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Le Bonheur Est-il La Satisfaction De Tous Les désirs ?

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Par   •  12 Mai 2013  •  2 131 Mots (9 Pages)  •  5 622 Vues

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Le bonheur est-il la satisfaction de tous les désirs ?

Selon Kant, le bonheur n'a pas de définition qui lui est propre car nous ne pouvons pas dire avec certitude ce qui nous rend ou pas. Le bonheur est alors plus un idéal d'imagination qu'un idéal de raison. Chacun de nous sait néanmoins que c'est un état de plénitude ou de satisfaction parfaite, équilibré entre le corps et l'esprit. Et c'est là que le fait d'être heureux semble incompatible avec la frustration ressenti si l'on ne satisfait pas nos désirs, ce qui nous laisse penser que la satisfaction de tous nos désirs comblera ce manque, mettra fin à cette souffrance et nous rendra forcément heureux. Mais quand est-il des désirs irréalisables comme revenir dans le passé, voir le futur ou être immortel ? Il est dans la nature de l'Homme de préférer le plaisir à la souffrance, la satisfaction des désirs au manque et de par cela, espérer le bonheur. Mais chercher à réaliser ce type de désirs mènera dans tous les cas à l'échec et donc à la frustration et la souffrance.

La satisfaction d'un de nos désirs est déjà source de plaisir ce qui peut nous amener à acquiescer que l'accomplissement de tous nos désirs peut nous faire connaître le bonheur. Mais le bonheur ne se doit-il pas d'être durable ? La satisfaction d'un plaisir donne qu'un plaisir provisoire et mais n'est-ce pas alors replier un peu rapidement le bonheur, qui pour être véritable se doit d'être durable, sur un plaisir ponctuel, provisoire, et donc retomber dans la frustration. Ainsi, pour être heureux faut-il satisfaire tous ses désirs ? Faut-il y renoncer en totalité ? Ou bien, faut-il savoir les maîtriser ?

A- Le bonheur est dans la satisfaction de tous nos désirs.

Satisfaire ses désirs, c’est faire en sorte d’obtenir ou de réaliser l’objet du désir, entraîné par cet élan physique appelé désir.Le désir est la marque première de l’imperfection de l’homme, et est indice de sa mortalité, puisqu’un être immortel n’aurait sans doute aucun désir. Il prouve en effet que l’Homme est entre Dieu et l’animal. Et n’avoir aucun désir n’est ce pas être un cadavre ou bien une pierre, et ne connaître alors aucune expérience agréable, ou bien même aucune évolution en tant d’individu, plutôt que de vivre une vie d’homme. Le désir est donc l’essence même de l’homme et traduit sa nature permanente. De là, ne pas réaliser ces derniers paraît absurde car l'insatisfaction des désirs cloisonne le sujet dans la frustration et donc une sorte de souffrance. L'exemple de la faim ou de la soif, qui sont des désirs naturels nécessaires est le plus explicite. Si un sujet est affamé ou assoiffé et qu'on lui coupe les vivres ou qu'on l'empêche d'assouvir ces désirs, il ne pourra pas être dans cet état de plénitude et de satisfaction qu'est le bonheur. Désirer est alors quelque chose d'absolument humain, l'Homme courrait à sa perte sans ça : c'est une nécessité, un besoin. La naturalité du désir chez l'Homme le rend innocent, on ne peut pas reprocher à un Homme de satisfaire ses besoins, qui ont par ailleurs une dimension et un niveau d'exigence finis. Le désir est « Le désir est l'essence de l'Homme » comme l'affirmait Spinoza, qui voit le bonheur dans la satisfaction de nos désirs. Selon lui, un sujet ne désire pas une chose parce qu'il juge qu'elle est bonne, mais cette chose est bonne parce que le sujet la désire. L'essence de l'Homme est de désirer c'est à dire de vouloir et juger bon ce qu'il désire. Par ailleurs, la satisfaction de quelconque désir fait éprouver du plaisir à un sujet, et il est heureux de leur concrétisation. D'autant plus, un Homme peut manger avec appétit, pas par état de manque, mais par ce qu'il a en lui une énergie qui le pousse à manger plus de ce dont il a véritablement besoin, plus que sa faim. Le désir ne se limite pas alors à la souffrance et au manque. Manger avec appétit, c’est se réjouir de la nourriture que l’on a, et non vivre dans la douleur de celle que l’on n’a pas. Le désir peut donc être défini comme capacité de se réjouir de ce qui est, de ce que l’on a, au lieu de vivre constamment dans la souffrance d’un manque : on appelle ça la puissance de jouissance. En refusant de s’abandonner aux choses tristes lorsque le réel n’est pas à la hauteur de nos attentes, le désir nous empêche de nous refermer sur nous-même, nous conduit donc à nous dépasser nous même au lieu de nous fixer à nos frustrations. Le désir alors peut nous permettre à aller de l'avant, à s'ouvrir au monde, et à vivre pleinement dans la jouissance. Il devient alors un mécanisme qui pousse la volonté, c'est-à-dire permettre à l'Homme de manifester toute sa puissance et son essence. Ce qui définit tout d’abord l’essence de l’homme est donc la puissance qu’il déploie pour affirmer et conserver son existence, et selon laquelle il est amené à rechercher ce qui est utile à son existence. L'Homme fait alors un effort pour conserver son humanité et son existence.

Or c’est précisément cette puissance que Spinoza définit comme étant l’essence même du désir. L’homme est donc essentiellement un être de désir c’est-à-dire qu’il recherche ce qui est utile à la conservation de son existence.

L’intensité de notre désir est donc proportionnelle au degré de notre sentiment immédiat de lavie en nous comme puissance positive, c’est-à-dire puissance d’affirmation.

Le désir humain se fonde naturellement sur un sentiment de puissance, sentiment selon lequel j’éprouve en moi la vie comme une totalité, une force absolue qui tend à l’extension de sa propre puissance. Autrement dit, nous désirons toujours lorsque nous nous sentons dans une

position de puissance, c’est-à-dire lorsque le sentiment de la vie se déploie en nous dans toute

sa force et sa puissance d’expansion. Le désir spinoziste est vécu comme un sentiment de joie précisément parce qu’en lui nous ressentons

la présence de la vie en nous comme une puissance absolue.

B- Le bonheur n'est pas dans la satisfaction de tous nos désirs.

Chercher à accomplir tous ses désirs sans bon sens, c'est aller droit vers l'insatisfaction chronique et donc la souffrance. Et plus un sujet désire, plus il aura envie de désirer. Aussitôt qu'un

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