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Henri Bergson, Le rire

Dissertation : Henri Bergson, Le rire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 677 Mots (7 Pages)  •  573 Vues

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aCARRAS Jeannelle

1èreC

              Devoir de rentrée—D1=Li1

5. Henri Bergson, Le rire(3ème chapitre, 1ère partie)

 Vous traiterez au choix une seule des trois questions suivantes :

5.3 Parle-t-on la même langue que l’artiste ?

[pic 1]

En préambule je souhaitais expliquer mon choix d’œuvre et de question pour ce devoir.  Le rire de Bergson est réellement l’ouvrage qui m’a le plus plu car j’ai étudié avec profondeur et minutie l’extrait imposé. En effet, je me suis efforcée tout au long de ma lecture d’analyser avec précision chacune des phrases, de me les approprier, de les déchiffrer, de les déguster du bout des lèvres et de finir par essayer de comprendre le message que l’auteur voulait me faire passer.  Ce livre m’a quelque peu bouleversé et m’a permis de me remettre en question. Certains paradoxes et questions dites « existentielles » me sont apparus, je suis partie à la quête de mon identité, ma vérité. Je me suis demandé et me demande encore et toujours : où est-ce-que la frontière apparait entre un individu qui peut être considéré comme artiste et celui qui ne l’est pas ? Suis-je une artiste ? Pourrais-je le devenir un jour ?

Dans cet extrait du livre Le rire de Bergson, qui souhaite comprendre et connaitre les choses qui nous font rire et surtout pourquoi nous font-elles rire, Bergson s’intéresse a un titre de comique précis : le comique de caractère. Tout au long de cette première partie du troisième chapitre, Bergson se questionne entre autres sur la nature des hommes : ceux qui sont artistes et ceux qui ne le sont pas. Il s’intéresse également à l’utilité de l’art en lui-même.

Bergson fait taire toutes les idées soutenues pendant très longtemps stipulant que l’art est inutile, qu’il ne délivre rien, que l’art n’est quelle flânerie.

