Épistémologie
Cours : Épistémologie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Cheikh Seck • 25 Octobre 2018 • Cours • 2 401 Mots (10 Pages) • 586 Vues
Introduction
La partie de la philosophie qui traite de la science est appelée épistémologie. L’épistémologie est l’étude critique de la science, mais la science n’a pas toujours existé. « Elle est une conquête tardive de l’esprit humain », dit Gaston Bachelard. Avant la naissance de la science, d’autres formes de pensée ont existé : c’est le mythe, la magie et la religion. Ces formes de pensée sont dites premières approches du réel, c’est à dire premières tentatives d’explication des choses. Dès sa naissance, la science a rompu avec ces premières formes de pensées irrationnelles et revendique le statut d’une connaissance exacte. Est-ce à dire qu’elle détient le monopole de la vérité ? La vérité scientifique est-elle absolue ou provisoire ? Malgré ses progrès spectaculaires, la science arrive-t- elle à satisfaire toute la curiosité de l’homme ? La science n’est-elle pas parfois nuisible à l’homme ? La philosophie devrait-elle ou non se taire devant les dérapages de la science ? Enfin, le stade actuel de la science, est-ce une raison pour déclarer l’inutilité de la philosophie ?
I- Les premières approches du réel : le mythe, la magie et la religion
Le réel désigne le monde physique et le monde métaphysique. U ne approche est une démarche ou un moyen pour arriver à un résultat. Ainsi, une approche du réel est un ensemble d’opérations mentales que les hommes mettent en œuvre pour expliquer les phénomènes. Les approches du réel sont le mythe, la religion, la magie. Le mythe est un récit imaginaire qui, à travers les exploits d’êtres fabuleux (dieux ou héros), tente d’expliquer des phénomènes comme l’origine de l’univers, de l’homme, des choses etc. Le mythe raconte comment, grâce à des êtres surnaturels, quelque chose se produit. La religion est un attachement entre l’homme et un être divin. Tout ce que l’homme ne parvient pas à comprendre, il le met sur le compte de Dieu ou des dieux en disant que c’est la volonté de Dieu ou des dieux. Le mythe et la religion ont un point commun, car dans les deux cas, il y a l’intervention d’un être sacré qui dépasse l’homme. La magie, par contre, n’est pas une explication mais une pratique exercée sur les choses et les êtres pour obtenir un effet. Il faut faire la différence entre la magie noire et la magie blanche. La magie noire s’assimile à la sorcellerie ou au mauvais sort et son objectif est de produire des effets maléfiques tandis que la magie blanche relève surtout de la prestidigitation, de l’illusionnisme et des pratiques mystiques de guérison. La magie blanche produit un effet bénéfique. A partir de ses incantations, si le magicien agit sur la nature et arrive et à la dompter, c’est qu’il a une force mystique lui permettant de dominer la nature. Mais avec
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l’avènement de la science, ce sont les outils techniques et la découverte des lois de la nature qui permettront à l’homme de dominer la nature et d’être, comme l’avait prédit Descartes, « maître et possesseur de la nature ». La science rompt ainsi avec les techniques magiques, mythiques et religieuses pour maîtriser la nature, elle part du naturel pour expliquer les phénomènes naturels, d’où les rapports entre la science et les premières approches du réel.
II- Rapports entre la science, les premières approches du réel et la philosophie.
Dans son évolution, la science a connu deux ruptures. La première s’est opérée au 6ème siècle avant Jésus Christ avec le mythe, la magie et la religion. La deuxième s’est faite au 17ème siècle avec la philosophie. Concernant la première rupture, on peut se demander quels rapports la science entretient avec les premières approches du réel. S’agit-il de rapports de continuité ou de rupture ? Selon Auguste Comte, la science a radicalement rompu avec les premières formes de pensée irrationnelles. Il développe son point de vue à travers ce qu’il appelle la loi des trois états : l’état théologique, l’état métaphysique et l’état scientifique ou positif. Les deux premiers état correspondent au mythe et à la magie alors que le dernier état correspond à l’avènement de la science. Gaston Bachelard a abondé dans le même sens en considérant qu’il y a effectivement des rapports de rupture, c’est ce qu’il appelle rupture épistémologique. A son avis, les premières approches du réel ont constitué pendant longtemps des obstacles à la science. Elles font partie de ce que Bachelard nomme obstacles épistémologiques c'est-à-dire tout ce qui a constitué un frein à la science. C’est aussi le cas de l’opinion commune, de certaines traditions, croyances et coutumes. L’autre rupture que la science a connue s’est effectuée au 17ème avec la philosophie. C’est parce que la science reprochait à la philosophie d’être trop théorique, abstraite et spéculative. C’est ainsi qu’elle a rompu les liens ombilicaux qui la liaient avec la philosophie pour suivre son propre chemin. Pour les scientifiques, la philosophie ne contribue pas à l’épanouissement matériel de l’homme et est en retard. C’est ce que Hegel traduit en ces termes : « L’oiseau de Minerve ne prend son vol qu’à la tombée de la nuit ». Louis Althusser enfonce le clou en déclarant : « La philosophie se levait tard le soir tombé lorsque la science a parcouru l’espace d’une journée », c’est pour dire que la philosophie est toujours derrière la science. Mais le développement actuel de la science est-il une raison pour déclarer l’inutilité de la philosophie ? La réponse est non, car la philosophie réfléchit sur les dangers liés aux découvertes de la science. En fait, la science ne peut pas tout donner à l’homme, elle bute souvent sur des obstacles et c’est à la philosophie de lui venir en aide. La philosophie fixe à l’homme un code de conduite morale dans la société et l’aide à mieux vivre.
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III- Les différentes formes de science
Selon une classification devenue classique en épistémologie, on distingue trois grandes catégories de science : les sciences logico-formelles ou hypothético- déductives, les sciences expérimentales ou de la nature et les sciences sociales.
a- Les sciences logico-formelles ou hypothético-déductives Elles sont constituées de la logique et des mathématiques dont la démarche se fait par l’hypothèse et la déduction. A titre d’exemple, on peut prendre le syllogisme d’Aristote : - Tous les Sénégalais sont des Baol Baol, - Jean est
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