Censure

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Par   •  31 Mars 2015  •  1 322 Mots (6 Pages)  •  3 546 Vues

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La motion de censure est le moyen principal du contrôle exercé sur le Gouvernement par la chambre (l’Assemblée nationale sous la Ve République). Cette dernière a théoriquement droit de vie ou de mort sur le Gouvernement.

Sous la IIIe et la IVe Républiques, cette fonction de sanction s’exerçait pleinement dans la mesure où les députés n’hésitaient pas à renverser le Gouvernement, soit en lui refusant la confiance, soit en votant une interpellation ou encore en rejetant un projet de loi d’importance.

Sous la Ve République, la motion de censure n’a été adoptée qu’une seule fois en 1962, à la suite du désaccord de la majorité parlementaire avec la réforme introduisant l’élection du président de la République au suffrage universel direct. En représailles, le président de la République a dissous l’Assemblée nationale. Le peuple ayant approuvé par référendum l’élection au suffrage universel direct du chef de l’État et ayant désavoué la majorité parlementaire au cours des élections législatives qui ont suivi la dissolution de l’Assemblée, l’équilibre des institutions s’est trouvé profondément modifié en faveur du Président de la République.

De fait, hormis les périodes de cohabitation, le Gouvernement apparaît aujourd’hui davantage responsable devant le chef de l’État que devant l’Assemblée. Aussi, la motion de censure, dont l’initiative procède désormais systématiquement de l’opposition, est-elle davantage devenue un mode d’interpellation du Gouvernement et de sa majorité qu’un moyen pour les députés de mettre en cause réellement la responsabilité du Gouvernement.

Les différents types de motions de censure

La Constitution de 1958 a prévu deux types de motions de censure : la motion de censure spontanée ou offensive (art. 49 al. 2) et la motion de censure provoquée (art. 49 al. 3).

• La motion de censure spontanée résulte de la seule initiative des députés. Elle se distingue des interpellations des Républiques précédentes, provoquées par un seul parlementaire, car elle doit être le fruit d’une volonté collective afin de rendre plus difficile le renversement du Gouvernement. Son dépôt nécessite ainsi la signature du dixième des membres de l’Assemblée nationale, soit 58 députés aujourd’hui. Depuis la réforme de 1995 instaurant la session unique, aucun député ne peut signer plus de trois motions de censure au cours de la session ordinaire et plus d’une au cours d’une session extraordinaire (auparavant, ils étaient limités à une au cours d’une même session).

Quarante-huit heures séparent le dépôt de la motion de censure de sa discussion. Ce délai se justifie pour permettre au Gouvernement de convaincre d’éventuels indécis et aux députés de se prononcer dans la sérénité. Le règlement de l’Assemblée nationale précise que le débat et le vote ne peuvent avoir lieu plus de trois jours de séance après l’échéance de ces 48 heures. Ceci permet d’éviter que la motion ne soit jamais inscrite à l’ordre du jour.

La motion de censure doit réunir les voix de la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, soit aujourd’hui 289 voix. Cette condition se justifie pour éviter qu’une majorité simple liée à des abstentions massives ne permette, comme ce fut le cas sous les Républiques précédentes, de renverser un Gouvernement. Seules les voix "pour" comptent donc. Les députés qui s’abstiennent ou ne prennent pas part au vote sont réputés soutenir le Gouvernement. En cas d’adoption d’une motion de censure, le Premier ministre doit remettre au Président de la République la démission de son Gouvernement (art. 50 de la Constitution).

• La motion de censure provoquée résulte, à l’origine, de la décision du Premier ministre d’engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur tout ou partie d’un texte. Ce dernier est alors réputé adopté sans débat, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures, est votée. Celle-ci requiert, comme la précédente, la signature d’un dixième des membres de l’Assemblée (un député peut cette fois en signer autant qu’il veut au cours d’une session). Elle est alors discutée et votée comme la motion de censure spontanée. Son adoption – cas qui ne s’est jamais produit depuis 1958 – entraîne la démission du Gouvernement et le rejet du texte sur lequel il avait engagé sa responsabilité.

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