Corrigé Dissertation: Peut-on faire une distinction de nature entre hommes et animaux sur la base de différents types et modes de connaissance ou n’y a-t-il qu’une différence de degrés entre connaissance humaine et animale ?
Dissertation : Corrigé Dissertation: Peut-on faire une distinction de nature entre hommes et animaux sur la base de différents types et modes de connaissance ou n’y a-t-il qu’une différence de degrés entre connaissance humaine et animale ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lilouboo • 9 Mai 2014 • 2 249 Mots (9 Pages) • 1 563 Vues
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Corrigés
LEIBNIZ
On considère habituellement que les hommes se différencient des animaux par leur capacité de réflexion et de raisonnement. Pourtant il est difficilement niable que les animaux ont des comportements qui témoignent de certaines connaissances et de certaines facultés de réflexion. Lorsqu’une corneille verse de l’eau dans une souche pour récupérer les noix qui restent sinon inaccessibles au fond, elle fait preuve de connaissances sur la nature de l’eau et des noix ainsi que d’une certaine capacité d’inférence de causes à effets. Peut-on alors réellement faire une distinction de nature entre hommes et animaux sur la vase de différents types et modes de connaissance ou n’y a-t-il qu’une différence de degrés entre connaissance humaine et animale ?
Leibniz, dans ce texte issu de la préface des Nouveaux essais sur l’entendement humain, soutient qu’il est possible de différencier clairement deux formes de connaissances, les consécutions empiriques des raisonnements nécessaires des sciences démonstratives, la premières correspondant à de simples enchaînement d’images ayant frappé l’imagination est inférieure à la seconde qui permet d’identifier la nécessité qui lie les causes et les effets réels et dont seuls les humains sont capables.
En effet, comme l’expose Leibniz dans un premier moment correspondant au premier paragraphe du texte, après avoir énoncé sa thèse, la connaissance par consécution consiste à n’attendre que la répétition de cas déjà rencontrés et elle se retrouve aussi bien chez les animaux que chez les humains se comportant comme de « simples empiristes.» Voilà pourquoi dans un deuxième moment Leibniz montre la pertinence de cette distinction entre deux formes de connaissance dans le domaine pratique, en montrant la différence de leurs effets : là où ceux qui ne se fient qu’à leur expérience – qu’ils soient humains ou animaux – sont condamnés à faire des erreurs lorsque les circonstances de l’action changent, ceux qui ont une connaissance ne dépendant pas de l’imagination mais de la raison peuvent évaluer une situation selon ses causes et ses raisons, et ainsi prévoir son évolution même s’ils ne l’ont jamais rencontrée.
La différence entre hommes et animaux est donc une différence de facultés – imagination et raison – qui sont à l’œuvre dans les modes de connaissance animaux et humains. Mais il semble étrange de considérer que les facultés que l’on emploie dans les sciences les plus abstraites comme les mathématiques soit à la source d’une supériorité pratique sur ceux qui ne se fient qu’à ce que leur ont appris l’expérience : cela veut-il dire que nous pourrions nous passer d’expérience dans le domaine de l’action ? Comment comprendre que la nécessité mathématique qui existe dans les sciences démonstratives nous permette de saisir la nécessité physique qui lie les causes et les effets ? N’y a-t-il pas là une confusion entre deux types de nécessité ?
IMAGINATION & CONNAISSANCE
I. Le concept « Imagination » varie, celui de « connaissance » reste fixe
[Imagination = faculté de produire des images par combinaison] De l’imagination proviennent fictions et récits fantastiques, par recombinaison de ce que nous avons déjà perçu par les sens. Elle ne participe donc pas d’une expérience réelle : comment pourrait-elle contribuer à ce savoir justifié sur les choses que l’on nomme connaissance ? On peut imaginer la licorne à partir du cheval, de la chèvre et du narval, mais cela ne fait augmenter aucunement notre connaissance du cheval, de la chèvre ou du narval.
[Imagination = faculté de représentation] Cependant, l’imagination étant aussi une faculté permettant de représenter librement des concepts que l’on ne tire pas de l’expérience sensible, elle peut nous permettre de suppléer parfois là où la sensibilité n’est pas disponible. Nous ne percevons jamais que des triangles particuliers (scalènes ou isocèles, droits ou équilatéraux, etc.) mais notre imagination nous permet de parcourir ces différentes figures et de nous faire une représentation du triangle en général. Or sans cette capacité à combler les lacunes de la sensibilités, serions-nous même capable d’avoir une expérience sensible ? Même lorsque nous percevons le monde réel, il y a bien une faculté sans laquelle nous n’aurions qu’une rhapsodie de perceptions désorganisée, et cette faculté c’est l’imagination. Sans elle nous ne pourrions concevoir qu’un objet qui nous fait face, un gobelet ou un cube, dispose aussi d’une face que nous ne voyons pas mais que nous concevons comme existante. Cette faculté jouerait donc un rôle fondamental dans la connaissance dont elle serait une condition peut-être non suffisante mais nécessaire : elle serait responsable par sa capacité à compléter la sensibilité, de la connaissance sensible des objets mais aussi, par sa capacité à faire varier la sensibilité, d’une première forme de connaissance abstraite et général, qui s’appuie un schéma de propriétés communes à plusieurs cas concrets particuliers.
[Problématisation] Mais alors comment distinguer les cas où notre imagination joue ce rôle de condition de la connaissance sensible et de préliminaires à la connaissance abstraite et ceux dans lesquels elle recombine nos images sensibles sans représenter le réel ?
[Enjeux] De plus, si l’imagination est bien une faculté de connaissance, doit-on penser qu’elle intervienne aussi dans les connaissances scientifiques qui se doivent d’être objectives alors que l’imagination semble une faculté subjective puisque nous imaginons chacun de notre propre point de vue, selon notre propre perspective ?
II. Le concept d’ « imagination » reste fixe, celui de connaissance varie
[Connaissance = ensemble de représentations de la réalité] Nous parlons de « corne » du narval, car notre imaginaire est plein de licornes et de satires : mais bien loin d’être une corne il s’agit en réalité d’une dent. L’imagination est une faculté de représentation qui n’est pas limitée par la réalité ni l’expérience que nous en faisons, mais suit nos désirs et nos associations d’idées. Elle semble donc ainsi pouvoir nous induire facilement en erreur en nous donnant l’illusion de posséder une représentation adéquate de la réalité, une connaissance, alors tout ce que nous possédons c’est une représentation subjective et déformée par nos envies du réel.
[Connaissance
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