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Commentaire Julie ou la nouvelle Héloïse, Rousseau

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Par   •  25 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  1 414 Mots (6 Pages)  •  3 860 Vues

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Philosophie : commentaire de texte

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        La définition populaire du bonheur serait de dire que l’on est heureux lorsque nous obtenons ce que l’on désire. Ainsi la vie heureuse commencerait là où le désir s’achèverait. Or est-ce bien le cas puisque le désir est par essence toujours insatisfait ? Le texte de Rousseau, extrait de Julie ou La nouvelle Héloïse, aborde les notions du bonheur, du désir et de l’imagination. Le problème présent est de savoir si le bonheur provient de l’art de mettre fin à son désir ou bien si le bonheur se trouve plutôt dans l’art même de désirer, de renouveler sans cesse ses désirs. Selon lui, le bonheur ne viendrait pas de la possession de l’objet du désir, mais au contraire de ce que l’on espère. Pour répondre à cette problématique, la première partie sera composée d’une analyse de la thèse de Rousseau. La seconde partie traitera de la nuance de cette thèse et dans la dernière partie les différents points de vue seront confrontés.

 

        Tout d’abord, Rousseau expose une thèse contraire à ce que l’on pourrait croire du désir.

        En effet, dès la première ligne de l’extrait, Rousseau donne un point de vue inverse aux croyances populaires du bonheur. Le désir pour lui ne représente pas de réels problèmes de manque chez l’Homme mais au contraire, l’état de désirer « se suffit à lui même », cela signifie que le but du désir n’est finalement pas d’obtenir l’objet qu’on convoite tant, mais de désirer tout simplement. On peut rajouter à cela que l’Homme est un être de désir et selon Spinoza, le désir serait son essence et non la conscience qu’il

détrône. De plus, l’auteur affirme que vivre sans désir : « c’est être mort » et à travers la phrase : « malheur à qui n’a plus rien à désirer », il diffuse une sorte de mise en garde, incitant à désirer. Rousseau différencie Dieu des Hommes. Dieu est omnipotent, l’Homme ne l’est pas. Si il l’était, il serait « une misérable créature » car il serait sans désir. On a déjà à travers une vision globale du texte, le sentiment de désir qui est nécessaire à la vie de l’Homme.

        L’Homme a tout d’abord des besoins vitaux constitutifs de tout être vivant. Quelle est donc la différence entre besoin et désir ? Le besoin est biologique tandis que le désir est de l’ordre de l’imaginaire, comme on le ressent dans le texte de Rousseau : « a reçu du ciel une force consolante […] , qui le soumet à son imagination ». La force dont il est question serait divine et permettrait de laisser toute liberté à l’imagination de l’Homme de se construire des représentations adaptées à ses désirs. Cette force modèlerait le désir de l’Homme à son gré : « le modifie au gré de sa passion » et embellirait l’objet désiré par illusion : « rien ne l’embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ». Ainsi avec l’obtention de l’objet désiré, cette force disparaît et laisse place à la réalité : « tout ce prestige disparaît devant l’objet même ». Lorsque nous possédons cet objet convoité, son adaptation aux passions de l’Homme qui était une illusion retrouve une réalité, qui  pare l’embellissement et il perd sa valeur : « l’imagination ne pare plus rien de ce qu’on possède ». L’Homme faisant face à la réalité est déçu. Il se rend compte qu’il préfère l’imagination. « l’illusion cesse où commence la jouissance », montre que pour l’auteur l’illusion est la période de désir qui cesse lors de l’obtention de l’objet désiré. Le bonheur ici s’oppose à la jouissance de l’obtention.

        « Le pays des chimères est en ce monde le seul être digne d’être habité », dans cette phrase Rousseau semble valoriser l’imaginaire au détriment du réel. Effectivement, le pays des chimères est celui de l’illusion et les objets du désir n’existeraient que dans l’imagination. A travers cette phrase, Rousseau exprime une déception envers le réel, et que face à celui-ci, il vaut mieux se tourner vers l’imaginaire. Pour l’auteur il est l’unique endroit beau : « il n’y a rien de beau de ce qui n’est pas ». Rousseau pousse son étude jusqu’à dresser un portrait très sombre de l’humanité, dû à son existence réelle et à son aspect concret : « néant des choses humaines ».

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