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La parole, un pouvoir dont il faut se défier ?

Commentaire de texte : La parole, un pouvoir dont il faut se défier ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  1 934 Mots (8 Pages)  •  683 Vues

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Evaluation finale – Séquence : La parole, un pouvoir dont il faut se défier ?

Analyse de document

 « […] Il s’agit de la tête de ce chevalier que tu as vaincu, et vraiment tu n’as jamais rencontré quelqu’un d’aussi traître ni d’aussi déloyal. Tu ne commettras ainsi ni péché ni mauvaise action, au contraire tu accompliras un acte charitable et moral, car c’est le plus déloyal des êtres du temps passé ou à venir. » Quand le vaincu entendit qu’elle voulait sa mort, il lui cria : « Ne la croyez pas, car elle me hait ; mais je vous prie d’avoir pitié de moi au nom de ce Dieu à la fois fils et père, qui choisit pour mère celle qui était sa fille et sa servante. – Ah ! chevalier, reprit la jeune fille, ne croyez pas ce traître. Que Dieu te donne autant de joie et d’honneur que tu peux le désirer, et qu’il t’accorde de réussir ce que tu as entrepris ! » Voilà le chevalier bien embarrasséet il prend le temps de réfléchir : donnera-t-il la tête à celle qui lui demande de la trancher, ou accordera-t-il assez de prix à l’autre pour le prendre en pitié ? À l’une comme à l’autre il souhaiterait accorder ce qu’ils demandent : Largesse et Pitié lui commandent de faire plaisir à chacun des deux, car il avait ces deux vertus. Mais si la jeune fille remporte la tête, alors Pitié sera vaincue et morte ; et si elle ne l’emporte pas, alors c’est la défaite de Largesse. Il est pris d’une double contrainte qui des deux côtés l’angoisse et le tourmente. La jeune fille veut qu’il lui donne la tête comme elle le lui a demandé ; inversement, Pitié quant à elle lui commande de le laisser aller. Or, puisqu’on a lui demandé grâce, doit-il la refuser ? Non, car il ne lui est jamais arrivé qu’à quelqu’un, même son pire ennemi, une fois vaincu et contraint de demander grâce, non, il ne lui est jamais arrivé qu’il lui ait refusé cette grâce, du moins la première fois, et sans lui laisser l’espoir d’obtenir davantage. Donc il ne la refusera pas à cet homme qui fait appel à lui et le supplie, puisque tel est son principe de conduite. Et celle qui veut sa tête, l’aura-t-elle ? Oui, s’il peut. « Chevalier, dit-il, il te faut combattre de nouveau avec moi, et je t’accorderai cette grâce, si tu veux défendre ta tête : je te laisserai reprendre ton heaume et t’armer tranquillement une nouvelle fois de pied en cap du mieux que tu pourras. Mais sache que tu mourras, si je l’emporte sur toi une seconde fois. »

Texte : Chrétien de Troyes, Lancelot ou le chevalier de la Charrette, 12ème siècle (texte établi par Daniel Poirion)

 Alors que Lancelot vient de défaire un chevalier orgueilleux qui l’avait provoqué en duel, une jeune femme survient et lui fait la demande suivante.

Questions

Attention : Toutes vos réponses doivent être organisées de manière cohérente (c’est-à-dire en plusieurs paragraphes qui se succèdent avec une progression logique et selon le principe 1 paragraphe = 1 idée) et justifiées par des citations du texte auxquelles vous donnerez du sens.

  • Des arguments de la jeune fille ou de ceux du chevalier vaincu, lesquels vous semblent les plus pertinents ? 7 points
  • Quelles visions a-t-on du chevalier Lancelot dans cet extrait ?        6 points
  • Selon vous, Lancelot est-il sensible aux prises de parole de la jeune fille et du chevalier vaincu ? 7 points

     Les arguments de la jeune fille et ceux du chevalier forment tout deux un contrepoids. En effet, commençons par ceux de la jeune fille. Cette dernière ne cherche non pas à convaincre Lancelot mais plutôt à le persuader de quelque chose par une adhésion totale en jouant sur sa sensibilité et sur sa fierté surtout dans cet extrait. Pour se faire, elle rabaisse ouvertement le chevalier orgeuilleux. Elle cherche sans aucun doute à jouer sur les sentiments confus que doit éprouver Lanelot en ce moment. Lorsqu'elle dit :"vraiment tu n’as jamais rencontré quelqu’un d’aussi traître ni d’aussi déloyal[...]" ou encore "c’est le plus déloyal des êtres du temps passé ou à venir" , cela reflette parfaitement son état d'esprit actuel : Elle veut coûte que coûte ammener Lancelot à penser que la vie de son rival ne vaut rien, puisque c'est quelqu'un de mauvais. Lancelot ne le remarque peu être pas tout de suite mais c'est justement par ce procédé que la jeune fille nous montre que se serait plutôt elle, l'être deloyal. Cet esprit de persuasion est notamment témoigner au moment ou la jeune fille déclare:"Tu ne commettras ainsi ni péché ni mauvaise action, au contraire tu accompliras un acte charitable et moral[...]". Effectivement ,cette jeune fille tente de manipuler Lancelot en le trompant car ce qui confère à la parole le pouvoir de tromper est bel et bien le fait d'énoncer des discours non conformes à la réalité tout en les faisant passer pour des discours vrais. Elle tente de jouer sur la foi chrétienne de Lancelot lorsqu'elle lui fait croire que tuer quelqu'un de "mauvais" n'est pas un péché bien au contraire, ( ce qui est bien évidemment faux!). Elle joue sur l'état actuel de Lancelot qui ne semble pas avoir reprit tout ses esprits et qui pourrait donc être ammener à penser certaines choses plus facilment que si il serait dans une situation ou il ferait preuve de totale claire-voyance.Mais aussi sur son égo quand elle le suggère de "réussir ce qu'il a entrepris  " .On constate alors que ses arguments sont infondés ou plutôt fondés sur la démagogie.

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