Du Contrat Social de Rousseau
Fiche de lecture : Du Contrat Social de Rousseau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cocostyle • 13 Février 2018 • Fiche de lecture • 2 416 Mots (10 Pages) • 1 092 Vues
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Fiche de lecture
« Du Contrat Social »
Jean-Jacques Rousseau était un musicien, écrivain et philosophe Suisse qui a vécu au XVIème siècle, il a connu la postérité en 1750 avec le Discours sur les Sciences et les Arts, son ouvrage philosophique majeur. Ce dernier a connu un énorme succès, mais aussi quelques conflits avec l’Eglise Catholique ce qui a conduit le philosophe à une vie d’errance. On retrouve cette reconnaissance aujourd’hui du fait que ce dernier soit enterré au Panthéon à Paris. Rousseau y expose ce qui va devenir le centre de sa pensée philosophique, il estime que l’homme est naturellement bon, et que c’est l’effet de la société qui le rend malheureux. Pour Rousseau, la société a des conséquences perverses sur l’homme. Il part notamment de cette théorie dans l’ouvrage étudié. Son œuvre Du Contrat Social, de son nom complet Du Contrat Social ou Principe du Droit Politique est un ouvrage philosophique publié en 1762. Rousseau renverse l’idée qui dominait à son époque, selon laquelle la souveraineté venait de Dieu, et que les peuples devaient obéir à un roi. En effet, Rousseau expose ses idées républicaines et démocratiques à une époque où la monarchie est de rigueur. Et il analyse les principes fondateurs du droit politique. L’objectif de Rousseau étant de poser les fondements d’un Etat idéaliste. A sa publication, Du Contrat Social fait très vite scandale, et ne fait pas l’unanimité auprès de ses lecteurs. Cependant, l’ouvrage devient une référence lors de la période révolutionnaire. En effet, il a inspiré les révolutionnaires car ils y reconnaissent le fondement du républicanisme en France. La Déclaration Universelle des Droits de L’Homme s’en est également inspirée sur des notions d’égalité ou encore de liberté. Pour mieux comprendre cet ouvrage, seront exposées les grandes idées de Rousseau développées dans Du Contrat Social, et ensuite, des critiques personnelles à cet égard.
Dans cet ouvrage, Rousseau étudie ce qu’il appelle le contrat social. Il s’agit pour lui d’une convention qui a lieu entre les dirigeants et les dirigés. Un contrat est un accord de volontés qui a pour but de générer une obligation d’une ou de plusieurs parties envers une ou plusieurs autres. De ce fait, chacune des parties de ce contrat aurait quelque chose à gagner et quelque chose à perdre, c’est un échange qui articule les principes de justice et d’utilité, le but état de concilier l’aspiration au bonheur avec la soumission à l’intérêt général. En préliminaire, l’auteur se présente dans une courte introduction comme « Né citoyen d’un Etat libre, et membre du souverain », et point comme le prince ou le législateur. En effet, il se montre comme faisant partie d’un tout, ce tout étant le peuple. C’est sa manière de justifier son attrait pour la politique. Rousseau divise son argumentaire en quatre livres, nous allons donc aborder le résumé de l’œuvre sous le même plan que Rousseau.
Pour commencer, Rousseau, dans un premier livre, pose des bornes au sujet qu’il tend à étudier, il cherche à déterminer ce qui caractériserait un gouvernement légitime. Les deux premiers livres abordent la théorie de la Souveraineté. Pour débuter à étayer sa théorie, Rousseau part de l’homme à l’état de nature, c’est-à-dire l’homme sans les effets que la société pourrait lui apporter. La première association qu’un individu va connaitre est alors la famille, où l’on retrouve une première relation contractuelle, entre le chef de famille et les autres membres. Par cette convention sociale, les individus deviennent égaux, car les inégalités physiques que posait la nature n’ont plus leur place. Celui qui détient la force légitime n’est pas celui qui détient la force physique. De plus, pour Rousseau, chaque homme est libre, et lui seul doit disposer de sa liberté. Nul ne peut disposer d’un autre homme, tout comme nulle ne peut disposer d’un peuple. La possession d’un homme à un autre serait alors absurde. Ensuite, pour Rousseau la volonté générale se caractérise par la volonté collective qui se distinguerait d’un peuple. La volonté générale est le Souverain. Cette notion demeure un concept clef de l’ouvrage. Cette Souveraineté est alors inaliénable, en sachant qu’« aliéner c’est donner ou vendre » (Du Contrat Social, Livre I, Chapitre IV) et indivisible. Cette Souveraineté ne peut prendre de mauvaises décisions, dans le sens où le peuple ne désire que son propre bien, autrement dit, le bien de tous.
