Explication linéaire : « Le Soleil » de Baudelaire
Commentaire de texte : Explication linéaire : « Le Soleil » de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jean pierre Polnareff • 17 Mars 2022 • Commentaire de texte • 9 466 Mots (38 Pages) • 1 695 Vues
Explication linéaire 1 : « Le Soleil »
.
Après le procès de 1857 obligeant Baudelaire a retiré six poèmes des Fleurs du Mal, le poète remaniera
son recueil et intègrera une nouvelle section « Tableaux parisiens » dans la seconde édition en 1861. Si Baudelaire
ne renie pas son héritage romantique, cette section annonce d’emblée la modernité de l’auteur faisant de la ville un
sujet poétique. Dans une ville en pleine mutation, relativement à la Révolution industrielle, il est celui qui sait capter
l’air du temps et en saisir l’essence. Dans le poème « Le Soleil », 2e de la section, Baudelaire définit le rôle du
poète dans cet environnement urbain.
(Comment la poète exprime-t-il la force
sublimatoire de l’art dans ce nouveau décor ? / Dans quelle mesure pouvons-nous dire que la poète brille par son
art ?)
Le poème « Le soleil », écrit en alexandrins, est composé de 3 strophes : 2 huitains et un quatrain. Nous pouvons
distinguer trois temps/mouvements dans ce poème :
- D’abord, le poète décrit une balade poétique dans la ville (le Pt décrit les circonstances de l’acte de création
poétique).
- Ensuite, il évoque les bienfaits du Soleil, thème annoncé dans le titre du poème.
- Enfin, il établit explicitement un parallèle entre le soleil et le poète.
1
er
huitain : Une balade poétique dans la ville.
→ Dans ce premier huitain composé d’une seule phrase, le poète décrit l’environnement dans lequel s’effectue
l’acte de création poétique.
▶ D’abord, est précisé :
➙ Cadre spatial :
- C’est « Le long du vieux faubourg » (v.1), précisé par la proposition subordonnée relative « où pendent aux
masures/ Les persiennes, abri des secrètes luxures » que se déroule l’action.
- Le poète semble décrire un lieu délabré ce dont témoignent les termes « vieux », « masures » et « luxures ». La
périphrase « abri des secrètes luxures » assimile le faubourg à un lieu de débauche.
- Notons également l’emploi du GN « les persiennes » et l’adjectif « secrètes » qui teintent le lieu d’un certain
mystère.
➙ Cadre temporel :
- La proposition subordonnée circonstancielle introduite par la conjonction « Quand » apporte des informations
sur le cadre temporel : « Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés ». Il s’agit donc de la journée.
▶ , thème du poème annoncé dans le titre.
- Et ses caractéristiques sont étonnantes car la personnification l’assimile à un être « cruel ». Cela est confirmé par
le verbe « frapper ».
- L’adjectif « redoublés » exprime la répétition, exprimant l’idée d’un acharnement, ce dont témoignent les deux
antithèses « ville » et « champs », « toits » et « blés » qui renforcent l’omniprésence du soleil.
▶ C’est dans ce contexte qu’apparait , sujet de la proposition principale au 5e
vers.
➙ Il est question de son art car nous retrouvons le champ lexical de la poésie avec les noms « rime » (v.6), mots »
(v.7) et « vers » (v.8).
➙ Le poète décrit l’acte de création poétique :
- « Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime » : cette métaphore, qui compare son art et l’« escrime » assimile
d’emblée son travail à un combat.
- Cette idée est renforcée par le verbe « exercer » (v.5) ainsi que les trois verbes « Flairant », « Trébuchant » et
« Heurtant » au participe présent qui débutent les vers 6 ,7 et 8 donnent l’impression d’un travail multiple et difficile.
- D’ailleurs, le complément circonstanciel de lieu « tous les coins » et le complément circonstanciel de
temps « longtemps » impliquent une démarche rigoureuse et patiente.
- Aussi, la comparaison des « mots » avec « les pavés » à la fin de la strophe rende compte d’une lutte que le
poète doit mener.
➙ Toutefois, le poète, travailleur acharné, n’est pas certain d’être récompensé.
- Le poète met en effet en avant l’incertitude du résultat car la poésie est « fantasque », à savoir capricieuse,
changeante, idée soutenue par le groupe nominal « les hasards de la rime » et l’adverbe « parfois » qui évoquent
les aléas de la poésie.
▶ Enfin, nous pouvons d’emblée remarquer que dans cette strophe,
. En effet, pendant que le soleil s’acharne à briller en n’omettant aucune contrée, la poète
s’évertue à créer en s’inspirant de chaque lieu.
2
d
huitain : les bienfaits du soleil.
→ Dans cette 2e
strophe, il est question du soleil et de ses
...