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Le temps existe-t-il ?

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Par   •  16 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 231 Mots (9 Pages)  •  1 184 Vues

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Dissertation : Le temps existe t-il ?

« Ce qui nous autorise à affirmer que le temps est, c’est qu’il tend à n’être plus. » Cette citation que l’on doit à Saint Augustin dans ses Confessions rend explicitement compte de la complexité qu’il y a de connaître le temps et par conséquent, de prouver son existence. L’existence vient du latin «exsistere» qui signifie « sortir de, se manifester, se montrer ». Elle s’oppose donc au néant et désigne le fait d’être en général, c’est à dire, d’avoir une réalité certaine. En cela, le fait d’exister a une dimension ontologique et se différencie du simple fait de vivre, qui consiste à remplir des fonctions biologiques. Par ailleurs, ce terme est adroitement lié à la notion de temps qui désigne la durée irréversible dans laquelle les phénomènes et les êtres vivants se succèdent. Aussi, en dehors des réalités divines supposées par certains philosophes, tout ce qui est ou existe dans le monde, est ou existe dans le temps.

Ainsi, si exister c’est être dans le temps et que le temps existe, cela signifie qu’il y aurait un temps avant le temps, ce qui est totalement absurde. Comment le temps pourrait être inclus dans lui-même ? Cela nous conduit donc à envisager l’inexistence du temps. Or, notre existence toute entière est prise dans le temps et cela implique que si le temps n’existe pas, notre existence devient alors inenvisageable.

Tout d’abord, nous verrons que le temps n’est pas démontrable empiriquement ; la réalité sensible constituant une véritable limite à sa connaissance, ainsi cela soutiendrait l’idée de son inexistence. Par ailleurs, le temps est la forme de l’existence, il nous transcende et il serait donc absurde de dire qu’il n’existe pas. Finalement, notre connaissance du temps ne peut qu’être subjective.

En premier lieu, le temps n’est pas dans les choses ; il est immatériel et indémontrable par la science, aussi le temps n’est pas mesurable, et nous n’avons en outre aucun pouvoir sur lui.

Le temps est avant tout un passage, puisque les moments ne peuvent coexister. En ce sens, le temps n’est pas un mode de l’existence mais sa substance même. Pour Kant, la difficulté d’appréhender le temps vient du fait qu’il n’est ni un phénomène, ni une réalité en soi, c’est à dire que l’on ne peut pas avoir une expérience du temps, mais seulement une expérience des événements dans le temps. Ainsi, on ne perçoit le temps qu’à travers ses effets; comme l’usure, le vieillissement, la maturation. Le temps serait donc perçu comme la forme même de toutes nos intuitions:cela explique qu’il soit partout (tout ce que nous percevons est dans le temps) et cependant nulle part (nous ne percevons jamais le temps comme tel). Aussi, nous ne pouvons percevoir les choses que sous forme de temps et d'espace ; et ces formes ne sont pas déduites de la perception, parce que toute perception les suppose. La seule solution consiste donc, pour Kant, à faire du temps et de l'espace les formes pures ou a priori de toutes nos intuitions sensibles : le temps n'est pas dans les choses, il est la forme sous laquelle notre esprit perçoit nécessairement les choses.

Par ailleurs, on remarque la mise en place un système mathématique qui permettrait la décomposition, la fraternisation ou encore la division du temps. Cela lui attribuerait alors un caractère objectif, au sens où il ne dépend pas de la perception et de l’affectivité de chacun. Les minutes correspondent à un découpage arbitraire du temps, à la manière dont le mètre permet de mesurer l’espace. Mais est-ce vraiment légitime ? Est-ce que ce « découpage temporel » ne nous éloignerait finalement pas plus de la connaissance du temps ? Phénomène renforcé par le découpage social du temps, car toute société du monde s’organise à partir d’un temps social et/ou collectif (comme le calendrier par exemple). C’est pourquoi, Bergson affirmera que le temps réel, au sens de la « durée », n’est pas mesurable parce qu’elle est propre à l’individu, à un état d’esprit, à certaines circonstances, ou à une société.

Finalement, le temps se distingue donc des objets matériels tout comme de la qualité intrinsèque de ces mêmes objets;il n’est pas dans les choses. Néanmoins, il est indéniable de constater que celui-ci affecte le monde sans que l’on puisse avoir un pouvoir sur lui. Ce phénomène s’illustre avec la métaphore de la « prison roulante » développée par Etienne Klein ; nous sommes enfermés dans une prison qui représente le temps, nous ne pouvons nous échapper, nous ne pouvons pas la contrôler ni mesurer sa vitesse mais juste ressentir le fait qu’elle avance indéfiniment dans la même direction. Reste la question du moteur, qu’est-ce qui fait avancer la prison, sûrement le temps ? A travers cette image, le philosophe rend compte de notre incapacité que l’on a de contrôler le temps et cela pose donc problème lorsqu’il s’agit d’en rechercher la connaissance vraie et démontrable raisonnablement.

Nous pouvons donc dire que, d’une certaine manière, le temps n’existe pas même si la réalité sensible et le monde empirique nous permettent de connaître ses impacts sur le monde, nous ne sommes pas en mesure d’en distinguer l’existence à proprement parlé.

Ainsi, dans cette première partie nous avons soutenu l’idée que la réalité sensible est insatisfaisante quant à la connaissance du temps, néanmoins on ne peut nier son existence et nous allons donc voir quels sont les facteurs qui témoignent de l’existence du temps ?

En outre, nous ne pouvons passer à côté de l’existence du temps ; d’abord, le temps limité est programmé biologiquement, de plus le présent peut être qualifié de garant d’une existence temporelle, ainsi, on ne peut rien concevoir hors du temps.

Il s’avère en effet que le simple fait que les humains vivent une existence mortelle témoigne de l’existence d’une temporalité. L’existence de l’homme, parce qu’elle est un temps limité programmé biologiquement, est une existence vouée à la mort. C’est pourquoi, dans Etre et Temps, Martin Heidegger définit l’homme comme un « être vers la mort ». Il écrit « le Dasein existe en tant qu’être jeté vers sa fin » au sens où « la fin attend le Dasein, elle le guette ». Par le Dasein, littéralement « l’être là », Heidegger définit l’homme en tant qu’il est un être posé là, dans l’existence, sans raison apparente. Ainsi, l’homme est victime d’une marche inexorable vers la mort qu’il ne peut pas contrôler. Il prend donc conscience

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