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Pour être heureux doit-on satisfaire tous nos désirs?

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Par   •  30 Octobre 2019  •  Dissertation  •  3 122 Mots (13 Pages)  •  859 Vues

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Spontanément, on aurait tendance à penser que l'on doit chercher à satisfaire tous ses désirs pour être heureux. Pourtant le bonheur se distingue du plaisir qui est éphémère et de la joie qui est également une émotion ponctuelle. En effet, le bonheur désigne un état de plénitude au sein duquel ne subsiste aucune angoisse. Satisfaire ses désirs, c’est faire en sorte d’obtenir ou de réaliser ces objets de désir.

Mais le bonheur n'est-il pas un état de satisfaction totale et durable marqué par une absence de douleur et de souffrance ? Le désir est quant à lui, caractérisé par la conscience d’un manque qu’il nous faudrait combler. Si le désir naît d’un manque, alors bien vivre serait, pour nous, de réaliser l’ensemble de nos désirs, afin de ne plus éprouver la souffrance de la privation. SI le bonheur est présenté comme une réalisation de tous les désirs alors que le désir est toujours insatisfait, il semblerait alors quelque chose d'inatteignable, puisque nous en demandons toujours plus. Les désirs, procèdent d'un besoin qui passe par la souffrance, et la satisfaction même de ces désirs, y met fin. Les exigences du désir tendent vers l'infini. Or, leur satisfaction est brève. Ce mécanisme n'est qu'illusoire : aussitôt le désir satisfait, celui-ci laisse place à un nouveau désir. Du premier, résulte donc une déception. Etre heureux, en cherchant à satisfaire ses désirs, semble donc être un état difficile à atteindre.

Mais pour être heureux, faut - il absolument chercher à satisfaire ses désirs ? ou au contraire sachant cette satisfaction éphémère, cesser de croire que la satisfaction du désir serait la source unique de notre bonheur ?

La réponse ne semble pas aller de soi : d'un côté il semble que la satisfaction de nos désirs nous conduise au bonheur, d'un autre côté, nos désirs peuvent être source de malheur, de dépendance et d’insatisfaction..

Cependant, ous avons tous tendance à croire que pour nous sentir heureux, il faudrait combler toutes nos envies et donc nous en donner les moyens.

Le bonheur est un état abouti, de bien être et de plénitude complet et durable. Un état auquel tout être humain aspire.

Nous commencerons par envisager la thèse selon laquelle pour être heureux, il faudrait satisfaire tous ses désirs . En effet, pensons d'abord à la satisfaction des désirs matériels, comme par exemple posséder une voiture de luxe ou les derniers objets haute technologie, tels que les téléphones portables, ordinateurs et autres... comme signes extérieurs de richesse. A force d'anticiper de tels désirs, le plaisir que nous procurerait la satisfaction de ces derniers, nous conduit à tout mettre en oeuvre pour nous les procurer. On est donc loin de la sagesse socratique qui est justement dans la maîtrise de soi, rappelant qu'il ne faut pas se perdre dans ses désirs. Etre sage, c'est vivre selon la raison, c'est être capable de maîtriser les désirs que l'on juge démesurés. Pour être heureux d'après Socrate, il faut donc aspirer à la liberté et ne pas être esclave de ses propres désirs. Or, nous sommes constamment dans l'envie, dans le besoin de satisfaire chacun de nos plaisirs. Nous n'arrivons pas à passer outre, il faut absolument les combler au plus vite pour nous sentir heureux et nous dire enfin que nous y sommes parvenus, comme le héros multimillionnaire du Loup de Wall street. A la tête d’une société boursière, ce dernier a tout pour être heureux : sa fortune lui permet d’obtenir tout ce qu’il désire : pouvoir, drogue et femmes. En allant de plaisirs en plaisirs, il se persuade qu’il est sur le chemin du bonheur. Mais lorsque la satisfaction de tous ses désirs le conduit en prison, il se rend compte que satisfaire tous ses désirs ne l'a pas rendu heureux, que c'était un monde de faux-semblants. On peut donner aussi l'exemple du personnage de Molière Dom Juan, le grand conquérant des cœurs, qui dès le début de la pièce n’éprouve pas la moindre constance en amour et change facilement de conquête. Ce dernier n'échappera pas à la vengeance du Ciel, qui le châtiera par le bras d'une statue de pierre. Le désir ici est comme une force qu’il s’agit, sans cesse, de renouveler, Dom Juan ne cherche qu' une succession de plaisirs dans la séduction du sexe faible. Une fois son désir satisfait, il s’empresse alors de charmer une autre femme. Le bonheur serait alors de succomber à tous ses désirs et d’avoir «le courage» de les satisfaire au fur et à mesure qu’ils apparaissent. Nous devons insister sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement d’obtenir un à un les objets que nous convoitons, mais de sentir le désir surgir. Ainsi par sa volonté, sa détermination, l'homme pourrait sans doute satisfaire tous ses désirs.

Partons de l'exemple de quelqu'un qui ne peut satisfaire tous ses désirs car il n'en a pas les moyens financiers. Imaginons que quelqu'un désire voyager, il ne pourra pas satisfaire son désir de voyage s'il n'a pas les moyens de le faire. On voit donc que ce désir paraît impossible. Certes l'homme désire et se persuade de combler son désir en rêvant de voyager, en regardant par exemple des reportages, mais il souffre car ce qu’il imagine comme condition à état de plénitude est inatteignable et donc source de frustration, de déception, de jalousie ou de perte d’estime de soi . Mais ce désir est aussi synonyme d’attente, d’espoir.

C'est en amour qu'il semble plus évident d'atteindre le bonheur en trouvant notre moitié, notre «âme sœur», celle qui nous correspond le mieux. C'est le moyen pour chacun de partager sa vie avec la personne qui lui est chère et de pouvoir ainsi entrer dans la vie de l'autre en partageant des désirs communs. Mais alors, l'amour procure-t-il un bien-être durable ? Ou l’amour ne procède t il que de la satisfaction d’un désir ? Pour durer, l’amour doit l nous combler au delà du désir, dans la plénitude et le don de soi. C’est la condition du bonheur durable

Quand l’amour ne cherche à combler que du désir ou une insatisfaction, le bonheur semble impossible. On pense au personnage d'Emma dans Madame Bovary de Flaubert, dont le mariage ne répond pas à ses attentes romantiques, dont la réalité ne correspond pas à ce qu’elle a lu dans les livres. Jeune fille, elle a rêvé de l'amour et au mariage comme d’une solution à tous ses problèmes. Tandis que Charles son époux, un peu frustre, mal dégrossi, est au comble du bonheur avec cette épouse qu’il

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