Lecture analytique, Essai, Montaigne: par quelle stratégie argumentative Montaigne nous propose-t-il sa conception du bonheur?
Commentaire de texte : Lecture analytique, Essai, Montaigne: par quelle stratégie argumentative Montaigne nous propose-t-il sa conception du bonheur?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mimille453 • 23 Janvier 2017 • Commentaire de texte • 841 Mots (4 Pages) • 2 783 Vues
LA 10: "Essai" de Montaigne
Comment le narrateur définit-il le temps qui passe
vendredi 8 janvier 2016
09:10
Par quelle stratégie argumentative Montaigne nous propose sa conception du bonheur ?
- La conception du bonheur
- La stratégie argumentative
Il s'agit ici d'un extrait du chapitre 13 du livre III des "Essais" écrit par Montaigne et intitulé "De l'expérience". Il a été écrit de 1572 à 1592. Dans ce chapitre Montaigne cherche à se connaitre et dans ce passage tout spécialement il explique sa conception du bonheur, de la vie à travers une stratégie argumentative bien maitrisée. C'est pourquoi on peut choisir la problématique suivante: Par quelle stratégie argumentative Montaigne nous propose sa conception du bonheur ? On étudiera d'abord sa conception du bonheur puis la stratégie argumentative.
Sa conception du bonheur est clairement exprimée à la ligne 20 "je veux étendre en poids" répétée à la ligne 23 "il me la faut rendre plus profonde et plus pleine" ce qui sous-entend que Montaigne enrichit sa vie par différentes expériences, par une prise de conscience en distinguant ce qui est bon et ce qui ne l'est pas d'où dans le texte deux champ lexicaux complètements opposés. D'abord celui d'une vie agréable, avec des plaisirs avec des mots comme "bons"2, "prisable et commode"9, "favorable"11, "plaise"16, "profond pleine"23. Dans ce même champ lexical il y a aussi des verbes "plaise" "jouir" répété trois fois l17. Dans le champ lexical de l'ennui, d'une vie pas du tout agréable il y a "mauvais"3, "ennuyeuse et dédaignable", "inutilimetn"12, "moleste et importune"15. Le locuteur ici montre qu'il a conscience des bons moments de la vie avec la répétition du verbe "vouloir"2et 20, avec le verbe "je m'y tiens"3. Autrement c'est notre responsabilité si nous ne savons pas apprécier les bons moments et c'est suggéré par l'expression "nous n'avons à nous plaindre qu'à nous" . Cette conception de la vie est basé sur l'expérience comme le titre le suggère car Montaigne a bien conscience qu'il n'est plus très loin de la mort "voir en son dernier décours"9, ou "j'aperçois la mienne si brève en temps"19. La vie lui a montré que le temps passe très vite et le temps est associé au champ lexical du mouvement avec la répétition du verbe "passer"1-6-2-4 avec des verbes comme "couler"6 répétition échapper12-6 et l'expression "hâtiveté de son écoulement"22. Son expérience lui prouve aussi que dans la vie il y des "bons" et des "mauvais"1 moments mais que comme c'est un cadeau de Dieu, comme c'est suggéré à la ligne 24 ou à la ligne 10 qu'il ne faut pas gâcher ce qui nous permet aussi de ne pas avoir peur de la mort qui est l'échéance de chacun de nous. C'est ce qu'il dit à la ligne 14 "comme perdable de sa condition". Montaigne nous propose donc ici une vision assez épicurienne de la vie qu'il met en valeur à l'aide d'une stratégie argumentative élaborée.
D'entrée Montaigne nous avertit de la modernité de sa pensée en écrivant à "je"1 mais en accumulant le "je" et le "moi" dans la même phrase ligne 1. Cette conception de la vie du bonheur n'est pas celle de ceux qu'il nomme ironiquement les "prudentes gens", de ceux qui passent le temps sans avoir conscience des bons moments. Indirectement il s'attaque ici à une morale chrétienne qui condamne les plaisirs terrestres. Mais peu à peu il passe du je à "nous" à la line 10 et 11 pour nous amener à partager son point de vue. Pour nous amener à partager son opinion il utilise de nombreuses répétions avec "bons" et des verbes de volonté "vouloir"20, "jouir"17, "sied"15 ou à la ligne 23 "il faut". Et il est tellement sûr de ce qu'il veut nous inculquer que l'on a des phrases très longues coordonnées par "et" montré par la polysyndète ligne 8 à 13. Pour montrer qu'il à un raisonnement très construit, il utilise de nombreux liens logiques comme "mais"8, "aussi"15, "donc"24, "car"17, "pincipalement"18. Il utilise aussi un argument d'autorité en citant Sénèque ligne 12-13. Pour mieux obtenir notre adhésion il utilise la rhétorique notamment le chiasme à la ligne 1-2 pour suggérer que la vie est faite de bons et de mauvais moments, il utilise aussi le chiasme à la ligne 20-21 pour montrer que plus le temps passe vite plus il essaie de prendre conscience des bons moments. Et dans les procédés de rhétorique il varie aussi le rythme des phrases: on trouve à la fois des phrases courtes et juxtaposées (avec ponctuation) et des phrases longue et coordonnées. Toute cette stratégie argumentative montre vraiment que Montaigne veut communiquer à ses lecteurs cette conception de la vie.
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