La recherche de soi peut-elle être le but d'une vie ?
Dissertation : La recherche de soi peut-elle être le but d'une vie ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hisusi • 18 Janvier 2023 • Dissertation • 689 Mots (3 Pages) • 484 Vues
La recherche de soi peut-elle être le but d’une vie ?
Se chercher est un processus, une démarche. C’est un cheminement vers la découverte de soi qui se fait par étapes et représente un véritable travail, parfois conscient, parfois inconscient. Néanmoins, se trouver n’est pas chose aisée, et reste une aporie et un sujet très flou aux yeux de l’humain.
Ainsi, la recherche de soi peut-elle être le but d’une vie ? Pour tenter d’y répondre, nous examinerons, dans un premier temps, s’il est possible qu’une vie ait comme motivation la poursuite et la découverte de soi.
Les limites de cette perspective nous amèneront dans un deuxième temps à aborder la possibilité d’une existence sans quête de ce “moi”.
Ce n’est qu’une fois ces aspects éclaircis que nous soulignerons, dans un troisième temps, les difficultés et potentiels paradoxes qu’impliquent cette quête.
Il semble qu’en effet, la recherche de soi puisse être le but d’une vie, étant donné que l’humain ne se connaît pas et s’interroge sur lui. Arthur Rimbaud fait part de son incompréhension par la célèbre formule “je est un autre”, dans sa lettre à Paul Délémy. En d’autres termes, qui parle quand il dit “je” ? Qui est vraiment ce je ? Ainsi, l’homme a besoin de se connaître. Déjà en Grèce antique, sur le temple de Delphes, “Connais toi toi-même” y était inscrit. Savoir qui on est pour comprendre le monde. Cette envie de se trouver traverse les âges, car elle est pour beaucoup synonyme de bonheur et de liberté. Elle se résume de nos jours à un énorme succès des livres de développement personnel, et s’exprimait aussi au XVIIè siècle par Spinoza par exemple. Philosophe de famille juive, il a rejeté un certain nombre d’attachements sociaux, familiaux, culturels, et de règles pour se trouver lui, et prouver que l’on pouvait cheminer dans la vie sans ces “devoirs”, parfois contraignants.
Pourtant, la quête de soi n’est pas fatalement le dessein d’une vie, en considérant qu’il n’y pas de but universel. L’on peut très bien avoir un idéal tout autre que ce “moi”. Car “la vie n’a pas de sens, seule chaque vie individuelle a un sens”, affirmait Alain Prochiantz en rejoignant Camus, ou Lewis Carroll. L’humain établit le but de son choix : faire progresser les choses, fonder une descendance ou partager un savoir… D’un autre côté, cette quête étant parfaitement individuelle, elle peut amener à l’inverse, à une perte de soi. Ne pensant qu’à se trouver et refusant l’autre, Narcisse entreprend une quête stérile de posséder son reflet. Mais ce reflet ne peut pas lui donner le vrai amour, et plutôt, le prive de liberté. De ce fait, la limite entre la connaissance de soi et l’amour de soi est très fragile, et il est facile de basculer d’un côté ou de l’autre. Le moi en devient alors “haïssable”, pour reprendre les mots de Pascal, et seulement signe d'orgueil et d’égoïsme.
En outre, même si la recherche de soi est un objectif pour certains, elle comporte plusieurs obstacles voire des contradictions. Le sujet est très confus, et chaque humain s’y essayant ne l’atteindra peut-être pas de son vivant. Il est écrit dans la Bible que “Si le Grain ne meurt, il ne porte pas de fruit”. A l’inverse, l’accomplissement de cette tâche ne relèverait-elle pas possiblement de la mort ? Ou de l’abandon très difficile de (caractéristiques) presque universelles à l’humain qui vit en société, comme ces “vanités” que décrit Hannah Arendt dans .. Ces vanités qui ont façonné notre identité auprès des autres, nous créant comme une autre personnalité. Pour arriver à notre véritable “moi”, ne devrait-on pas les laisser tomber ?
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