Le Gai Savoir, Nietzsche. Analyse du fragment 344, livre V.
Commentaire de texte : Le Gai Savoir, Nietzsche. Analyse du fragment 344, livre V.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar itsmaibear • 30 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 4 056 Mots (17 Pages) • 3 239 Vues
Fragment 344 : En quoi nous aussi sommes encore pieux
Titre.
Comment peut-on encore être pieux, adhérer à Dieu, alors que ce grand événement qu’est “Dieu est mort” est arrivé ? En quoi notre état d’esprit présent a une certaine dimension religieuse qui n’apparait plus de façon religieuse ? Qu’est-ce qui peut dans notre esprit être quelque chose qui s’apparente à une piété qui classiquement parlant est de nature religieuse ? Nous sommes encore pieux signifie que que quelque chose peut continuer cette croyance en Dieu mais sous une autre forme, presque sous une religion de substitution. Encore rappelle l’événement qu’est “Dieu est mort”. Est-ce qu’il est complètement athée au sens radical du terme ? Le “encore pieux” est à l’épreuve du “Dieu est mort”. Il en suffit pas de plus croire explicitement Dieu pour ne plus être pieux. Il y a comme un paradoxe parce que généralement la science est volontairement présenté comme quelque chose contraire à la science. Est-ce que cet esprit scientifique est aussi éloigné que l’on croit aux adhésions, croyances religieuses ? La science n’est-elle pas travaillée aussi par une certaine force de diviniser ce qu’elle croit ? Il faut aller au-delà de ce qui est convenu : le savoir est classiquement opposé à la croyance. La science peut être interprétée comme une sorte de vénération religieuse. Qu’est-ce qui dans l’esprit scientifique s’apparente à quelque chose de l’ordre d’une croyance religieuse, vénération de certaines valeurs ?
Phrase 1.
Le point de départ est la science et plus précisément, une certaine opinion commune concernant la science. Apparemment, Nietzsche dit que cette opinion commune a raison (“juste titre”). Il y a un approfondissement continu, présupposé par présupposé, pour dégager une interprétation de ce qui est formulé par l’opinion commun. Il apparait le terme de “conviction” qui est une croyance, adhésion ferme. Dans sa différence avec la simple opinion, elle est de l’ordre d’une certaine certitude. Dans le droit de cité, il y a une sorte d’exclusion par droit, principe : la science, telle qu’elle doit être, se doit d’exclure par principe, nature toute forme de convictions. La science est envisagée ici de manière collectivité : idée d’une communauté scientifique. L’ensemble de ceux qui pratiquent la science se doivent de refuser des convictions.
La démarche scientifique repose sur une attitude qui est totalement opposée à celle de la conviction où on adhère à un certain contenu. On adhère à une thèse mais en science, c’est l’idée de poser une hypothèse. On suppose une thèse et on sait qu’on est en train de supposer : on formule une hypothèse. La croyance est établie, ferme, tandis que l’hypothèse se sait provisoire. Une conviction est une adhésion intime, forte, qui nous engage en totalité : adhésion du sujet. Il n’y a rien qui s’interpose entre le sujet et ce dont il est convaincu : rien ne vient instaurer du doute. La conviction st inscrite, engagée et là, il est question d’un point de vue expérimental. C’est une perspective que l’on porte sur la réalité. Expérimental n’est pas au sens métaphysique du terme mais au sens de la science. La science est celle du XVII ème au XIX ème siècle : science expérimentale. La science se veut modeste : elle renonce à l’absolu mais qui se propose simplement de projeter sur la réalité un certain nombre de points de vue. C’est une science qui forge des hypothèse et crée peut-être même des concepts. Nietzsche restitue l’opinion que l’on fait de la science avec une opinion frontale entre la conviction dans laquelle on est engagé en totalité et la science qui se veut modeste.
La fiction régulatrice[a] est un modèle que l’on imagine pour rendre compte d’un phénomène. La fiction donne à voir un modèle, à avoir un bon point de vue sur la réalité. L’idée d’une connaissance qui dévoilerait l’inconnu n’est cii plus u’une fiction élevant d’une image créatrice. Nietzsche reprend à son compte une certaine opinion qui exprime l’idée d’un esprit scientifique qui est essentiellement une démarche. La méthode scientifique n’est pas inintéressante pour Nietzsche : elle est de l’ordre d’une imagination scientifique. Il s’intéresse à travers cet opinion à une caractéristique de la science.
Il y a une destitution de la confiance absolue mise dans la conviction : elles s’affaiblissent car elles se savent une conviction dont il faut se méfier. On pose l’hypothèse mais il ne faut pas lui accorder une valeur absolue mais une certaine valeur absolue à al condition que l’on sache que ce n’est qu’une hypothèse provisoire. L’opinion ne se caractérise pas par sa fermeté : one ne change pas de conviction autant que l’on change d’opinions.
Nietzsche place son esprit sous l’autorité d’une loi fondamentale qui consiste à placer toute les convictions qu’il peut avoir sous le regard de la méfiance. On ne peut pas avoir de conditions pleines et entières : on considère systématiquement ses convictions sous le doute, la méfiance. On traque dans notre éprit tout ce qui pourrait distiller du dogmatisme. La connaissance dicte sa loi aux esprits qui sont comme les sujets de son royaume. Cela montre aussi le caractère naturel : one st placé sous surveillance donc c’est plutôt suggéré. Il s’agit de quelque chose qui va contre une certaine pente en nous. La science n’est pas quelque chose de l’ordre du spontané : c’est se placer sous une règle très exigeante. Il met l’accent sur une tension dans celui qui pratique al science : ils des conviction mais il doit sans cesse surveiller, se discipliner. La science est une discipline : pas de convictions. C’est quelque chose qui doit combattre des tendances en nous auxquelles nous adhérons trop facilement.
Phrases 2 et 3.
Il s’agit de creuser, d’approfondir l’opinion commune : changer de perspective. Il s’agit bien d’interpréter un certain discours tenu à propos de la science, démarche scientifique : on ne peut pas le prendre pour argent content car peut-être le premier sens recèle un deuxième sens. Penser, c’est toujours interpréter. Dans quelle mesure le terme “cesse” radicalise, approfondie ma situation initiale ? Il y a une fin de non-recevoir de la conviction : on n’est plus autorisé à recevoir une conviction. La science exclue par principe. Le terme de “discipline” renvoie à cette “police de la méfiance”. La discipline de l’esprit scientifique rassemble l’idée de surveillance mais d’une certaine manière, elle l’intériorise. C’est l’esprit scientifique qui n’existe qu’en se disciplinant. Il s’agit de remonter aux principes de cet esprit scientifique.
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