Faut-il être raisonnable pour être libre ?

A première vue, il semble qu'il faut être raisonnable pour être libre. En effet, la liberté semble consister dans la capacité à être à l'origine de ses actions, sans contraintes, ni causes extérieures.

Pourtant, on peut se demander si nous sommes toujours libres quand nous sommes raisonnable. Être raisonnable implique de suivre des règles de prudences, ne pas dépasser les limites. Si être raisonnable consiste à ne pas faire d'excès, ne pas prendre de risques et suivre des normes imposées alors que la liberté n'impose aucune règles, il semble contradictoire d'affirmer qu'il faut être raisonnable pour être libre. En étant raisonnable, faudrait-il alors respecter les règles de prudences que les autres nous imposent ou bien suivre notre propre raison ?

Ainsi, nous sommes conduits au problème suivant : Agir selon la raison est-il nécessaire pour être libre ?

Nous verrons dans un premier temps en quoi être raisonnable est utile pour notre liberté, puis nous nous demanderons s'il n'est pas préférable de faire un choix entre la raison et la liberté. Cela nous conduira à examiner quelle forme de raison doit-on choisir.

Tout d'abord nous allons voir qu'il faut être raisonnable pour être libre, parce que dépasser des limites, ne pas être raisonnable peut nuire à notre liberté.

La liberté humaine repose sur la capacité de faire des choix, nous sommes libres en agissant selon notre volonté propre. Or ces choix nous font souvent devenir raisonnable, c'est à dire que nous agissons de manière réfléchi pour ne pas porter préjudice à notre liberté.

Être raisonnable, c'est être prudent. Si nous ne sommes pas raisonnables, nous risquons de ne plus pouvoir être libre car l'imprudence peut mettre en danger ma personne ou celle d'autrui, c'est pourquoi en étant raisonnable, nous réfléchissons plus aux conséquences de nos actes afin de ne pas faire obstacle à notre liberté. La prudence nous assure la liberté sur une longue durée.

Ainsi, selon Spinoza, nous n'agissons jamais sans contrainte, ce sont des causes extérieures qui déterminent nos actions. Par exemple, dans son ouvrage Lettre à Shuller paru en 1975, Spinoza nous montre que l'action d'une pierre qui roule a été déterminée par une cause extérieure, ce n'est pas sa volonté, c'est donc une contrainte, tout individu agit selon des causes extérieures. Certes, notre liberté serait renforcée sans ces contraintes, mais ne pouvant pas les supprimer, nous ne devons pas les laisser nous faire agir de manière irraisonnée mais nous devons plutôt faire en sorte de moins les subir.

Nous sommes responsables de nos actions puisque nos actions volontaires sont libres. C'est pour cela que nous ne devons pas nous mettre en danger et rester prudents. Si nous sommes raisonnables, le fait d'être prudent aura pour conséquence une liberté durable, notre vie est la conséquence de nos choix donc il vaut mieux faire des choix prudents pour pouvoir être libre sur une longue durée. Nous nous pensons libres car nous sommes conscients des conséquences de nos actes. Par exemple, un individu agissant imprudemment ou illégalement saura que son action lui causera des répercussions morales ou juridiques, c'est pourquoi être raisonnable est important pour notre liberté. Pour être à la fois libre et raisonnable, il s'agit aussi de faire preuve d'autonomie, c'est à dire entreprendre des actions par soi-même en se donnant ses propres limites et règles de conduite.

Mais le fait d'être prudent ne nous empêche-t-il pas une liberté absolue ? Être raisonnable repose sur des contraintes, celles-ci ne s'opposent-elles pas à la liberté ? Peut-on vraiment être libre en réfléchissant continuellement à ce qu'il faut faire ou ne pas faire pour ne pas dépasser les limites de la raison ?

Ensuite, nous pouvons constater qu'il ne faut pas être raisonnable pour être libre, car être raisonnable implique des contraintes, or la liberté n'est défini par aucune contraintes.

Être raisonnable, c'est obéir à des contraintes qui nous font renoncer à notre liberté. C'est aussi ne pas

...