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Autrui est-il  pour moi objet ou sujet ?

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Par   •  18 Février 2018  •  Dissertation  •  3 580 Mots (15 Pages)  •  1 628 Vues

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Autrui est-il  pour moi objet ou sujet ?

Sigmund Freud (1856-1939) écrivait dans Essais de psychanalyse  « Autrui joue toujours dans la vie de l’individu le rôle d’un modèle, d’un objet, d’un associé ou d’un adversaire. ». À travers cette phrase Freud montre qu’autrui est nécessaire à la construction de l’identité d’un moi/du moi que celui-ci joue un rôle dans la construction de mon identité. Même si mon identité ne dépend pas d’autrui, il contribue tout de même a forger mon identité, car il permet d’avoir une idée de ce que les autres pense de moi.

D’ailleurs, selon Sartre, autrui c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi. Autrui est donc une autre personne avec laquelle je peux tisser des liens. Autrui est un pronom indéfini, il désigne n’importe quel autre sujet n’importe quel autre moi

En philosophie, le concept du moi a été développé par Freud, pour lui le moi est une partie de ce qui constitue l’appareil psychique. Il est précédé par le ça et suivi du surmoi. Brièvement le ça est la partie obscure, inaccessible de notre personnalité. Le ça est le siège des pulsions qui constitue l’inconscient, le ça n’est régi que par le principe de plaisir, il n’est là que pour satisfaire les besoins pulsionnels, il permet de remplacer un état pénible par un état agréable. Le moi représente une partie du ça, mais le moi est modifié par l’influence du monde extérieur en effet le moi sert de protection au ça contre le monde extérieur. En effet, le moi permet de réguler les pulsions du ça. Le moi est le centre d’adaptation à la réalité, il est régi par le principe de réalité, c’est à dire que le moi régule les pulsions en fonction des conditions imposées par le monde extérieur. L’opposition sujet-objet est elle un corrélât ce sont deux termes qui n’existent pas l’un sans l’autre. Le sujet est le producteur de la pensée : il s'agit de celui qui pense et qui est conscience. L'objet est ce qui est produit par le sujet qui pense : il est ce dont le sujet est conscient. Le sujet est donc l’esprit qui connait et l’objet est alors la chose connue. Les objets sont des objets pour moi mais pas pour eux-mêmes. Le sujet peut se définir par la conscience de soi, le sujet est donc capable de se penser. Un sujet est un être pensant et conscient: des choses l’entourent et qu’il perçoit.

À l’évidence, je ne peux pas prendre autrui pour un sujet, c’est à dire que je ne peux pas prendre autrui comme quelqu’un qui pense et qui est conscience. Car selon le cogito cartésien, la seule chose dont je ne doute pas c’est que je doute et qu’en ce sens je suis. Si je suis cela veut dire que je suis conscience de moi et donc que je suis sujet. Mais comment savoir si l’autre est lui aussi conscience de soi et donc sujet. Comme on ne le sait pas, on peut supposer que le moi considère autrui comme objet puisqu’il ne peut pas savoir si ce dernier est doté de la conscience de soi. Nous pouvons dès lors nous demander comment le moi pourrait-il prendre autrui comme sujet sans savoir s’il est doté d’une conscience, la question est alors de savoir si le moi est obligé de considérer l’autre comme un objet c’est à dire comme une simple chose perçue. Réduire autrui à un objet n’est ce pas se réifier soi-même ?

Pour répondre à cette question nous verrons que le moi a besoin de considérer autrui comme objet pour pouvoir trouver son identité, nous demanderons si le moi ne peut pas prendre autrui pour sujet voir même s’il ne doit pas le faire , puis nous verrons que la notion d’autrui doit être redéfini afin de montrer que le fossé entre autrui et moi n’est pas si grand et qu’en ce sens il ne faut pas réifier autrui puisque sinon on se réifierai soi-même.

Nous allons montrer qu’autrui est nécessaire à la formation de notre propre identité, il faut savoir qu’autrui est à la fois un autre moi mais aussi autre que moi cela signifie qu’il existe deux façons de méconnaitre autrui. Pour méconnaitre autrui, je peux nier sa similitude avec moi, c’est à dire je peux nier son caractère de sujet, c’est à dire réduire autrui à une chose. C’est ce que l’on fait en réduisant en esclavage. En effet l’esclavage c’est la condition d'un individu privé de sa liberté, qui devient la propriété, exploitable et négociable comme un bien matériel, d'une autre personne. En ce sens on comprend bien que l’individu est privé de sa qualité de sujet et qu’il est réduit à l’état d’objet puisqu’il vient à être privé de sa conscience de soi. Ce fut notamment le cas lors de la traite des noirs ou des millions de personnes d'Afrique de l'Ouest, l'Afrique centrale et l'Afrique australe. Les esclaves étaient capturés puis vendus entre producteurs et acheteurs. On parlait alors d’échange commerciaux, les esclaves était alors rendus à l’état de vulgaires objets, ils étaient troqués comme on truc une vulgaire table c’est à dire comme on troque quelque chose qui ne peut être doté d’aucune conscience de soi. Cette traite permet de renforcer l’idée que le fait de prendre autrui comme objet permet de se forger sa propre identité, ce fut le cas des hommes qui réduisirent les noirs à l’esclavage puisqu’à travers cela ils cherchaient à montrer leur puissance, leur pouvoir ainsi que leurs influences. Le fait de considérer autrui comme objet, le fait de nier sa similitude avec moi correspond aussi à certaine forme d’ethnocentrisme. L’ethnocentrisme c’est le fait de voir le monde et sa diversité à travers le prisme privilégié et plus ou moins exclusif des idées, des intérêts et des archétypes de notre communauté d'origine, sans regards critiques sur celle-ci, c’est à dire que les individus considèrent comme objet toute autre personne qui n’appartient pas ou ne respecte pas les normes et les valeurs de la communauté d’origine. Il considère alors comme presque animal, les autres ceux qui n’appartiennent pas à sa communauté, en cela il s’identifie lui même au groupe et se sent supérieur à celui à qui il est confronté , il se pose alors comme sujet et considère l’autre comme objet. Pour méconnaitre autrui, et me reconnaître comme seul sujet je peux nier la différence d’autrui c’est à dire que je fais d’autrui un autre moi-même, pour se faire je me projette en lui et n’y voit qu’un double de moi. Si autrui n’est que mon simple double, cela veut dire qu’il n’est pas doté de conscience de soi qu’il ne fait que me copier il n’est donc

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