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Henri Bergson, L’energie spirituelle (1919)

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Par   •  2 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  2 687 Mots (11 Pages)  •  5 259 Vues

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TG8                                Henri Bergson, L’energie spirituelle  (1919)                Lacomblez                                                                                                      Marius

        Henri Bergson propose, dans cet extrait de son ouvrage « L’energie spirituelle » (1919), une réflexion sur ce qu’est la conscience, et va essayer de nous l’expliquer, non pas en la définissant mais en la caractérisant « par son trait le plus apparent ». Le problème qui se pose dans ce texte est donc le suivant : « Qu’est-ce que la conscience ? »

La thèse soutenue par Henri Bergson est que la conscience est d’abord la mémoire, et que celle-ci peut nous aider à comprendre ce qu’est la concsience. En effet Henri Bergson affirme que « Je puis la caractériser par son trait le plus apparent : conscience signifie d’abord mémoire. ». Pour défendre sa thèse, Henri Bergson commence par nous annoncer ce qu’il va nous expliquer ensuite dans le texte entier, donc dans les 2 autres parties. Dans la 2e partie, Bergson non pas définit la conscience, mais la caractérise par la mémoire et nous explique sa vision de celles-ci et pourquoi elles sont liées. Ensuite, dans la 3e et dernière partie, il aborde le sujet du futur, et plus largement du temps, lié à la mémoire, pour revenir sur le sujet de la conscience et finalement la définire, et clore son argumentation à ce propos.

        La première partie du texte, qui n’en comprend que les 6 premières lignes, est en quelque sorte une introduction à l’argumentation qui va suivre. En réalité, le tout premier sujet abordé dans cet extrait est celui de l’esprit, qui est l’enveloppe recelant la conscience dont il va parler par la suite, étant le sujet principal et le plus important selon lui, car l’esprit sans la conscience et ce qui le compose n’est plus aussi imposant, important qu’il peut l’être avec ses composants. Bergson relie donc vite le sujet de l’esprit évoqué à celui de la conscience, en nous disant que, en effet, la conscience fait partie majeure et intégrante de l’esprit : « Qui dit esprit dit, avant tout, conscience »(Ligne 1). Il poursuit directement, et sans plus argumenter sur cette déclaration, qui lui paraît logique en quelque sorte, et acquise par quiconque pratique la philosophie, avec la question attendue « qu’est-ce que la conscience ? (Ligne 1)» Bergson soulève ici une question philosophique importante, qui sera la principale du texte. Néanmoins il déclare par la suite et sans plus tarder qu’il ne va pas à proprement parler définir celle-ci, ce qui pourrait porter à confusion, le lecteur attendant une réponse à la question rhétorique qu’était la question précédente, mais Bergson défie les attentes, et nous propose de la « caractériser par son trait le plus apparent »(ligne 5), après quoi il introduit le thème de la mémoire, qui serait le trait mentionné précédemment. Il utilise ici un procédé déviant de la définition, permettant de définir quelque chose par le biais d’une autre chose, en les reliant et en décortiquant le deuxième sujet choisi, servant de comparaison.

        Dans la deuxième partie, Henri Bergson va nous expliquer ce qu’est la mémoire en détails, en nous expliquant chaque aspect et recoins de celle-ci. Il répond d’abord aux possibles protestations quant à cette affirmation, comme le manque de taille de la mémoire, qui ne stockerait qu’une portion de nos souvenirs, en partie grâce à la mémoire sélective qui agit comme un tri dans nos souvenirs, le fait qu’elle peut « n’embrasser qu’une faible partie du passer ; elle ne peut tenir que ce qui vient d’arriver »(lignes 6-7), qui explique que nous ne pouvons raconter en détail un événement qui nous est arrivé il y a trop longtemps, il nous reste de celui-ci seulement quelques bribes floues et incertaines, alimentées par les souvenirs des personnes possiblement présentes durant cet événement et qui ont pu nous raconter celui-ci avec des détails que nous ne possédions pas dans notre mémoire, mais dont nous avons pu nous attribuer. Néanmoins, il nous dit que la mémoire est quand même présente, et que s’il elle ne l’est pas, alors la conscience ne l’est pas non plus. Ici Henri Bergson présente le lien qui relie conscience et mémoire par cette phrase véridique. Il va par la suite renforcer ce lien, et nous expliquant que les effets de l’un affecte l’autre. « Une conscience qui ne conserverait rien de son passé, qui s’oublierait sans cesse elle-même, périrait et renaîtrait à chaque instant : comment définir autrement l’inconscience ? »(lignes 8-11) Dans cette phrase, Bergson relie encore une fois un sujet à un autre, cette fois plus proches l’un de l’autre, mais ne va pas s’attarder sur le nouveau sujet, et ne l’utiliser qu’à titre informatif, pour nous indiquer qu’il existe une autre forme de conscience : l’inconscience. Il nous explique que celle-ci serait la partie qui s’active quand la conscience oublie, supprime des souvenirs, des mémoires de son passé, en permanence, et qui n’en garde donc aucun, et que cette conscience serait coincée dans une boucle sans fin dans laquelle elle naîtrait puis périrait. Bergson nous à ici présente un autre aspect de la conscience, qui commence à être abordé par d’autres auteurs, et nous définit celle-ci, à contrario de la conscience qu’il avait précédemment choisi de caractériser. Ensuite, Henri Bergson fait référence à une citation d’un autre philosophe ayant vécu 2 siècles auparavant, Gottfried Wilhelm Leibniz. Bergson tire une conclusion cachée de l’expression prononcée par Leibniz, « un esprit instantané »(lignes 11-12), qui insinuerait que la mémoire serait « insensible »(ligne 12). Quand ensuite Bergson dit « Toute conscience est donc mémoire, - conservation et accumulation du passé dans le présent. Mais toute conscience est anticipation de l’avenir »(lignes 13-14), celui ci clôt en quelque sorte un passage de son argumentation, en concluant, en rappelant que la conscience est d’abord la mémoire, puis ouvre un autre passage et aborde un autre sujet, celui de l’avenir, toujours centré dans le temps, comme l’était la mémoire, qui vise le passé.

