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Doit-on choisir entre être libre et être heureux ?

Dissertation : Doit-on choisir entre être libre et être heureux ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2017  •  Dissertation  •  1 398 Mots (6 Pages)  •  5 927 Vues

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Doit-on choisir entre être libre et être heureux ?

La question « doit-on choisir entre être libre et être heureux » présente directement un paradoxe entre la notion de liberté, c’est-à-dire la possibilité de se déterminer à exister et à agir sans contrainte, et l’obligation présentée ici sous la forme du « devoir » : comment peut-on être libre si on doit choisir de l’être ? Si c’est notre devoir que d’être libre alors on l’est sans le choisir, et par conséquent on ne l’est pas vraiment puisqu’on y est contraint. Aucun choix n’est alors effectué, ni celui d’être libre ni celui d’être heureux. Cependant, si on peut choisir entre ces deux états, on peut se demander pourquoi il faudrait choisir l’un ou l’autre et pourquoi on ne pourrait pas profiter de ces deux états en même temps. Le bonheur étant le contentement de soi et l’accomplissement de ses désirs, on se demande pourquoi l’homme ne pourrait pas faire le choix, sans contrainte aucune, d’obtenir ce qui représente son bonheur, et de ce fait il serait libre et heureux à la fois. Cependant, si un choix doit être fait, peut-on choisir entre être heureux ou être libre ? Cette question suppose que l’on puisse avoir le choix, que l’on soit ainsi libéré de toute contrainte et que le choix soit entièrement nôtre, et de ce fait, par définition que l’on soit libre. Ainsi si l’on doit choisir entre être heureux et être libre on ne peut pas être libre puisqu’on y est obligé, et si on peut choisir entre être heureux et être libre alors on est forcément libre. La question est alors de savoir si le bonheur et la liberté sont compatibles : peut-on être à la fois libre et heureux ou sommes-nous condamnés à n’être que libre ou qu’heureux ?

Ainsi il semble évident que l’on peut être libre sans être heureux et être heureux sans être libre, cependant ces concepts de liberté et de bonheur ne sont pleinement appréhendés que lorsque l’on est à la fois libre et heureux.

 La liberté n’est pas une propriété de l’homme mais son être même. L’homme, par nature, a toujours le choix d’agir comme il l’entend, et ainsi il est libre. Il n’est pas déterminé par les situations dans lesquelles il se trouve puisqu’il a le choix de les assumer ou de les fuir. Si l’homme n’est pas heureux, c’est-à-dire si ses désirs ne se réalisent pas, il peut quoi qu’il arrive toujours être libre, en d’autres termes agir comme il l’entend bien qu’il ne connaisse pas le bonheur. De plus, le bonheur est un choix qui peut se présenter à lui, et que l’homme, en tant qu’être libre, peut choisir de poursuivre et d’obtenir ou non, et ainsi il demeure libre heureux ou non. En effet, l’homme n’a qu’à choisir de ne pas rechercher le bonheur pour être libre sans être heureux. Cependant, la quête du bonheur est la nature même de l’homme : pourquoi vivre si ce que nous désirons nous est refusé ?

Le bonheur est le sens que l’homme cherche à donner à sa vie puisque sans cela il n’aurait pas de raison de vivre. Tous les hommes semblent s’accorder à désirer le bonheur, ce qui est paradoxal puisque par définition le bonheur c’est l’accomplissement des désirs, cependant cet accord apparent masque un désaccord qui porte sur ce en quoi consiste le bonheur, sa nature : il n’existe pas un seul bonheur commun à tous mais bien différents bonheurs en fonction des désirs de chacun. Ce n'est qu'un idéal de l'imagination, chacun imagine alors des contenus différents. Appartenant au domaine des désirs et des passions, il exclut alors la notion de liberté : en effet  il n’y a liberté que lorsque la volonté se détache de toutes déterminations sensibles, de tout motif empirique, pour ne suivre que la loi dictée par la raison. Or, lorsque l’homme poursuit son bonheur, s’il est d’ordre passionnel ou bien simplement s’il l’emporte sur la raison, il agit sans discernement et se laisse conduire aveuglément par ses désirs et ainsi il n’est plus maître de lui et par conséquent plus libre. Il ne choisit pas mais est entraîné par ses passions. L’homme étant sans cesse en quête du bonheur est alors dépendant de lui et ainsi il n’est plus libre : il n’a pas le choix de se soustraire à cette quête puisque c’est ce qu’il désire. Ainsi sa liberté lui échappe même s’il a l’illusion d’être libre de désirer le bonheur ou non, ou de désirer une chose qu’il ne peut obtenir bien qu’il la recherche quoi qu’il lui en coûte, même s’il met en péril sa liberté pour l’obtenir : l’exemple le plus parlant est celui de l’amour, car l’homme esclave de son désir d’amour met de côté sa liberté pour se soumettre aux désirs de l’objet désiré pour l’obtenir. L’objet de désir peut entraver la liberté au profit du bonheur. Cependant il arrive également que l’homme se mette en quête d’un bonheur qu’il ne peut obtenir, et de ce fait il est à la fois malheureux et esclave de ce désir. De plus, le fait de vivre en société fait qu’il doit parfois obéir à des règles et ainsi museler sa liberté, et de cette façon il lui arrive également de renoncer à son bonheur parce qu’il renonce à sa liberté.

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