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Le temps nous menace-t-il ?

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Par   •  28 Octobre 2017  •  Dissertation  •  1 509 Mots (7 Pages)  •  855 Vues

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Le temps nous menace-t-il ?

Introduction : L’existence de l’homme débute par le statut de l’innocence pour arriver à celui de sujet conscient de sa finitude et de sa condition à savoir conscient d’être mortel et de l’irréversibilité du temps. Un lien radical entre notre existence et le temps face auquel nous sommes confrontés s’en découle. La fuite du temps est le fait que le temps nous échappe immanquablement et incessamment, malgré notre désir de l’accélérer ou le raccourcir à certains moments. Se rattache à cette particularité du temps, l’approche de la mort qui constitue donc l’angoisse de l’homme et qu’il peut assimiler à une menace, c'est-à-dire à un avertissement face à un possible méfait. Mais est-ce vraiment le cas ? Le temps nous menace-t-il ?

Une réflexion sur le statut du temps s’avère incontournable pour mieux saisir la profonde contingence de notre condition d’homme. Il est ainsi l’objet de questions dites « existentielles ».  

Qu’est-ce que le temps ? Peut-on le définir ? Est-ce l’irréversibilité du temps qui effraie l'homme ? Être temporel nous fait-il libres ou esclaves ? La fuite du temps est-elle nécessairement un malheur ? Et de quelle menace s’agit-il ? Pourrait-il être autre chose qu’une menace ? Que pourrait-il être sinon ? En quel sens le passé, le présent ou le futur peut-il nous menacer ? Est-ce que cela signifierait que nous sommes pressés par le temps ? Quel est donc le statut du temps dans l’existence humaine ?

Premier paragraphe :

« Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais, si on me le demande, et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus » confère Saint Augustin dans son œuvre « Les confessions ». Si on trouve dans le dictionnaire que le temps est conçu comme un milieu infini dans lequel se succèdent les évènements, le temps reste indéfinissable et lorsque les philosophes s’efforcent de vouloir le définir leurs résultats n’en sont que tautologiques. Le temps ne se réduit jamais à ce que l’on en dit. Il faut néanmoins distinguer deux conceptions fondamentales du temps : le temps mesuré et le temps vécu. D’une part, celui constitué d’unités distinctes qui se succèdent (la seconde, la minute, l’heure, les jours, les semaines…) qui est mesuré par les montres, les calendriers etc. Divisé et spatialisé, il permet d’organiser la vie sociale. En d’autres termes, le temps dit objectif. D’autre part, celui qui renvoie à l’expérience intime du temps qui s’écoule, il diffère donc d’un individu à l’autre. L’ennui éternise le temps, au contraire, une succession rapide d’évènements le raccourcit. On parle d’un sentiment subjectif de la durée. Il y a donc un rapport de l’homme au temps. Il a la particularité d’avoir un rapport au passé par le biais des regrets, des remords, des souvenirs et donc la mémoire, mais aussi un rapport avec le futur avec les projets, les attentes, les espoirs. Le temps semble marqué par le fait de ne passer que dans un sens, en allant vers du passé vers l’avenir, sans possibilité d’un chemin inverse. C’est pourquoi ce que chacun de nous, en tant qu’homme conscient, éprouve du temps c’est son irréversibilité, à savoir ce qui a lieu est irrévocable. C'est-à-dire que chacun de nous aura un passé sur lequel il ne pourra rien, passé qui le menace de faire naître le regret ou le remords par le biais de la mémoire. En effet si l’acte, dès qu’il est réalisé, dès qu’il tombe dans le passé, ne peut plus être corrigé, il est nécessaire de veiller à ne pas commettre l’irréparable. Il faut donc chercher à agir justement. Mais de l’expérience de cette impuissance existentielle peut amener l’homme à libérer les vertus les plus sublimes de sa nature comme la miséricorde c'est-à-dire la vertu du pardon comme « rédemption possible de la situation d’irréversibilité » dit Hannah Arendt, ainsi que la justice comme souci de réparation et le sentiment de responsabilité. Cependant, ne dit-on pas que le temps guérit ? S’il suscite des sentiments tels que le regret ou le remords, il est parfois un remède contre les maux. Certains diront qu’il nous menace donc de tomber dans l’oubli. Mais oublier ne deviendrait pas un malheur dans le sens où vaut mieux être libéré des blessures qu’emprisonne l’esprit afin de vivre dans le présent. Le temps, intimement lié à l’oubli, serait donc acteur d’une libération. « Il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l’animal, mais il est impossible de vivre sans oublier. Ou plus simplement encore, il y a un degré d’insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu’il s’agisse d’un homme, d’une nation ou d’une civilisation. » confère Nietzsche dans « Considérations inactuelles II »

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