Réflexions sur les hommes nègres _ Olympe de Gouges

Texte 14

Réflexions sur les hommes nègres

Olympe de Gouges

Introduction

Olympe de Gouges (1748-1793), est une femme de lettres engagée, humaniste qui appartient au siècle des Lumières, cela se traduit à travers son combat contre les injustices, ses œuvres progressistes (= pour le progrès social) et celui en faveur de l’abolition de l’esclavage.

         C’est ainsi qu’en 1788, elle publie un essai, Réflexions sur les hommes nègres, qui servira de préface à sa pièce de théâtre « Zamore et Mirza ». Ce texte dénonce le colonialisme, et il va lui ouvrir les portes de la Société des amis des Noirs ainsi qu’une lettre de cachet.

 Problématique : Comment Olympe de Gouge fait de son combat l’égalité des hommes ?

Pour y répondre, nous identifierons 3 mouvements, tout d’abord; nous nous pencherons sur l’injustice du sort des nègres (1er paragraphe) ; puis nous verrons qu’ Olympe de Gouges dénonce le sort de ces hommes (2ème paragraphe) ; pour enfin s’interroger sur les moyens de changer ce sort injuste (3ème paragraphe).

1. l’injustice du sort des nègres

L'espèce d'hommes nègres m'a toujours intéressée à son déplorable sort.

[…]

      Ceux que je pus interroger alors, ne satisfirent point ma curiosité et mon raisonnement. Ils traitaient ces gens-là de brutes, d'êtres que le Ciel avait maudits; mais, en avançant en âge, je vis clairement que c'était la force et le préjugé qui les avaient condamnés à cet horrible esclavage, que la Nature n'y avait aucune part, et que l'injuste et puissant intérêt des Blancs avait tout fait.

L1 : avec le pronom personnel  ‘’m’a ‘’ l’argumentation est directe, elle prouve sa légitimité de débattre sur ce sujet  en s’appuyant sur l’adverbe ‘’toujours ‘’ qui montre que la situation est importante pour elle.

L2 : L’analepse avec le passé simple ’’ je pus’’ (Figure de style dans laquelle on opère un retour en arrière par rapport à l'époque du récit.) et une construction en style indirect libre (= quand on rapporte les propos de quelqu’un en d’autres mots (reformulation). Les propos rapportés ne se distinguent donc pas du reste du texte) ‘’ Ils traitaient ces gens-là de brutes, d'êtres que le Ciel avait maudits ‘’ relatent ce qu’on lui  a répondu sur le sort des nègres.

L3 : Malgré la métonymie ‘’Ciel’’ pour parler de Dieu qui les ‘’avait maudits ‘’ elle n’est pas convaincue des explications qu’on lui a faites sur l’esclavage puisque L5 Olympe de Gouges se base sur le mouvement des Lumières qui essaie de comprendre le monde grâce à la raison et la nature, pour prouver que ce n’est pas le cas puisque ’’ la Nature n’y avait aucune part, et que l’injuste et puissant intérêt des Blancs avait tout fait’’ mais que c’est  L4‘’la force et le préjugé’ des blancs qui sont responsables de l’esclavage pour leur propre intérêt.

II) ODG dénonce le sort de ces hommes

          Pénétrée depuis longtemps de cette vérité et de leur affreuse situation, je traitai leur Histoire dans le premier sujet dramatique qui sortit de mon imagination. Plusieurs hommes se sont occupés de leur sort; ils ont travaillé à l'adoucir; mais aucun n'a songé à les présenter sur la Scène avec le costume et la couleur, tel que je l'avais essayé, si la Comédie-Française ne s'y était point opposée. […]

L7-8 : ODG est convaincue au plus profond d’elle-même que leur sort est injuste car elle est ‘’Pénétrée depuis longtemps de cette vérité’’. Avec le nom ‘’vérité’’ Olympe de Gouges met en avant le fait que les hommes blancs sont coupables de cette ‘’situation’’ qu’elle juge avec l’adjectif qualificatif d’‘’ affreuse’’ et pour souligner davantage l’importance du sujet elle met L8 une majuscule à ‘’Histoire’’ dans ‘’ je traitai leur Histoire dans le premier sujet dramatique qui sortit de mon imagination ‘’’ elle évoque ainsi que dans les L10-11 sa pièce de théâtre  Zamore et Mirza  jouée en 1785 à la Comédie française mais qui a été rapidement arrêtée car elle déplaisait à de nombreux esclavagistes de la cour de Louis XVI qui tiraient une grande partie de leurs revenus du commerce des colonies.

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