Doit-on satisfaire tous ses désirs?
Dissertation : Doit-on satisfaire tous ses désirs?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mndvs • 9 Avril 2020 • Dissertation • 1 383 Mots (6 Pages) • 4 380 Vues
Dissertation de Philosophie
Sujet : Doit-on satisfaire tous ses désirs?
« Le désir est l'expression d'un manque ». Cette citation est prise du philosophe Platon. Le manque est ici synonyme de souffrance et impose donc au sujet de combler ce dernier. Sa satisfaction peut parfois prendre la forme d’un plaisir. L’Homme, naturellement cherche à satisfaire ses désirs. Le bonheur est un état de plénitude et de satisfaction durable dans le temps. On peut donc dire que l’Homme est à la recherche constante du bonheur. Mais doit-on satisfaire tous ses désirs? Le bonheur n’est-il pas plutôt atteint en faisant persister nos désirs ? Nous y répondrons en plusieurs étapes. Dans un premier temps, nous verrons qu’il est souhaitable de satisfaire tous ses désirs pour mener une vie de bonheur, et ne plus éprouver la souffrance de la privation, ou d’un manque. Dans un deuxième temps, nous verrons que le bonheur ne résulte pas de la satisfaction de tous les désirs. Enfin, nous verrons que l’essence du désir est de rester insatisfait.
L’Homme se différencie de l’animal par ses passions. En effet, le besoin est animal car il ne dépend que du corps et trouve sa satisfaction dans un acte ou un objet précis, contrairement aux passions qui ne sont pas nécessaires à la survie. Les désirs sont des jaillissements pulsionnels d’envies personnelles, spontanées et irrationnelles. Ces désirs peuvent être artificiels, voire inutiles et superflus. Cependant, la satisfaction de ces désirs apporte un plaisir à l’Homme. Pour Aristote, l'objet le plus désiré doit être le bonheur considéré comme souverain bien. L'Homme par nature désire donc d'être heureux. Ses désirs visent donc à son bonheur. Par exemple, la gloire ou la richesse sont des désirs artificiels, dispensables. Cependant, la société fait en sorte que ce sont des choses désirables, des choses qui peuvent nous rendre heureux. C’est ce que nous dit Aristote dans la citation : « Nous ne désirons aucune chose parce que nous la jugeons bonne ; mais au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que [ … ] nous la désirons. ». Ainsi, nous créons notre propre définition du bonheur. Certains désirerons être différents. Un trait de caractère ou un aspect de leur personnalité qu’ils aimeraient modifier chez eux. Par exemple, un homme complexé par une extrême jalousie pourrait désirer se débarrasser de cet aspect de lui-même, il cherchera alors à satisfaire ce désir pour vivre une vie plus agréable, se débarrasser d’un complexe et donc être plus heureux. Aristote nous dit : « Le désir est l'appétit de l'agréable ». La satisfaction de nos désirs vise donc à notre plaisir, à notre bien être et à notre bonheur. Satisfaire tous nos désirs serait aussi concretiser notre liberté, être libre de faire ce que nous voulons sans contrainte. Cela parait merveilleux et souhaitable pour chacun mais n’est pas possible concrètement. Cela veut donc dire que la satisfaction de tous nos souhaits n’est pas possible, et surtout que certains désirs ne sont pas forcément bons à avoir.
Premièrement, si nous satisfaisons tous nos désirs en permanence, cela remettrait en question l’idée de liberté. En effet, céder à tous ses désirs feraient de nous des être contrôlés, et nous ne serions plus maîtres de nos pulsions. Ensuite, le désir procure parfois un certain plaisir mais peut aussi être synonyme de souffrance. Le personnage de Molière, Don Juan, est un éternel insatisfait dans l’Acte I, scène 2 : « lorsqu’on est maître [d’une femme], il n’y a plus rien à dire ni rien à souhaiter ; tout le beau de la passion est fini […] ». Ici, il témoigne du fait que la satisfaction d’un désir ne donne qu’un plaisir éphémère, et qu’aussitôt d’autres désirs apparaissent pour remplacer le précédent. Dès que Don Juan parvient à séduire et posséder une femme, au lieu d’en éprouver une véritable joie, il se met immédiatement à en désirer une autre. Il n’obtient alors jamais une satisfaction totale. C’est aussi le bien le cas de désirs irréalisables comme par exemple le désir d’immortalité pour échapper à la mort qui fait parfois peur a l’Homme et exister une période peut-être éternelle. Encore une fois, on a une souffrance qui se crée par le désir jamais satisfait car impossible. Ensuite, les désirs excessifs ou déraisonnables peuvent nuire à l’homme pour différentes raisons. Fénélon affirme : « Les hommes veulent tout avoir et ils se rendent malheureux par le désir du superflu ». Il veut montrer ici que le désir des choses inutiles à l'Homme deviennent une source de malheur. Ceci implique qu'un individu raisonnable doit se contenter du nécessaire, c'est-à-dire des biens naturels et indispensable à sa vie et sa survie, des besoins qui ne de simples envies irréfléchies. Pour ne pas être tourmenté par ce désir excessif de possession, l'homme doit user de sa raison. De ce point de vue, elle est donc importante chez chaque individu car elle permet de discerner l'utile de l’inutile, et ainsi nous aider dans nos choix, et mesurer l'intensité nos désirs. Épicure appuie cet argument en expliquant qu'il faut éviter l'abus dans la mesure où l'excès engendre des désagréments. Par exemple, un désir de puissance et de possession est la raison principale des guerres qui ont ravagé le monde jusqu’aujourd’hui. L’Homme, à travers ses désirs est alors souvent confronté à la souffrance de l’insatisfaction. Mais l’insatisfaction n’est-elle pas nécéssaire au désir?
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