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Olympe de Gouges - Postambule déclaration des droits de la femme et de la citoyenne - Analyse linéaire : En quoi ce préambule justifie-t-il l’importance d’une constitution affirmant l’égalité entre les hommes et les femmes ?

Commentaire de texte : Olympe de Gouges - Postambule déclaration des droits de la femme et de la citoyenne - Analyse linéaire : En quoi ce préambule justifie-t-il l’importance d’une constitution affirmant l’égalité entre les hommes et les femmes ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  814 Mots (4 Pages)  •  258 Vues

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En quoi ce préambule justifie-t-il l’importance d’une constitution affirmant l’égalité entre les hommes et les femmes ?

I - Annonce du projet

L.1 : ouverture sur un rythme ternaire, procédé rhétorique qui crée de la régularité et apporte de la force au propos. La dénomination des femmes par le statut familial (« mères », « filles », « sœurs ») permet que celles qui ne se sentent potentiellement pas concernées en raison de leurs obligations familiales soient tout autant investies. D’ailleurs, ces trois termes créent comme une unités au sein du ‘groupe femme’ lui-même. Ce texte est lui-même destiné à Marie-Antoinette, montrant que les femmes les plus retirées de la société trouvent autant d’importance que la reine.

L’utilisation de la troisième personne permet de parler au nom de toutes les femmes. L’apposition « représentantes de la nation » inclut dès l’abord la dimension politique de son propos, comme pour surpasser le rôle familial qui est (censé être) le leur.

L.2 l’expression « Assemblée nationale » est une terminologie directement empruntée à l’Assemblée nationale constituée par les hommes. La volonté d’égalité est donc d’emblée signifiée.

Avec un projet si novateur et surprenant au regard des mœurs de l’époque, l’autrice conçoit une révolution au sein même de la révolution.

II – Justification du projet

Cette longue phrase est le cœur de notre texte. C’est une période divisée en quatre fragments identifiables par l’anaphore sur « afin que », sous forme de rythme ternaire. L’accumulation de ces trois propositions circonstancielles de but marque la visée argumentative et persuasive du propos. Le discours n’est donc absolument pas anarchique, et brille même par sa construction exemplaire.

A L.3-5

L.3-4 : aussi un rythme ternaire, sur trois vices : « l’ignorance » « l’oubli » « le mépris ». En les tenant pour cause des « malheurs publics », Olympe de Gouges sous-entend une certaine urgence. Aussi, « les seules causes des malheurs publics » : entre l’hyperbole et la révélation, l’autrice se positionne de façon très tranchée, en accord avec ses revendications quasi révolutionnaires.

L.5 : rythme ternaire encore. Le rappel qu’il s’agit de « droits naturels » induit que ne pas les accepter va contre l’ordre des choses. Le terme « sacrés » fait partie du lexique du divin : signifie que la cause des femmes dépasse le monde d’en bas. La parole d’Olympe de Gouges se fait quasi messianique.

B L.5-7

Droits de la femme qui doivent trouver une dimension totalisante et universelle dans l’espace (« à tous les membres du corps social ») et dans le temps (« constamment » et « sans cesse »). Champ lexical totalisant qui ne laisse pas place à la contestation, champ lexical poursuivi dans la troisième partie de la période avec « à chaque instant ».

C L.7-9

« les actes du pouvoir des femmes » : anticipe l’effectivité théorique de cette déclaration. « à chaque instant comparés » : égalité totale entre les « actes » des femmes et des hommes ».

D L.9-11

L.10 : gradation « désormais (…) toujours » : idée de progression. La possible amélioration de la condition de la femme n’a pas vocation à se limiter au moment présent, implique un engagement sur le long terme.

L.11 : polyptote : « bonnes » et « bonheur ». Implique que la société a tout à gagner à mieux considérer la femme : il ne s’agit pas que d’une opportunité politique pour les femmes, mais d’une opportunité collective, en accord avec la fin « des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ». Le dernier fragment, « et au bonheur de tous », est d’ailleurs mis en apposition, ce qui l’accentue.

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