« Quel est l’objet de l’art ? ( …) si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et nous-mêmes, je crois bien que l’art serait inutile, ou plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l’unisson de la nature. » Bergson dans ce premier contact et cette première approche de l’art, fait l’examen d’un premier aspect de l’art, et ici parle de son utilité. Lorsque on lit Le rire, nous sommes tous après cette lecture à la recherche de notre âme profonde et de la découverte  de notre « potentielle » âme d’artiste. Or, un artiste ne se demande pas s’il l’est ou non, on nait artiste et on le devient.  L’artiste, contrairement à l’homme, voit au-delà de toutes choses existantes. Il perçoit la nature qui est mise à nue. « Entre nous et notre propre conscience, un voile s’interpose, voile épais pour le commun des hommes, voile léger, presque transparent, pour l’artiste et le poète. »  Bergson poursuit donc sa thèse et compare l’homme banal et l’homme artiste. Il utilise tout au long de cette première partie de troisième chapitre une métaphore de l’esprit des hommes et des artistes. Cela serait presque un examen scientifique de la part de Bergson. Effectivement l’esprit de l’artiste qui possède un voile transparent est alors quelque peut clairvoyant, il ne se laissera jamais aveugler par des artifices inutiles et perçoit plus loin et mieux que le commun des hommes. A contrario, le commun des hommes qui possède un voile épais, qui lui brouille la vue l’oblige à ne regarder que ce qui apparait à la surface, seulement ce qui prend part à l’action. L’artiste à la chance de recevoir l’expression du réel et doit le faire parvenir aux autres hommes. Bergson méprise quelque peu les hommes des artistes. Se considère-il lui-même comme un artiste ou un poète ? Se considère-il comme quelque chose d’autre, de semblable ou encore se méprise-il lui-même car il pense appartenir au commun des mortels ? Il voue une admiration sans pareil aux artistes. Les hommes voient et les artistes voient mieux. L’artiste met des mots sur les choses, il voit au travers des choses. Il peut donc grâce à son « pouvoir » nous apporter les éléments que nous ignorons. L’artiste instruit le commun des mortels. L’artiste parle avec le cœur, l’homme avec la raison. L’artiste tente de démontrer aux autres les choses qui ne les frappent pas explicitement leur sens et leur conscience. L’art selon Bergson nous démontre qu’il n’est pas interdit et qu’il est possible d’augmenter le degré de nos facultés de perception jusqu’à saisir la pensée la plus développée et l’essence la plus raréfiée. « Vivre c’est agir (…) je regarde et je crois voir, j’écoute et je crois entendre, je m’étudie et je crois lire dans le fond de mon cœur. » Les hommes sont ignorants et ne perçoivent qu’illusions sur illusions et sont bien trop intéresses par la vie pour la vivre, trop rattachée à celle-ci pour l’exploiter convenablement « La vie ne se recompose pas , elle se laisse regarder simplement » L’artiste ne prend pas la même « pente » que l’homme : « Ces routes sont celles où l’Humanité entière a passé avant moi. » l’artiste quant à lui a largement dénué son existence de tout intérêt, il peut donc se concentrer sur l’essentiel. Bergson insiste tout au long de ce passage sur la différence de perception entre l’homme et l’artiste. Bergson nous présuppose que « Les âmes ne sont pas pénétrables les unes aux autres. Nous n’apercevons extérieurement que certains signes de la passion. Nous ne les interprétons défectueusement d’ailleurs que par analogie avec ce que nous avons éprouvé nous-mêmes. »  Nous ne voyons que ce qui se trouvent à la surface et pas à l’intérieur des êtres. Les âmes d’artistes peuvent communiquer entre elles mais pas celles des hommes. Les artistes sont attirés les uns avec les autres car ce sont les déséquilibrés de la même espèce et qu’ils sont portés par cela. Nous sommes supérieurs aux animaux mais inférieurs aux artistes. Les artistes voient l’individualité des choses tandis ce que celle-ci échappe aux hommes. L’esprit des hommes supprime ce qui ne nous ai pas matériellement utile de percevoir tandis ce que l’art n’a d’autre objet que d’écarter les symboles pratiquement utiles, les généralités conventionnellement et socialement acceptés, enfin tout ce qui masque la vérité, pour nous mettre face à face avec la réalité elle-même . Selon Bergson, si « un détachement naturel, inné à la structure du sens ou de la conscience, et qui se manifeste tout de suite par une manière virginale, en quelque sorte, de voir, d’entendre ou de penser (…)si l’âme n’adhérait plus à l’action par aucune de ses perceptions, elle serait l’âme d’un artiste comme le monde n’en a point vu encore ». Ici Bergson nous explique que si un artiste venait à soulever la totalité de « son voile » et non un seul bout, alors il deviendrait une sorte « d’artiste suprême » car il ne posséderait plus aucunes barrières, il réalisera la plus haute ambition de l’art :il nous montrera la nature comme elle est véritablement et non comme elle apparait dans l’esprit des gens. Cet être qui dépasserait tous les autres car il aurait accès à TOUTES les formes d’art existant dans notre monde, irait à l’encontre de l’état d’âme lui-même. Au-delà de sa capacité de perception, l’artiste est libre et lui seul peut accéder à la vérité car il possède des connaissances. Bergson discute aussi de l’art qui permet de trancher les autres arts : la comédie, car la généralité est directement incluse dans l’œuvre comique elle-même. « Nous ne sommes risibles que par le côté de notre perception qui se dérobe à notre conscience (…) Pénétrer trop avant dans la personnalité, rattacher l’effet extérieur à des causes trop intimes, serait compromettre et finalement sacrifier ce que l’effet avait de risible » en effet seul l’humain peut être comique. Un paysage n’est jamais risible, si un animal l’est c’est car il adopte une attitude humaine. Bergson propose que ce qui est comique est toujours précédé d’une forme de raideur qui fait penser à une mécanique. « Le comique est de la mécanique plaquée sur du vivant. ». Le rire est une sorte d’obligation sociale. Bergson va jusqu’à dire que le rire est une sorte de perfectionnement général qui contrôle notre attention personnelle.

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