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Le Proche et le Moyen-Orient depuis la fin de la Première Guerre mondiale

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Par   •  3 Janvier 2017  •  Cours  •  5 561 Mots (23 Pages)  •  926 Vues

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Le Proche et le Moyen-Orient depuis la fin de la Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale provoque la chute de l'Empire ottoman. La République turque naît sous l'impulsion de Mustafa Kemal et les territoires arabes de l'Empire passent sous le contrôle des Britanniques et des Français dans le cadre de mandats de la SDN. Malgré les promesses faites, les territoires peuplés par les Arabes sont morcelés en plusieurs États par les deux puissances européennes dont l'intérêt pour les ressources pétrolières est grandissant. La période de l'entre-deux-guerres voit l'amplification du nationalisme arabe, la naissance de l'islamisme et le développement du sionisme qui se manifeste par des vagues de migrations de populations juives en Palestine.

À la suite de la Seconde Guerre mondiale, les puissances européennes se retirent de la zone qui rentre dans la logique de la guerre froide. Les pays arabes, dont les ressources en hydrocarbures attisent les convoitises, se rapprochent soit de l'URSS soit des États-Unis.

Dès la création d'Israël en 1948, les pays arabes entrent en guerre contre ce nouvel État et l'exil des populations arabes marque le début de la question palestinienne. Plusieurs conflits sont remportés par Israël et, dans les années 1970, la paix entre Israël et l'Égypte divise le monde arabe. La question palestinienne prend de l'importance avec l'arrivée de Yasser Arafat à la tête de l'OLP. Exclue de Jordanie, l'OLP se réfugie au Liban. Les attaques menées par l'organisation palestinienne depuis le Liban provoquent l'intervention d'Israël dans ce pays, soutenu par les milices chrétiennes. Il faut attendre les accords d'Oslo en 1993 pour voir s'amorcer le début du processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. Cependant, l'action des extrémistes des deux bords empêche la réalisation de ce processus de paix qui reste bloqué.

La montée de l'islamisme radical constitue le principal facteur de déstabilisation de la région après la guerre froide. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis, dans le cadre d'une coalition de l'ONU, interviennent en Afghanistan puis interviennent de manière unilatérale en Irak en 2003.

Fragilisés par les "Printemps arabes", par l'intervention américaine et par les groupes islamistes radicaux, plusieurs pays sombrent dans le chaos (Irak, Syrie, Libye, Afghanistan). Les islamistes modérés, installés après les révolutions, cèdent la place aux militaires en Égypte et à une coalition de centre gauche en Tunisie.

I

Le Proche et le Moyen-Orient de 1914 à 1948

Proche-Orient

Le Proche-Orient désigne traditionnellement les régions de l'est du bassin méditerranéen, de la Turquie à l'Égypte (l'ancien "Levant").

Moyen-Orient

Le Moyen-Orient se définit comme l'ensemble des pays de l'Asie de l'Ouest et du Sud-Ouest, de la Turquie à l'Iran, voire l'Afghanistan, et du sud du Caucase à la péninsule Arabique, ensemble qui comprend en outre l'Égypte.

A

L'impact de la Première Guerre mondiale

1

Les ambitions européennes dans la région

L'Empire ottoman qui atteint son apogée au cours des XVe et XVIe siècles (Mehmet II et la prise de Constantinople en 1453, règne de Soliman le Magnifique) décline tout le long du XIXe siècle. L'Europe, en pleine phase d'expansion coloniale, s'intéresse de plus en plus aux territoires de la "Sublime porte". La "question d'Orient" recoupe des intérêts différents :

  • La Russie espère contrôler la zone des détroits, reliant l'Asie à l'Europe. Elle revendique aussi la protection des lieux saints du christianisme et affiche sa solidarité avec les chrétiens slaves des Balkans sous autorité ottomane. Après la révolution de 1917, la Russie renonce à ses intérêts dans la zone.
  • Le Royaume-Uni cherche à obtenir la maîtrise de la route des Indes afin de de favoriser la continuité de son empire colonial. Elle est aussi la première puissance à s'intéresser aux ressources pétrolifères de cette région.
  • La France s'intéresse plus tardivement à la question du pétrole mais défend surtout ses ambitions dans la région au nom de la protection des chrétiens d'Orient.

Les guerres balkaniques affaiblissent dès le début du XXe siècle l'Empire ottoman car elles conduisent à l'indépendance de plusieurs pays dont l'Albanie et la Grèce.

Istanbul se rapproche de plus en plus de Berlin, notamment dans le cadre des relations commerciales unissant les deux pays. L'exemple le plus symbolique est le projet d'une ligne de chemin de fer de Berlin à Bassorah en passant par Istanbul et Bagdad. La défaite de l'Allemagne en 1918 marque un retrait des Allemands dans la zone.

2

Le démantèlement de l'Empire ottoman

Pendant la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman s'allie avec la Triple-Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie au début de la guerre) contre la Triple-Entente (France, Royaume-Uni, Russie jusqu'en 1917).

Lors de la guerre, les mouvements indépendantistes des différentes minorités de l'empire sont de plus en plus nombreux. Cela s'explique d'abord par le comportement des autorités ottomanes face à ses minorités pendant le conflit :

  • Les Arméniens à cause de leur religion et leur rapprochement avec les Russes sont accusés d'être des "ennemis de l'intérieur" et subissent en 1915 un génocide tuant plus de 1 million de personnes.
  • D'autres régions sont aussi extrêmement sollicitées pour permettre à l'empire de satisfaire ses besoins en temps de guerre. Une famine touche la région majoritairement chrétienne de l'actuel Liban et fait plus de 150 000 morts.

Les mouvements indépendantistes les plus virulents se concentrent dans les zones de peuplement arabe de l'Empire :

  • Les Anglais et les Français encouragent les mouvements nationalistes arabes.
  • Le chérif de La Mecque Hussein ben Ali (descendant du prophète et protecteur des lieux saints) est proclamé "chef de la nation arabe" et devient pendant la guerre le "roi du Hedjaz" (plateau de la péninsule Arabique).
  • Une alliance des Britanniques, des Français et des Arabes, dirigée par le fils du chérif Hussein, Feyçal, aidé du Britannique Thomas Lawrence (Lawrence d'Arabie), mène la lutte contre les Ottomans.
  • Les villes de Bagdad et de Jérusalem sont prises par les Britanniques et Feyçal s'empare de Damas.

Cependant les Français et Anglais mènent un jeu double, voire triple pour les Anglais :

  • En réalité, Français et Britanniques ne veulent pas d'un grand État arabe. Ils souhaitent diviser cet espace pour mieux le dominer. Les accords Sykes-Picot (1916), signés en secret par les ministres des affaires étrangères de la France et de l'Angleterre prévoient la division de cet espace en plusieurs zones d'influence contrôlées par les Européens.
  • De plus, les Anglais, par la Déclaration Balfour de 1917, promettent la création d'un "foyer national juif" en Palestine aux Juifs européens.

La fin de la guerre et la défaite de l'Empire ottoman en 1918 amènent à un démantèlement de son territoire entériné par les accords de Sèvres en 1920 :

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