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Montaigne, "Des Cannibales", Lecture Analytique

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Par   •  8 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  1 734 Mots (7 Pages)  •  691 Vues

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Lecture analytique numéro 1 :

« Les Cannibales » de Michel de Montaigne

Le XVIe siècle a été marqué par une période de renouveau : la représentation du monde évolue, tout comme sa perception. En effet, après la découverte des Amériques en 1492, les Européens comprennent que leur connaissance du monde est en réalité très limitée, ce qui les pousse à se questionner de plus en plus.

Montaigne, dans la partie de ses Essais traitant des cannibales, adoptant une posture humaniste, cherche à étudier ces nouveaux peuples et cela en toute relativité. Dans cet extrait du chapitre 31, ce dernier compare les moeurs des Indiens du Brésil, à celle des Européens.

Je vais désormais poursuivre avec la lecture du texte.

Nous nous demanderons alors…………

Nous allons tout d’abord étudier l’apologie de l’acte cannibale : une apologie particulièrement nuancée et contradictoire. Toutefois cette contradiction même nous permettra d’analyser dans un second temps les changements de points de vue, qui permettent de cerner les enjeux véritables de ce texte.

Tout d’abord, il est important de noter qu’une apologie est un écrit visant à défendre ou à justifier une cause, et par extension à la louer. Ainsi, cet extrait de Montaigne pourrait, en premier lieu, sembler être une apologie directe de l’acte cannibale, et aller complètement à l’encontre des préjugés Européens. Mais en réalité, cet extrait possède de nombreuses contradictions, ce qui nous pousse à comprendre que cette apologie est en fait très nuancée.

En effet, Montaigne, dès le début du texte, est en position d’autorité ; ce dernier se positionne tel un narrateur, racontant des faits en toute précision, et en détaillant chaque étape. L’on peut ainsi noter les nombreux connecteurs narratifs ; « Après avoir longtemps…, puis.., cela fait… ». De plus, Montaigne utilise le présent de vérité générale ; il énonce donc des faits qui sont, selon lui, véridiques et confirmés. Ainsi, l’on peut noter à la ligne 16 « C’est pour manifester une très grande vengeance » : le présentatif « c’est » met en relief une certaine noblesse, Montaigne sait tout, et ne fait que partager ses connaissances.

Cette position d’autorité fait que nous voulons le croire, et nous voulons adhérer à ses propos ; nous pouvons presque être déjà convaincus par ses arguments, sans avoir réellement pris le temps de les assimiler.

De plus, Montaigne gagne en crédibilité lorsque ce dernier utilise comme référence, à la ligne 35, deux philosophes grecques. En effet, la Renaissance est caractérisée par cette volonté de « restituer » le monde antique, de cette façon lorsque Montaigne cite Chrysippe et Zénon, il utilise réellement un argument d’autorité et perdure dans sa position. Sa référence à la médecine, et aux médecins plus particulièrement à la ligne 43 le rend d’autant plus convaincant, puisque que les sciences étaient aussi une référence très très crédible.

De cette façon, cette énonciation du texte met en valeur et confirme d’une part l’apologie que Montaigne fait du cannibalisme.

Par ailleurs, il est important de noter que Montaigne est entrain d’évoquer et est entrain de décrire (encore une fois en toute précision) des faits gravissime: le texte relate tout de même de l’acte cannibale ; le fait que des hommes mangent la chair d’autres êtres humains. Ainsi il est évident que ses actes seront choquant pour la morale occidentale ; l’on ne pouvait, au XVIe siècle trouver ces actes ‘anodins’.

Cependant, Montaigne le décrit très précisément ; l’on note de la ligne 9 à la ligne 13 « Il attache une corde à l’un des bras » ou « l’autre bras » / « rôtissent » « Coups d’épées » ou encore à la ligne 6 « chacun rapporte la tête de l’ennemi »

Si ce dernier cherchait seulement à faire l’apologie de ces êtres à travers cet extrait, il aurait clairement pu éviter de tenir des propos si durs et si choquants pour la population européenne…

L’on en retient alors une volonté d’attirer le lecteur occidental, de créer une sorte de fascination morbide et presque malsaine. Nous pouvons identifier une certaine jouissance, de la part de Montaigne, à parler du mal. Une jouissance qui très souvent, tente à attirer les lecteurs, et à énormément les intriguer.

De plus, cette description est si détaillée, que l’on pourrait même en tirer une dimension sacrée.

En effet, le cannibalisme se rapproche, dans ce texte, à une cérémonie religieuse.

L’on note en effet les termes « grandes assemblée » à la ligne 9, ou encore « au plus cher » qui nous rappelle cette dimension religieuse.

Par la suite, cette dimension est brisée à la ligne 10 « il le tient, éloigné de quelques pas, de peur d’être blessé par lui » qui nous ramène à la réalité des faits ; ils sont bien entrain de manger un être humain. La ligne 16 « c’est pour manifester une très grande vengeance » va aussi à l’encontre de l’idée que Montaigne serait seulement entrain de faire l’apologie de ces cannibales ; il aurait pu argumenter que ces hommes sont plus ‘justes’ que nous européens, mais ici, il les décrit tout de même tels des hommes très haineux qui sont cannibales simplement pour se venger.

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