Lecture analytique sur les cannibales de Montaigne

SEQUENCE 1 :  DENONCER LES INJUSTICES ET LA BARBARIE

O.E. : La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation du XVI e siècle à nos jours

Problématique : Comment et pourquoi les écrivains dénoncent-ils les injustices ?

L.A. n°1 : ‘’ Des cannibales ‘’ de Montaigne ESSAIS, 1595

Introduction :

-Présentation de l’auteur : Montaigne (1533-1592) écrivain humaniste, membre du parlement de Bordeaux, et maire    

    de cette même ville. En 1570, Montaigne se retire chez lui pour écrire ces ESSAIS.

L’essais est un genre argumentatif inventé par Montaigne. C’est un texte de réflexion en prose qui se caractérise par une forme libre. Le genre valorise la diversité de la pensée.

-Présentation de l’extrait : Dans l’extrait du livre 1 chapitre 31 ‘’ les cannibales ‘’ l’auteur évoque l’homme sauvage et

l’homme civilisé après avoir été en contact avec des Brésilien qui avait été ramené par un    explorateur : Villegagnon

-Problématique : Comment Montaigne parvient à retourner les préjugés ethnocentriques dans son discours

   humaniste ?

1. Le retournement du préjugé ethnocentrique
2. La portée humaniste

LECTURE

1. Le retournement du préjugé ethnocentrique

1. La thèse

En choisissant le titre ‘’ les cannibales ‘’ il fait semblant d’adhérer à la thèse ethnocentrique selon laquelle les peuples du nouveau monde sont sauvages et barbare, pour mieux la renverser avec une phrase négative ligne 1-2. Montaigne soutient sa thèse implicitement ligne 7-8. Puis explicitement ligne 14-15. Pour Montaigne la culture a corrompu la nature ce sont les hommes cultivés c’est-à-dire les Européens qui sont sauvages et qui ont détruit la nature.

1. Les procédés argumentatifs

a) Des définitions relatives : Montaigne joue sur la polysémie des mots barbares et sauvages.

Dans le premier paragraphe il va à l’encontre des idées reçues il définit la barbarie ligne 2 comme ‘’ ce qui n’est pas conforme à son usage ‘’ les hommes jugent les autres par rapport à ce qu’il connaisse. Il dénonce les préjugés qu’il pousse chacun à considérer sa société comme étant la meilleure ligne 4-5. On relève dans cette phrase l’ironie. Il exploite ensuite la polysémie du mot sauvage en comparant ces hommes du nouveau monde aux fruits sauvages ligne 6, il y associe des termes mélioratifs considérant que le fruit sauvage est meilleur que celui issue de l’agriculture.

b) Le raisonnement par analogie : ligne 5 à 8

Il oppose ainsi la société des sauvages et celle des Européens à travers des séries d’antithèse : les hommes du nouveau monde possèdent ligne 10 des ‘’ vertus et propriétés ‘’ vivante, vigoureuse, vraie, utile, naturelle… alors que nous les Européens les avons ligne 10 ‘’ abâtardies ’’ par ligne 11 ‘’ notre goût corrompu’’ de même ligne 14, nous avons transformé ‘’ la beauté et richesse de la nature ‘’. La culture apporte quelque chose d’artificielle qui engendre la dégradation, la régression

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