Le corps menace-t-il la conscience ?
Dissertation : Le corps menace-t-il la conscience ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 0508 • 8 Janvier 2017 • Dissertation • 1 436 Mots (6 Pages) • 992 Vues
Sujet : Le corps menace-t-il la conscience ?
Dans l’Antiquité, le terme conscience n’existait pas. Son équivalent était le “noos”, l’esprit connaissant. C’est la modernité philosophique qui a donné au sujet une conscience.
Le terme conscience vient du latin « «conscientia » qui signifie connaissance partagée avec un autre. Elle possède un sens psychologique qui est la capacité de chaque individu de se représenter ses actes et ses pensées. Alors que moralement on la définit comme étant cette sorte de juge intérieure à chaque être humain qui lui permet de statuer sur le bien ou le mal.
La conscience et le corps sont étroitement liés, on ne peut pas parler de l’un sans parler de l’autre.
La conscience est un terme extrêmement difficile à définir, elle peut désigner plusieurs choses :
- L’état d’éveil, de conscience qui s’oppose à l’état d’inconscience (ex : le coma)
- Des connaissances, innées ou acquises au cours de la vie et de la confrontation au monde extérieur.
- Une représentation mentale claire de l’existence, et de la réalité. (ex : L’expérience lui a donné une conscience aiguë du danger.)
Beaucoup de philosophes donnent leur propres définition de ce qu’est la conscience comme Rousseau qui disait « Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix : guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions » ou encore Kant qui la qualifie comme « raison pratique représentant à l’homme son devoir pour l’acquitter ou le condamner en chacun des cas où s’applique la loi ».
Mais quel est le lien entre le corps et la conscience ? La conscience peut elle exister sans le corps ? La conscience est elle sous la menace de notre corps ?
Pour tenter d’y voir plus clair, nous allons nous intéresser tout d’abord aux doctrines plutôt matérialistes puis aux doctrines spiritualistes.
Lorsqu'un Homme est conscient, cela signifie que :
- il sait qu’il est en relation avec une réalité extérieure : grâce à son corps, ses sens, sa conscience lui permet de saisir les objets qui l'entourent.
- il perçoit aussi une réalité intérieure, subjective : celle de ses états d'âme, de ses désirs, de ses souhaits.
Le sujet étant tellement controversé par les différents philosophes du monde entier que différentes doctrines ont été créées, dont l’épiphénoménisme : elle soutient que la conscience est un produit du corps, et qu’elle est dérisoire comparée aux mécanismes biologiques du corps. Cette doctrine est une forme de matérialisme, défendant qu’il n’existe qu’une seule réalité : la matière. Pour eux, la conscience est le produit de la matière. Cette philosophie compose en particulier le monisme matérialisme, doctrine qui défend une thèse précise, selon laquelle tout ce qui existe dans notre monde n’est constitué que d’une seule matière.
Si l’on suit cette doctrine, le corps produirait la conscience, à l’image de la vache qui produit du lait, et donc le cerveau serait alors l’organe de « sécrétion » de la conscience. Dans cet ordre de réflexion, la seule chose fonctionnant réellement, ayant un sens, donc finalement ce qui compte vraiment, ce sont les mécanismes biologiques naturels, or la conscience ne fait pas partie de ces mécanismes biologiques, et étant rejetée des organes vitaux, elle n’est pas nécessaire. Si l’on continue encore dans ce raisonnement, la conscience agit alors minimalement, voire pas du tout sur le corps.
Félix le Dantec, au XIXième siècle soutenait que « sans conscience, l’homme n’en n’aurait pas moins inventé l’anesthésie dont le but unique est de supprimer la conscience », dans son optique, que le corps produise ou non de la conscience n’a pas vraiment d’importance.
Le dualisme est une autre doctrine qui elle soutient que la réalité ne comporte pas une substance (comme le monisme matérialisme ou spiritualisme que nous allons voir prochainement) mais deux, qui sont la conscience et la matière. Les deux substances ayant une importance proche, le corps a son ordre propre et la conscience a le sien. Cette doctrine est soutenue par Descartes dans les Méditations Métaphysiques. Il précise : « par le corps, j’entends tout ce qui peut-être terminé par quelques figures
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