Fiche BAC Montaigne "Sur les cannibales"

Introduction

(accroche) rencontre de civilisat° étrangères = thème qui a nourri nombre d’œuvres littéraires - permet aux auteurs de s’interroger sur différences culturelles & se poser quest° de l’homme.

(présentation de l’œuvre et de l’extrait)

fin d’un XVIe : humanisme mis à mal par guerres de relig°=> Montaigne se retire ds sa bibliothèque où ses lectures alimentent sa méditat° => écriture des Essais = œuvre d’1 vie centrée sur quest° majeure : que sais-je ?

1er livre des Essais (1ère édit° 1580) : s’interroge sur regard que l’Europe porte sur indigènes du Nouveau Monde, souvent qualifiés de sauvages / barbares → détourne idées préconçues de l’homme européen – ici, évocat° des coutumes guerrières des Indiens du Brésil en les comparant à celles des Portugais.

(problématique) Que cherche à dénoncer l’auteur dans cet extrait ?

(plan) Nous étudierons dans un premier temps la stratégie argumentative du passage avant de nous intéresser au portrait contrasté des « sauvages » et des Portugais en matière de coutumes guerrières.

1. La stratégie argumentative 

1. Une argumentat° bien construite = 4 phases 

• L. 1 à 15 (absents) : informe lecteur des coutumes des cannibales de la manière la plus neutre

accumulat° nbreux détails objectifs : indicat° géographiques : l.1-2 nations qui sont au-delà de leurs montagnes, plus loin sur la terre ferme + précis° matérielles sur tenue des combattants (l.2 nus), sur armes (l.3 des arcs ou des épées de bois, aiguisés par un bout) + déroulement combats (l.4-7) + rituel cannibalisme. (l. 7-15)

emploi présent d’énonciat° = coutumes rapportées comme faits constatés en tte objectivité.

• L. 15 à 26 : compare manière de procéder des barbares avec celle des Portugais qui usent d’une autre sorte de mort => sauvages cherchant alors à les imiter
• L. 26-34 : interpelle lecteur qu’il inclut ds suite de réflex° personnelle : cf 1ère pers. l. 26-27 Je ne suis pas fâché que nous soulignions l’horreur barbare qu’il y a dans une telle action 
• L. 35-46 : rappelle que anthropophagie ≠ acte barbare puisque est approuvée par philosophes grecs (Chrysippe / Zénon) voire même pratiquée par ancêtres des Européens (Gaulois cf. siège d’Alésia) et recommandée par médecins comme remède.

1. 47- 49 =  conclus°

1. Les objectifs de l’argumentat°

• Convaincre : appel à + sieurs figures d’autorité pour convaincre lecteur et le faire réfléchir : philosophes grecs + historiens et récits historiques comme celui de  César (Guerres des Gaules cf. siège Alésia + citat° latine = caut° historique= + scientifiques (médecins)
• Persuader : appel aux sentiments du lecteur → cherche à provoquer horreur & dégout par lexique ds descript° du comportement des Portugais : déchirer par des tortures et des supplices un corps ayant encore toute sa sensibilité / le faire rôtir petit à petit / le faire mordre et tuer par les chiens et les pourceaux = accumulat° ds 1 seule et même phrase comparative + contraste avec 2ème  élt de comparaison :  le rôtir et manger après qu’il soit trépassé = mise à mort chez les sauvages plus rapide et donc moins cruelle

Transit° : Pour appuyer sa démonstrat°, Montaigne s’applique à brosser 2 portraits contrastés

1. Deux portraits contrastés (Sauvages : positif (éloge) / Portugais : négatif (blâme)

1. Les Sauvages du Brésil

• aucun jugement de valeur négatif ds descript° coutumes guerrières sauvages : descript° élogieuse

• courage des combattants cannibales = valeureux guerriers (l. 4-5 : C’est une chose étonnante… ils ne savent pas ce que c’est)
• coutumes après le combat : tête des ennemis morts au combat et décapités = trophée militaire + autres prisonniers qui vont être mangés = bien traités (avec tous les agréments auxquels se peuvent penser) + mis à mort sans abus de cruauté  (assommés « à coups d’épée ») + lors d’1 cérémonie collective et codifiée qui prouve certain degré de civilisat° chez les Amérindiens (= rituel)
• remarquable civilité cf.  mort de l’ennemi = occasion pour celui qui le tue d’associer communauté à sa victoire (l.13-14 ils le rôtissent et le mangent en commun) & renforcer liens d’amitié (l.11-12 il donne au plus cher de ses amis l’autre bras à tenir de même + l.14-15 Ils en envoient aussi des morceaux à ceux de leurs amis qui sont absents)

• valeur symbolique donnée à l’acte de cannibalisme (manifester une très grande vengeance) ≠ acte sans raison / ≠ pour se sustenter comme de simples animaux   

1. Les Portugais = les Européens

• Mise en évidence de leur cruauté 

• Descript° d’un triple supplice : enterrent prisonniers  jusqu’à la ceinture + leur tirent sur le reste du corps force (hyperbole) coups de traits  + les pendent = preuve du degré de raffinement élevé des Européens dans l’exercice de la cruauté.
• Recours à un lexique choisi : vices (l.22), méchanceté (l.24), horreur barbare (l.26)+ accumulat° la trahison, la déloyauté, la tyrannie, la cruauté (l.26)
• Recours à des tournures hyperboliques comme hommes qui avaient semé la connaissance de beaucoup de vices dans leur voisinage et qui étaient beaucoup plus grands maîtres qu’eux en toute sorte de méchanceté 

• Allusion à des faits historiques : sévices perpétrés pdt guerres de relig° entre 1562 et 1598

=> cruauté des Européens qui s’exerce non contre ennemis extérieurs (au-delà de leurs montagnes) mais contre leurs propres concitoyens 

• Sorte de retournement de situat° ds conclus° : non seulement les Portugais sont + cruels que les « sauvages » mais ce sont de surcroît eux qui les corrompent puisqu’ils se posent en modèles de cruauté à suivre. (l.25-26)

Conclusion

(Synthèse) But de stratégie argumentative de Montaigne = montrer que les sauvages ne sont pas ceux que l’on croit => renversement des valeurs de l’époque

(Ouverture) A travers cet extrait, on perçoit bien que Montaigne est un humaniste cf. ouverture sur l’autre + esprit de tolérance + refus des préjugés

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