Le bonheur est-il une illusion ?
Dissertation : Le bonheur est-il une illusion ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pierrick Cogrel • 14 Octobre 2021 • Dissertation • 1 883 Mots (8 Pages) • 1 025 Vues
Le bonheur est-il une illusion ?
Maladies, accidents, mort, violence, échecs… De nombreux malheurs peuvent soudainement frapper les Hommes. Ainsi, la volonté de chacun de partir à la recherche d’un état de satisfaction complet et durable reste sans cesse menacé par le caractère hasardeux et imprévisible de la vie. Être heureux, vivre sans aucunes souffrances, en pleine ataraxie n’est-il donc qu’un idéal fixé par l’Homme ? Quand bien même nous arrivions à dépasser cette réalité d’incapacité à subvenir à ce besoin abstrait, serions-nous conscient d’atteindre cette absence de troubles ? Cette fausse perception de bonheur, provoquant chez nous un désir de « toujours plus », nous attire donc t-elle vers la quête d’un bonheur infini y compris quand celui peut sembler présent. De ce fait, est-ce que se focaliser sur l’atteinte du bonheur, nous rend-il aveugle de notre réel bonheur (en supposant que celui-ci peut bel et bien exister) ? Cela nous mène à nous demander si le bonheur est une illusion. D’un côté on pourrait penser que ce bonheur est si volubile qu’il ne peut exister en fait car le hasard de la vie ne peut correspondre au caractère durable du bonheur. Ainsi, cette perception de quiétude n’est qu’un jugement erroné de la réalité. Mais si ce bonheur n’est qu’illusion alors comment expliquer notre sentiment de plénitude que chacun a déjà pu ressentir. Ce bonheur hasardeux et soudain le rend lui-même plus intense et désirable. Paradoxalement, nous pouvons concevoir le bonheur comme réel et effectif dans la vie de chacun. Par définition nous atteignons ce même bonheur lorsque nos objectifs sont atteints, notre vie prend du sens et qu’aucune souffrance n’est ressentie. Une différence indiscutable est faite entre bonheur et malheur. Supposons qu’il ne soit pas illusoire, chacun est donc capable de faire cette différence de sentiment. Mais si le bonheur correspond seulement à la réponse de nos attentes alors chacun ferait en sorte de concorder aspirations et capacités. Comment expliquer que le malheur puisse alors exister si nous imaginons pouvoir être maître de notre propre bonheur ?
Tout d’abord nous verrons que le bonheur est une illusion à laquelle on essaye d’échapper mais qu’elle est en revanche nécessaire et donc vitale pour l’Homme. Enfin nous aborderons le fait que l’illusion repose à penser qu’être heureux est seulement l’esprit de bien être, dépourvue de l’action du bien moral, pourtant nécessaire.
Le bonheur n’est bien qu’une illusion. Pensant être capable de la dépasser, chacun se persuade d’être en capacité de conquérir ce sentiment de bonheur afin d’être heureux alors qu’il en est réellement rien.
Effectivement, le bonheur n’existe pas et l’Homme confond ce sentiment d’ataraxie en essayant de répondre à ses plaisirs à tout prix même si éphémères et superficiels soient-ils sans véritablement aucune raison. Une confusion est ainsi faite entre le bonheur et le plaisirs. Pouvant répondre à ses désirs chacun pense être heureux, or le fondement de ces concepts sont bien différents. Plaisirs et désirs s’adonnent à l’excès, ce qui contredits en tout points la maitrise de soi qui est requise dans le bonheur. C’est ce dont nous préviens Épicure dans la Lettre à Ménécée lorsqu’il distingue la nécessité de certains besoins dits naturels à la gourmandise. Provoquant des troubles, ces excès répondant à l’illusion du bonheur créent des troubles et révoquent totalement l’idée d’ataraxie qui est cherchée dans la conquête de ce bonheur.
De plus, quand bien même nous atteindrions le bonheur, serions-nous conscient d’avoir comblé notre souhait. A convoiter le bonheur de cette sorte, chaque individu cherche, même s’il semble être heureux, à l’être encore plus. Ainsi le concept de « bonheur » n’est qu’une illusion car, quoi qu’il puisse arriver, le bonheur n’est jamais suffisant et satisfait. De ce fait, nous pouvons en déduire que le bonheur est inatteignable car à jamais manqué. Lorsque notre objectif initiale était de pouvoir se déplacer en voiture car plus confortable que l’effort physique que demande la pratique du vélo, l’acquisition de celle-ci devrait donc nous rendre heureux. Or à la vue d’une voiture plus sophistiquée, notre bonheur est refoulé à un autre objectif. Nous sommes donc constamment à la recherche d’un bonheur nouveau ne pouvant jamais être comblé. L’illusion réside cette fois dans notre imaginaire de conquête pouvant être récompensé alors qu’en fait il en impossible.
L’illusion du bonheur est donc bien à l’oeuvre par une confusion résidant dans la définition de ce qu’est le bonheur. Un glissement sémantique a lieu dans l’imaginaire populaire qui en déforme sa prétendue existence. Or cette illusion peut aussi être ressenti par l’impossibilité de satisfaire ce même bonheur. Ainsi nous pouvons nous demandons à quoi sert ce bonheur si celui-ci n’existe donc pas. Pourquoi employons-nous ce terme s’il n’est qu’illusion ?
Mais alors quelle peut être l’utilité de cette illusion pour constituer la pérennité du bonheur ou du moins de son appétence. Cette illusion du bonheur est en quelque sorte souhaitable, éminemment nécessaire pour la bonne construction de l’Homme.
Il est essentiel pour l’Homme d’avoir un idéal en tête afin de penser pouvoir y répondre. Imaginer atteindre le bonheur, même s’il serait utopiste de le penser, nous rapproche peu à peu d’un agréable sentiment d’idéal. C’est en se fiant à cette illusion de bonheur que nous échappons à tous malheurs. N’entachant pas cette idée d’illusion, celle-ci permet de maximiser nos chances de ne pas être victime de troubles. En revanche une différence a lieu entre l’ataraxie/le bonheur et sa potentialité induite par son illusion. Oscar Wilde a dit « Il faut toujours viser la Lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ». Cela illustre bien la nécessité de penser au bonheur pour éviter d’être malheureux.
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