Homme es-tu capable d'être juste ? / Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, Olympe de Gouges

Oeuvre intégrale n°2

Texte 1 : La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, Olympe de Gouges,

Extrait : « Homme est-tu capable d’être juste ? »

Intro (2min30 max) :

- 2eme partie après dédicace a la reine + changement destinataire (adresse a l’ « Homme ») + changement de ton (diatribe polémique et provocatrice)

- O. de Gouges défends la thèse suivante : pas de hiérarchie des sexes dans la Nature ; seul l’Homme prétend s’arracher a sa condition naturelle pour instaurer ordre inégalitaire et injuste.

- Cette thèse s’appuie donc sur l’héritage des Lumières (le respect du droit naturel et de la Nature déiste : une Nature qui serait le reflet de la volonté d’un Créateur indépendamment des religions et des dogmes) pour justifier la position défendue dans

tout l’ouvrage → atteindre l’égalité des droits entre les sexes

- Lecture du texte

- 3 mouvements :

      - Lignes 1 à 9 ( Remise en cause de la domination masculine tyrannique par une adresse directe)

      - Lignes 10 à 21 ( Justification de la thèse par des exemples naturels)

      - Lignes 22 à 31 ( Déduction de la thèse : L’Homme se croit supérieur à la nature)

- Problématique

      - Comment Olympe De Gouges utilise-t-elle le modèle de la nature pour combattre l’inégalité des sexes ?

Développement (6 min max) :

Mouvement 1

- Une adresse directe à l’ « Homme » :

      - De G. s’adresse directement a l’ « Homme »(l.1) à la fois son potentiel lecteur de sexe masculin et la catégorie universelle du sexe dominant (la majuscule), par opposition a son statut de «  femme » (l.2).

      - Cette adresse veut interpeller avec véhémence et provocation, grâce aux verbes a l’impératif et l’énumération questions rhétoriques (l.1-5).

      - Tutoiement révèle volonté d’égalitarisme/proximité ou relever de la tonalité polémique.

      - Pas de « captatio benevolentae » : l’autrice n’est pas dans la conciliation mais dans l’accusation.

- Une attaque polémique de la tyrannie des hommes :

      -Interprétation confirmée par attaques successives adressées a l’Homme qu’elle défie : d’emblée, l’autrice met en doute moralité de l’Homme (« es-tu capable d’être juste ? »).

      -Elle le soupçonne de vouloir lui retirer le « droit » d’interroger et d’exercer sa liberté d’expression (l.2-3).

      -Elle interroge légitimité du sexisme en énumérant causes possibles de cette supériorité que s’est arrogée l’Homme : « Qui t’a donne ? », « Ta force ? Tes talents ? » Ironie sur la supériorité physique/intellectuelle de l’Homme. Lexique dominant de la contrainte, souligne injustice d’un pouvoir abusif et tyrannique.

     -Elle met l’Homme au défi (« si tu l’oses ») de prouver la légitimité de son statut dominant.

-L’amorce de la thèse : 

      -Adresse brutale amène la thèse : Pas d’exemples de tyrannie d’un sexe sur l’autre dans la nature.

      -O. De G. a recours a une Nature déiste (la Nature incarne la Volonté d’un « créateur », de l’Être Suprême, sa perfection est valorisée par termes élogieux), cela met les

révolutionnaires face a leur contradiction : ils ont utilisé l’argument de la nature (« dont tu sembles vouloir te rapprocher ») pour restreindre le pouvoir des femmes aux sphères domestiques, familiales et nourricières.

CCL : L’amorce, frontale et polémique, oblige l’Homme a justifier sa hiérarchie des sexes, révélant qu’elle pose désormais question. OdG condamne la tyrannie de l’Homme et amorce sa comparaison avec la Nature pour invalider prétendue légitimité de l’inégalité des sexes.

Mouvement 2

-La poursuite du ton polémique :

      -Procédés déjà aperçus (énum de verbes a l’impératif -> l’autorité et la véhémence d’OdG, tutoiements) se mêlant a provocation ironique sur incapacité supposée des hommes a se remettre en question et a accepter « l’évidence » (l.13)

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