Explication de Texte, Schopenhauer.

DM Philosophie

        Les artistes sont depuis longtemps considérés comme des personnes en marge de la société qui néanmoins y contribuent à travers leurs propres moyens. Le texte qui nous est proposé, est issus de Le monde comme volonté et comme représentation de Schopenhauer. L'extrait aborde les thèmes de l'art et plus particulièrement de l’œuvre d'art comme création et produit du travail d'un artiste, qui est ici qualifié de génie et qui se distingue des autres œuvres humaines. Le texte traite aussi du concept de beauté en le mettant en parallèle avec l'utile et de la notion de travail. L'art et l'artiste peuvent-ils être comparés à n'importe quelle œuvre humaine ? Qu'est ce qui les distingue ? Schopenhauer met en avant à travers ce texte, sa vision élitiste des génies et le rôle qui leur est attribué dans la société à travers un raisonnement clair argumenté en plusieurs étapes.

        Dès le début du texte Schopenhauer insiste sur le fait que le « génie », c'est-à-dire dans le domaine artistique, une personne capable de créer des productions artistiques singulières et inimitables ; a recourt à ce qu'il appelle sont « intellect libre […] émancipé du service de la volonté ». Si Schopenhauer parle d' « intellect libre » indépendant, capable de penser par lui-même sans être confiné aux limites de la volonté c'est qu'il existe un intellect « non-libre » présent d'après l'auteur chez tous les autres humains, qui est lui au service de la volonté. C'est donc grâce à son émancipation que dans un premier lieu, l'artiste se distingue des personnes lambda. Il se détache de la façon commune de penser pour chercher d'autres voies à explorer. Par ailleurs c 'est d'après Schopenhauer, cette configuration particulière de l'esprit des génies qui en font un être hors du commun. Les productions des génies, les œuvres d'arts, dans quelque domaine que ce soit, sont totalement privées d'utilité et c'est ce en quoi elles se différencient complètement de toutes autres activités humaines et sont placées au-dessus des autres.

        D'après Schopenhauer, les œuvres « géniales » comme les autres œuvres, quelles qu'elles soient sont toutes le produit d'un travail. Les autres œuvres humaines ont quant à elle une utilité précise, chacune dans son propre domaine. Leur but étant de « préserver et de faciliter notre existence » elles sont là pour répondre à des besoins et à des nécessités par opposition aux œuvres d'arts qui relèvent plutôt du domaine des désirs et de la beauté. L'art est donc un plus qui nous permet d'apprécier un peu mieux la vie. Schopenhauer le  décrit comme « fleuron » de l'existence. C'est donc une activité esthétique qui existe pour contrebalancer le travail effectué dans un but d'utilité et rendre la vie plus agréable. Le texte insiste sur le fait que tous les actes de l'homme sont destinés à répondre à des besoins et que l'art est donc le seul moyen qui nous permet de nous extirper de ces besoins et de prendre une certaine distance pour un bref laps de temps. L'émotion que l’œuvre géniale provoque chez nous est donc un relâchement et la vision d'une nouvelle approche du monde qui nous permet de respirer.

        Dans la suite du texte, Schopenhauer explique en quoi une œuvre d'art ne peut pas être utile et comment, si elle le devient, elle n'est alors plus qualifiée d’œuvre d'art. Pour ce faire il oppose déjà les notions de beau et d'utile au travers d'exemples présents dans la nature. Il est vrai que ce qui est généralement qualifié de beau n'est pas ce qui est le plus utile. Son idée est illustrée à travers l'exemple des édifices comme les temples qui sont les bâtiments les plus beaux mais n'ont pas d'utilité concrète comme celle des bâtiments d'habitation qui ne sont pas les plus beaux. Néanmoins, nous pouvons observer certains exemples contredisant en partie cette idée de Schopenhauer ; en effet, le but de la décoration et du design sont de rendre toujours plus beaux voir semblables à des œuvres d'arts des lieux souvent d'habitation et de travail sans qu'ils en perdent leur utilité. De même le marketing et la publicité sont aujourd'hui des domaines de travail fondés sur l'esthétique et la beauté. Si ces types de travaux ne répondent pas forcément à des besoins fondamentaux, ils peuvent être considérés comme de l'art, ou du moins, c'est celui-ci qui perd sont statut privilégié.

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