Dissertation : Doit-on tout faire pour être heureux?
Dissertation : Dissertation : Doit-on tout faire pour être heureux?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jphclarac • 17 Octobre 2016 • Dissertation • 1 436 Mots (6 Pages) • 7 675 Vues
Sujet corrigé : Doit-on tout faire pour être heureux ?
Questions à se poser et Problématisation possible :
« Tous les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient. Ils tendent tous à ce but. La volonté ne fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C'est le motif de toutes les actions de tous les hommes. Jusqu'à ceux qui vont se pendre » écrivait Blaise Pascal.
C’est pourquoi ce sujet peut surprendre, car le « Doit-on » semble de trop, tellement il semble que nous faisons nécessairement tout pour être heureux. A priori, on a l’impression que le propre de l’homme, c’est apparemment de toujours chercher à être heureux.
Mais, justement, ce sujet invite à s’interroger sur cette apparente évidence de la recherche du bonheur et cela selon deux perspectives :
- Cette recherche du bonheur, qui semble « naturelle », autorise-t-elle tous les moyens ? C’est l’un des sens possibles de « tout » : les moyens. Notre bonheur vaut-il qu’on lui sacrifie tout ? Peut-on accepter par exemple de payer notre bonheur au prix de notre liberté ou de celle des autres ?
- Et, en invitant d’abord à s’interroger sur les moyens, ce sujet invite aussi à penser les fins de notre existence. Si nous cherchons à être heureux, le bonheur est-il la seule finalité de notre existence, ou devons-nous avoir d’autres fins, d’autres exigences, d’autres objectifs, qui d’ailleurs peuvent aussi être une des conditions d’un bonheur réel et plein ? Par exemple, pouvons-nous être heureux si nous ne sommes pas justes, pas libres, si notre bonheur exige le malheur des autres ? Ne devons-nous pas d’abord chercher à être juste, vertueux, libre, pour être ensuite heureux, d’autant que le bonheur au sens d’état de totale satisfaction peut sembler être inaccessible? Faut-il donc suspendre notre existence à un but soit insuffisant, soit inaccessible ?
Donc le « doit-on » peut être pris en deux sens : "est-il nécessaire de…" et "est-ce un devoir de…" (La dimension morale, activité exigible d’un homme au regard de sa nature, d’être pensant, conscient, rationnel, d’être culturel, d’être politique..).
Ce sujet invite donc :
- à penser ce qui fait qu’une existence humaine vaut d’être vécue.
- à réfléchir si le bonheur, au sens de satisfaction de tous nos désirs, de somme de plaisirs, peut être atteint et faire qu’une existence est satisfaisante.
- enfin, le sujet permet aussi de s’interroger pour savoir si l’homme ne peut pas donner d’autres fins à son existence que le bonheur. On peut ainsi jouer sur le sens d’ « être heureux », en opposant « être » heureux et « devenir » heureux : Le bonheur se trouve en effet peut être davantage dans la recherche, la chasse, le mouvement vers… plutôt que dans la prise directe et dans un état stable.
Proposition de plan :
I) Il semble a priori que nous ne puissions pas ne pas tout faire pour être heureux.
A) En effet, on peut rapidement constater que tout être humain aspire à être heureux, c’est-à-dire à fuir les douleurs et à être en recherche de jouissances et plaisirs.
Comme le soutenait l’inventeur de la psychanalyse Sigmund Freud, c’est le principe de plaisir qui détermine le but de la vie humaine. C’est lui qui régit les processus de notre appareil psychique, en s’opposant au principe de réalité.
Le bonheur apparaît donc ainsi comme la fin de nos fins, même si nous en poursuivons d’autres ponctuellement. Ces autres fins n’existent souvent que parce qu’elles contribuent à notre bonheur. On ne recherche pas l’argent, la réussite sociale, la séduction amoureuse… pour ce qu’elles sont en soi, mais pour le plaisir qu’ils nous procurent.
Il semble ainsi que nous ne pouvons pas ne pas vouloir notre bonheur. On peut même penser qu’il y a, dans la société contemporaine, une sorte d’assignation à être heureux, presqu’une injonction généralisée : On « doit » absolument être heureux. Il semblerait d’ailleurs anormal de ne pas chercher à l’être.
B) Ainsi, il semble naturel (conforme à la nature humaine) de tout mettre en œuvre pour être heureux. L’être humain peut le faire de deux façons : Soit en s’abandonnant entièrement aux désirs (c’est la thèse des Hédonistes). Soit en s’efforçant de maîtriser nos désirs, de les discriminer, de les hiérarchiser selon le critère de la nature et de la nécessité (C’est la thèse des Epicuriens).
Ceci suggère donc que tous les désirs ne sont pas source d’un état de plaisir, et que donc tout faire pour être heureux, ce n’est pas pour autant tout faire.
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