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Le Gai Savoir - Friedrich Nietzsche

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Par   •  24 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  2 176 Mots (9 Pages)  •  1 467 Vues

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Le Gai Savoir - Friedrich Nietzsche

“Quand la vraie vie est absente, on se nourrit d’illusions. C’est tout de même mieux que rien”. Dans cette citation d’Anton Tchekhov à propos de sa pièce Les Trois Soeurs, où les trois principales protagonistes vivent seuls dans une ville de province russe où absolument rien ne se passe et ne font que rêver à leur retour à Moscou, on voit facilement que l’homme a besoin du rêve pour exister. Ainsi, il est intéressant de se demander si ces trois soeurs, sans leurs illusions ne seraient pas devenues folles. En d’autres terme, les illusions sont elles vraiment quelque chose de mauvais pour l’homme et n’a-t-il pas besoin du rêve pour exister? C’est à ces questions qu’essaye de répondre Nietzsche, philosophe et philologue allemand de la fin du XIXème siècle (1844-1900) dans l’extrait du Gai savoir (1882) qui nous est proposé. Dans ce texte, l’auteur avance que le rêve a toujours fait partie de nous et qu’il peut nous être bénéfique, comme lorsqu’il nous permet la création artistique mais aussi qu’il faut se libérer de ses illusions. Nous effectuerons donc dans un premier temps une étude approfondie de la démarche de l’auteur, puis nous nous intéresserons aux critiques qui peuvent lui être adressées.

Dans l’extrait étudié, 3 grandes parties se dégagent. Tout d’abord, une première partie du début du texte à la ligne 9 où l’auteur nous montre les aspects négatifs du rêve en prenant l’exemple du rêve et montrer que l’homme ne veut pas voir la vérité en face. Ensuite, dans une seconde partie qui va des lignes 9 à 18, Nietzsche compare l’amoureux à un dévot pour encore montrer que l’homme se cramponne à ses illusions et se plaît dans le rêve ce qui n’est pas forcément positif. Enfin dans une dernière partie, Nietzsche explique que l’homme est toujours un rêveur éveillé et nous donne une vision plus positive du rêve et nous montre ce qu’il peut apporter de bon.

Nietzsche commence son texte par une expression centrale qu’il reprend plus tard à la ligne 25 :” Artistes que nous sommes”. Avec cette expression, Nietzsche englobe l’humanité toute entière et qualifie les humains d’artistes, c’est à dire de son point de vue des menteurs, qui rêvent le monde plutôt que de le voir vraiment. Ainsi, pour Nietzsche, les artistes (dont il faisait partie) ne sont autres que des rêveurs qui vivent dans un monde qui leur appartient personnellement. Un monde sans doute plus poétique et excitant que le nôtre, ce qui pourrait expliquer leur créativité et la diversité des oeuvres d’art produites à travers l’histoire - comme par exemple les impressionnistes qui vivaient dans un monde sûrement très différent de celui des fauvistes. Ensuite Nietzsche nous parle des femmes et des contraintes que leur physiologie exerce ( cycles menstruels par exemple). Ainsi, Nietzsche explique qu’un homme ressentant du désir pour une femme pourra se retrouver frustré par ces contraintes, devenant insensé et pouvant aller de ce fait jusqu’à “haïr la nature”. Ensuite Nietzsche continue son explication en disant que l’homme généralement ne se livre pas à de telles réflexions mais que lorsque que cela arrive l’homme continue à abhorrer la nature. Pour lui, les êtres humains n’apprécient pas de penser à ou de faire quelque chose qui les contrarient ou sur lequel ils n’ont aucun contrôle et préfèrent se fourvoyer dans des illusions et nier ou même critiquer la vérité. En général les hommes n’aiment pas sortir de leur zone de confort et sont des maîtres de la politique de l’autruche et de la procrastination. Nietzsche continue et nous dit que cette impuissance face à la nature vexe les individus comme un enfant auquel on aurait enlevé son jouet. En effet, cette “intrusion” de la nature dans la vie humaine blesse les hommes, car, face à cette puissance, ils se sentent faibles et terriblement impuissants. Cette intrusion leur rappelle leur condition de simple humain - à l’encontre de cette tendance de l'humanité à s’auto-glorifier, à se prendre pour le maître de la nature. Enfin, la dernière étape de cette confrontation entre l’homme et la nature est la suivante : l’être humain fait un blocage et refuse de voir le monde tel qu’il est vraiment, il se “bouche les oreilles” comme dit Nietzsche et refuse de croire que ” l’être humain soit autre chose qu’âme et forme”. Nietzsche met en scène dans ce texte un être qui voudrait être composé seulement d’une âme et d’une forme. Cette façon de considérer l’être humain s’oppose à celle plus matérialiste de Nietzsche qui est que l’homme est composé de matière et d’un corps. Enfin, Nietzsche achève cette première partie en disant que selon l’église mais aussi l’homme non-objectif qu’est un amoureux, nous ne sommes que des âmes pures. En effet, l’église a pendant longtemps interdit les autopsies et autres expériences sur le corps humain pour essayer de maintenir sa vision des choses qui était que l’homme est un être parfait, à l’image de Dieu et non un “sac de boyaux”.

Ensuite dans une seconde partie, Nietzsche compare l’amoureux confronté à la nature à un dévot du moyen-âge confronté au progrès. En effet, dans le texte l’individu amoureux se sent blessé par la puissance de la nature tout comme le dévot dont toutes les certitudes était mises à mal par les savants de son temps comme par exemple la théorie de l’évolution ou les théories de Copernic. Comme le dit Nietzsche, le dévot se sentait attaqué car des étrangers venaient réfuter et détruire tout ce autour de quoi il avait construit son monde et il n’avait aucun moyen de se défendre car il n’avait aucun argument pour se défendre si ce n’est la Bible tout comme l’amoureux n’a aucun moyen de se défendre contre la nature sauf à se mentir à soi-même et continuer à vivre dans ses illusions. Pour le dévot, penser que tout phénomène sur Terre ne résultait pas de la main de Dieu était inconcevable car cela complexifiait énormément la compréhension de son environnement et l’obligeait à sortir de sa zone de confort. De plus c’était aussi un affront face à Dieu et le dévot pouvait utiliser cette excuse pour ne pas avoir à faire l’effort de comprendre le monde dans lequel il vivait. Nietzsche continue en disant que l’adorateur de Dieu pouvait accepter que chaque chose résultait sur Terre d’une volonté divine et que pour lui ne serait ce qu’émettre la possibilité que d’autres forces comme l’attraction terrestre ou la force de répulsion existait, mettait en doute les textes sacrés de l’Ancien testament et particulièrement la Genèse. Par ailleurs aucun homme

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