        Henri Bergson a donc clos un passage ( le passé ) d’un mouvement ( le temps ), dans lequel il entame la suite ( le futur ). Il nous explique que quand notre esprit cherche des réponses sur le présent, ou cherche en quelque sorte quoi faire, il s’intéresse au futur, les conséquences que nos actes peuvent avoir plus tard, ou que ce que nous ferons plus tard, après le moment présent. Donc le futur, l’avenir, est donc en permanence présent dans la mémoire, donc dans la conscience, il en fait partie intégrante. Pour appuyer son idée que l’avenir compose la conscience, Bergson va utiliser divers explications, et des exemples. Il nous dit que la conscience n’est rien sans une certaine attention à la vie, et que l’attention est une attente. L’attente représente le fait de vouloir se projeter dans le futur, de voir, faire, être quelque chose que l’on n’est pas actuellement, mais que l’on sera plus tard. L’attente représente donc la volonté d’être dans l’avenir, et la conscience y est reliée en permanence. « L’avenir est là ; il nous appelle, ou plutôt il nous tire à lui : cette traction ininterrompue, qui nous fait avancer sur la route du temps, est cause aussi que nous agissons continuellement. (lignes 18-20). Bergson explique ici que l’avenir est devant nous, et qu’il nous attire à lui, et que nous allons à lui, inéluctablement, et est la cause de tous les actes que nous effectuons, réalisons, et que sans avenir nous ne somme rien, et que nos actes sont vains. Il dit juste après que toute action que l’on fait a une répercussion sur le futur. Dans le cas où le futur existe, alors oui, nos actions ne sont pas vaines, et causent des effets dans l’avenir. L’effet papillon intervient, par exemple, intervient dans ce cas de figure. Une action peut en entraîner une autre, qui en entraîne deux autres, qui en entraînent 5 autres, et ainsi de suite, indéfiniment. Cet effet est présent en permanence, dans le passé, comme dans le présent, et donc dans le futur. Ensuite Bergson définit la fonction première de la conscience, qui est de retenir les souvenirs et de penser au futur : « Retenir ce qui n’est déjà plus, anticiper sur ce qui n’est pas encore » (ligne 21). En effet la conscience, donc la mémoire, stocke les souvenirs passés, comme dit plus tôt, et imagine, invente notre futur, car il se demande en permanence ce qui se passerai dans le futur, ce qui arriverai si telle personne faisait telle chose, si telle parole était prononcée. Il ne peut rester dans le présent sans penser à une autre période. Le présent d’ailleurs n’est pas un moment fix, comme un souvenir, ou un acte imaginé dans le futur, le présent bouge en continu dans le temps, le moment durant lequel nous imaginons le futur n’est déjà plus le présent, il est déjà le passé. Le fait même que nous en venions à nous questionner sur notre futur est dû à un acte, à une parole, prononcée plus tôt, qui nous a amené à cet instant. Bergson en parle par la suite, en disant « Il n’y aurait pas […] de présent, si le présent se rédusait à l’instant mathématique » (ligne 22-23). Bergson, dans cette phrase, veut dire exactement ce que nous venons de voir, le présent évolue continuellement, et n’existe pas comme un moment donné. Il continue sur cette idée : « Cet instant n’est que la limite, purement théorique, qui sépare le passé de l’avenir ; il peut être à la rigeur conçu, il n’est jamais perçu ; quand nous croyons le surprendre, il est déjà loin de nous. (lignes 23-26). Il explique dans cette phrase que le présent ne peut être vu comme un moment donnée, comme nous l’avons dit, mais être créé, et quand nous pensons à cet instant il est déjà loin, il est déjà dans le passé, comme évoqué auparavant. « Ce que nous percevons en fait, c’est une certaine épaisseur de durée qui se compose de deux parties : notre passé immédiat et notre avenir imminent ». Il renforce ici l’idée à laquelle nous avions aboutie, qui est que le présent est uniquement la rencontre du passé et du présent. Quand le passé rattrape le futur, quand le futur devient le passé, le moment qui accompagne cette ‘transformation’ s’appelle présent, une période de temps éphemère. Henri Bergson explique en effet que le présent s’appuie sur le passé et se penche sur l’avenir proche, et que « s’appuyer et se pencher ainsi est donc le propre d’un être conscient » (lignes 29-30). L’être humain ne fait en effet que cela de sa vie, il ressasse le passé et imagine le futur. Bergson conclut son argumentation en nous donnons finalement une définition de la conscience, contrairement à ce qu’il avait annoncé, car en réalité il tenait à nous convaincre de ses propos en les détaillant avant de nous donner sa définition du terme, qui est : « La conscience est un train d’union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l’avenir ». Il résume en ces quelques mots simples et concis, tout ce qu’il vient de nous expliquer en détail, et tout ce que nous avons compris de ses mots.

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