Ultérieurement, Rousseau étudie dans les deux derniers livres la théorie du Gouvernement. Le gouvernement tiendrait la force de se faire obéir auprès de ses sujets de la volonté générale en elle-même, qui l’admet à son exécution. La volonté générale détiendrait alors la puissance législative, et la puissance exécutive appartiendrait à un autre corps. « les membres de ce corps s’appellent les magistrats ou Rois, c’est-à-dire aux, Gouverneurs, et le corps entier porte le nom de prince. » (Du Contrat Social, Livre III, Chapitre I). La démocratie idéale d’après Rousseau est la démocratie directe le Gouverneur exerce donc un pouvoir légitime sur ses sujets, ce dernier est institué par une Loi et non par un contrat. Pour éviter les abus de pouvoir de ce dernier, il faut que « des assemblées périodiques », comme le dit Rousseau dans l’ouvrage soient tenues pour prévenir ces agissements, et que les Chefs changent assez fréquemment, pour éviter de tomber dans la dictature. De plus, pour lui seuls les petits Etats, qui doivent également répondre à de nombreuses autres conditions, peuvent être dans un système de réelle démocratie.
Du Contrat social de Rousseau est en effet un monument de la philosophie du droit et de la politique. En effet, il est difficile d’emmètre des critiques péjoratives face à cette œuvre, nous pouvons alors commencer à constater des remarques. Tout d’abord, on peut penser qu’effectivement c’est un ouvrage qui animera encore les pensées républicaines. S’il date de 1762, on peut dire que les constats de Rousseau dans ce livre sont universels, fallait-il seulement y penser. Ils le sont car il parle de société en générale, d’un idéal qui serait bon d’atteindre pour la plupart des sociétés, car cette idylle serait bénéfique. Ce peut être la France, ou un autre Etat. De plus, certaines de ses théories soit se sont vérifiées, soit font penser à des phénomènes qui posent de réelles questions de société dans notre actualité. Pour l’auteur, le Souverain d’un peuple, représente la volonté générale, cette dernière étant la volonté du peuple lui-même. C’est le peuple qui choisit comment il est gouverné. Rousseau, partant de cette théorie anticipe un phénomène de société qui fait discuter, dans notre histoire, mais aussi de nos jours : le populisme. En effet, pour Rousseau, la volonté générale doit être éduquée pour ne pas se tromper, elle doit être informée de la politique. Il admet que le peuple a toujours raison, car il est Souverain, mais qu’il peut se tromper. Ce qui pose notamment la responsabilité de l’Etat dans l’éducation de sa population. On a retrouvé cela notamment en Allemagne lorsque Hitler est élu chancelier, les Allemands ont alors fait ce mauvais choix, n’étaient pas assez informés. Ou alors ce pourrait venir du fait que les individus votent pour eux même, et non pour un tout. Rousseau a également émis l’hypothèse d’une façon de penser qui allait grandir au fil des années, l’individualisme, le fait que les personnes pensent à leur propre conservation, avant de penser à celles du tout. Pour revenir à notre actualité, on observe une montée des populistes en Europe, notamment, cela s’explique par le manque d’information et d’intérêt pour la politique, mais aussi du fait que les votants pensent tout d’abord à leur volonté personnelle, avant de penser à la collectivité. Cela pousse alors à nous demander si le Souverain a bel et bien toujours raison, si la volonté générale peut toujours faire autorité ? La question est délicate, mais même si le peuple ne fait pas le bon choix, on ne peut choisir à sa place, et laisser ce soin à un groupe de personnes, pouvant être mieux éclairées, serait un danger et mènerait à l’oligarchie.
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