Francophonie
Commentaire de texte : Francophonie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar martinomille • 6 Mai 2021 • Commentaire de texte • 874 Mots (4 Pages) • 387 Vues
Toronto – marché de travail pour des Français – oui et non…
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A première vue, l’offre d’emploi semble classique mais à Toronto, capitale économique du Canada, le recrutement pour les employeurs est devenu vraiment difficile…. Alors, l’Ontario, est-il un eldorado pour les nouveaux immigrants ?
22e étage, à l’angle des rues Bloor et Yonge, les deux plus grandes artères de la ville. Michèle Pignol, responsable du bureau de l’emploi du Consulat Général de France à Toronto, sort d’un atelier de travail avec une dizaine de nouveaux arrivants français - « un workshop », précise-t-elle dans le franglais en vogue chez les « expats1 » de longue date. Elle les conseille, leur ouvre ses revues d’offres d’emploi et leur remet la tête sur les épaules. « Pour eux, le Canada est le pays du rêve où tout est possible, explique-t-elle. C’est vrai, mais c’est aussi le pays de la compétition par excellence. » Réputée pour être la ville la plus cosmopolite du monde, Toronto accueille chaque année près de 10 la moitié des arrivants au Canada. « Les Français se retrouvent face à de jeunes Chinois ou Indiens très diplômés et anglophones », souligne la conseillère pour l’emploi. Malgré la compétition, les « Frenchies » sont de plus en plus nombreux à tenter l’expérience en Ontario2. Les entreprises ontariennes dont la plupart ont leur siège social à Toronto, travaillent beaucoup avec le Québec. Elles ont donc deux bonnes raisons d’embaucher des francophones : représenter un pays bilingue sur les marchés internationaux et négocier avec le marché au Québec. La loi de l’offre et de la demande fait le reste : les Québécois étant rarement tentés par
l’Ontario, les Français bilingues ont une longueur d’avance. « Une amie à Toronto m’affirmait que les francophones trouvaient facilement un boulot », confirme Marie-Laure Ducarre, une jeune Lyonnaise embauchée comme hôtesse d’accueil dans une petite société. Si la langue de Molière est un véritable sésame pour les petits boulots et les détenteurs de visa de court séjour, ce n’est qu’une compétence parmi d’autres lorsque l’on cherche à faire carrière. Dans ce cas, les clés de la réussite sont à chercher ailleurs, dans les us et coutumes locaux. La plus importante d’entre elles s’appelle le « networking » ou réseautage en français : inscription sur les sites Web de liens sociaux, bénévolat dans les associations,
implication dans la vie communautaire. Mais, ce n’est pas toujours facile d’avoir accès aux bonnes personnes lorsqu’on débarque. C’est pour cela qu’il existe des relais et des lieux d’information.
Les employeurs, eux, jugent plus sur la compétence que sur les diplômes, explique le recruteur Vincent Tulk. Benjamin Martin-Cocher, 25 ans, a bien compris la leçon. Appelé par une société de production audiovisuelle - contactée en vain auparavant -, l’assistant monteur a réagi au quart de tour3. « Leur monteur venait de démissionner et ils cherchaient quelqu’un d’urgence, raconte-t-il. J’ai eu un entretien dans la foulée4. » Problème : le jeune Français ne connaît pas le logiciel utilisé. Mais il sait qu’il peut s’adapter. « Je leur ai proposé de venir le dimanche et de suivre leur monteur pendant son dernier 40 jour de boulot, d’être son ombre. » Le lendemain, il travaillait sur une série télévisée. Depuis, il a été reconduit pour la deuxième saison. Ou comment passer de l’ombre à la lumière !
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